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Nos greniers sont-ils réellement vides ?

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Le pays continue de s’enfoncer dans le chaos. Tous les secteurs se croisent les bras espérant un redressement spontané de la situation comme si la solution  allait venir de la Providence. Ils ignorent que la grandeur d’une nation  repose sur ses réserves en hommes capables de réfléchir  et d’analyser les problèmes tout en proposant des pistes de solution.

En Haïti, le peuple est en  train de vivre l’un des plus terribles moments de son histoire. Il  vit comme dans un abattoir où exister n’est plus un droit. On dirait que la nation retourne à la période primitive caractérisée par le nomadisme, l’ignorance, la peur et le bon vouloir de la nature.

La crise perdure. Pour trouver de quoi se mettre sous les dents, il faut s’exposer aux plus grands dangers. Dirigeants et dirigés, tous, ferment les yeux sur ce qui constitue  l’intérêt collectif en essayant de sauver leur peau même s’ils doivent détruire des vies. En Haïti, règne la loi de la jungle.

On voit régulièrement des familles qui fuient leur quartier à cause des conflits armés, des cas d’assassinats horribles, des kidnappings incessants, des vols de toutes sortes, sans parler des viols. On n’arrête pas de constater l’impuissance de la Police nationale qui abandonne des sous-commissariats au profit des bandits, des policiers désarmés et assassinés par des voyous armés. La descente aux enfers se poursuit de façon exponentielle pendant que tout le monde s’en fout.

Tous les indicateurs montrent un pays en détresse. Les citoyens sont incapables de s’intégrer socialement. Les normes sociales sont mises de côté pour faire place à l’individualisme égoïste et mesquin. Les politiciens s’obstinent dans leur obsession de se maintenir au pouvoir et dans leur croyance que cette situation n’est garantie que dans la hausse de l’insécurité. Ils s’entendent pour empoisonner la vie de la population.

Le virage que prend le pays actuellement doit interpeller la conscience de tout un chacun Parallèlement, se développe une culture faisant croire que le pays n’a pas de roue de secours. Ce sont toujours les mêmes personnalités qui reviennent à tout bout de champs et qui sont imposées comme modèles à la population. Cette politique taillée sur mesure vise à faire  croire que le pays n’a pas vraiment de bonnes ressources humaines. Ce qui porte à croire qu’il n’existe plus de gens honnêtes en réserve dans cette République.

Au premier degré, cela  semble être une évidence puisque, depuis la période post-Duvalier, les gens bien formés sont exclus du pouvoir et sont obligés de partir en exil. Certains ont choisi délibérément d’évoluer dans l’ombre des opportunistes politiques. C’est comme si les intellectuels subissaient encore maintenant le poids de la dictature des Duvalier qui a provoqué la fuite des cerveaux.

Toutes les catégories de la population se laissent envahir par le désespoir, donnant, du coup,  raison aux politiciens rapaces. Si la dictature de la période avant 1986 avait chassé de force les élites intellectuelles, les démocrates post-Duvalier le font, eux,  avec plus de modération en exerçant une sorte de violence symbolique sur la population.

Certes, les secteurs vitaux de la société sont décriés à cause de Cela ne veut pas dire pour autant que tout est perdu. L’heure est arrivée pour que des gens intègres et éclairés sortent de leur silence  pour donner le ton et délivrer la communauté de l’abîme où elle se trouve. 

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com

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