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Guerre de gangs à la Plaine du Cul-de-Sac : « En dix (10) jours, 10 enfants ont été tués, dont six (6) en une seule journée », selon l’UNICEF

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Ces dernières semaines, les nouvelles ne sont point rassurantes avec l’affrontement des gangs qui a débuté le dimanche 24 avril 2022 dans la Plaine du Cul-de-Sac. En effet, si la Direction de la protection Civile a déjà fait état de plus de 39 morts en guise de bilan partiel, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance  (en Anglais : UNICEF), de son côté a indiqué que 500 000 enfants en Haïti ont été contraints d’avoir l’accès à l’éducation en raison de la violence liée aux gangs. Selon l’UNICEF, 10 enfants ont été tués en 10 jours, dont 6 en une seule journée.

Après environ deux semaines d’affrontements meurtriers de gangs dans la Plaine du Cul-de-Sac, la peur s’installe encore chez les citoyens de cette région en dépit du repli précaire des gangs 400 Mawozo dans leur territoire à Croix-des-Bouquets. De ces hostilités qui ont débuté le dimanche 24 avril, il est encore difficile de faire un bilan définitif d’après le Directeur Général de la Protection Civile, le Dr Jerry Chandler. Selon ce dernier, les agents de la protection civile n’arrivent pas encore à toucher certains endroits où les affrontements ont eu lieu pour des raisons sécuritaires. En effet, d’après la Protection Civile, la violence liée aux gangs armés a déjà fait plus de 39 morts et provoqué le déplacement de plus de 9.000 personnes.

D’après le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance  (en Anglais : UNICEF) en date du 5 mai 2022, en Haïti, c’est un ensemble de « 500 000 enfants » qui  « ont perdu l’accès à l’éducation en raison de la violence liée aux gangs ».  Selon l’instance onusienne, « près de 1 700 écoles sont actuellement fermées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ». « En Haïti, l’avenir des enfants est menacé par les gangs. L’insécurité prive des milliers d’enfants de leur éducation. De nombreuses écoles de la capitale restent vides en raison de la violence des gangs – fermées ou inaccessibles », déplore l’UNICEF qui croit c’est une violation du droit à l’éducation.

« Sur l’ensemble de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, 772 écoles sont fermées à Croix-des-Bouquets, 446 écoles à Tabarre 274 à Cité Soleil, et 200 autres à Martissant, Fontamara, Centre-Ville et Bas-Delmas, selon le Ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle (MENFP) », rapporte l’instance Onusienne soulignant que « les gangs ont gardé la main mise sur les écoles » et  « les directeurs ont dû payer les chefs de gang pour assurer la sécurité de l’école ».  Ceux qui ne disposent pas des moyens demandés ont obligé de fermer les portes de leurs écoles, a expliqué l’UNICEF précisant  que « de nombreuses écoles sont également occupées par des familles déplacées ».

À en croire le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, la guerre des gangs n’a de conséquences sur l’éducation uniquement car nombreux sont ces enfants qui ont été déplacés, blessés ou tués. « En dix (10) jours, 10 enfants ont été tués, dont six (6) en une seule journée », précise l’instance internationale ayant sa représentation en Haïti.

Citant l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’UNICEF a indiqué que « 9 000 personnes ont été déplacées de Croix-des-Bouquets, Tabarre et Cité Soleil en raison de l’insécurité. Au 3 mai, 752 personnes dont au moins 124 femmes et 200 enfants ont trouvé refuge sur neuf sites autour de Clercine à Tabarre. Ils vivent dans des conditions précaires sans hygiène et assainissement adéquats, sans accès aux services de base, sans eau potable et sans intimité pour les femmes et les enfants avec un risque accru de violences basées sur le genre ».

Selon une enquête menée par le Centre d’Animation Paysanne et d’Action Communautaire (CAPAC)  et l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), il a été mentionné qu’environ 13 % d’enfants de rue sont approchés par les gangs en Haïti (Croix-des-Bouquets, Martissant). À côté des enfants qui ont été déplacés, tués ou blessés, l’UNICEF dit avoir reçu « des informations crédibles selon lesquelles des enfants qui risquent d’abandonner l’école, seraient recrutés par des gangs et payés à la semaine ».En effet pour Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti, c’est de la violation du droit des enfants.

« Donner aux enfants des armes pour combattre et les utiliser comme soldats ou espions, dit-il,  est une violation des droits de l’enfant et, est condamnée par les lois nationales et internationales. Cela m’attriste que les enfants désireux d’apprendre et les enseignants désireux d’éduquer ne puissent pas le faire parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité. Les enfants doivent pouvoir aller à l’école en toute sécurité, jouer librement et profiter de leur enfance, et avoir la possibilité de développer leur plein potentiel ».

Par ailleurs, l’UNICEF tient-il à souligner, « la violence des gangs depuis août 2020 a provoqué le déplacement de 19 000 personnes dont 15 000 femmes et enfants, et a entravé le transport de fournitures et de personnes vers le sud-ouest d’Haïti touché par un tremblement de terre massif en août dernier ». L’instance Onusienne a profité pour « exhorter tous les acteurs concernés à s’abstenir de recourir à la violence mettant en danger la vie des femmes et des enfants, et à cesser de recruter des enfants ». Les parties prenantes doivent prendre leurs responsabilités pour rétablir la sécurité, estime le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.

La Rédaction

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