lun. Oct 14th, 2024

Le Quotidien News

L'actualité en continue

Ricardo Petit-Frère, la magie dans la capture du temps

6 min read

Immortaliser l’instant présent est devenu très en vogue avec les nouvelles techniques employées dans la photographie pour embellir les prises. Les photographes sont nombreux et la qualité du travail est d’une sensibilité rare. Ricardo Petit-Frère s’est donné pour mission de faire revivre les souvenirs avec les meilleures résolutions. Il en fait une passion et taille sa route à travers le temps et l’instant présent.

Ricardo Petit-Frère est né le 17 novembre 1995 à Léogâne. Après ses études à l’École Surin Eveillard et au Lycée Anacaona de Léogâne, il s’est adonné à sa passion première : la photographie. De là, il devient photographe et graphiste (graphic design). Il anime une chronique culturelle sur une radio de sa commune, Cool Fm (103.9). Il est le Directeur Exécutif de Miss Anacaona. Il est l’un des réalisateurs de l’émission télévisée « Se Fanm » de Télé Pacific et enfin, manager des réseaux sociaux et responsable graphique pour la FSIL (Faculté des Sciences Infirmières de Léogâne).

« Tout cela a débuté en 2015, avec mon téléphone Sony Experia, je réalisais de belles photographies. J’y ai pris goût et un ami m’a fait découvrir une application pour retoucher et écrire sur les photos. Je m’exerçais seul à photographier des animaux, des petits détails que les gens ne paieront pas, comme une goutte d’eau, une mouche, un lézard, un chien, etc. »,  explique Ricardo.

Doutant de sa capacité, Ricardo n’a jamais essayé de photographier les gens parce qu’il ne se sentait pas prêt. Il préférait la mer, les arbres, le ciel, tout ce qui est naturellement sauvage. La même année, il rencontre une femme qui va tout transformer : Gaëlle CASTOR alors qu’il adhérait à l’APDACH (Association pour le Développement de l’Art et de la Culture Haïtienne) comme volontaire pour la réalisation de diverses activités telles que « Fanm nan kilti egal lavi » (une foire gastro-artisanale et culturelle), « Leyogan tou dwat » (un festival) et Miss Anacaona, un concours de miss.

En 2016, après la première édition de chacune de ces activités, il a quitté les rangs des bénévoles pour  planifier et exécuter. « Tant que j’étais en charge du marketing et de la promotion, cela m’a permis d’apprendre et de travailler plus dur car c’était ma première expérience et je ne savais pas à quoi m’attendre », confie Ricardo.

Fin 2016, il intègre à la fois l’ISNAC pour apprendre le journalisme et la communication et le CETINFO pour l’infographie. En 2017, il continue de parfaire son éducation en suivant diverses formations sur le leadership, le protocole d’entreprise, la gestion de projet, etc. « Pendant tout ce temps, je faisais du graphisme et des photos pour l’association. C’est là que j’ai fait ma première expérience et que j’ai pris confiance en moi », précise Ricardo.

Ce n’est qu’en 2018 que Ricardo se dévoile au grand public comme photographe et graphiste. Après avoir été initié à la photographie par Fritz Massé Clairvil et Gaëlle Castor qui, eux aussi, ne faisaient qu’expérimenter et apprendre l’infographie et la photographie. Ils lui ont conseillé au lieu d’être sociologue ou ethnologue, de développer ses talents naturels et sa sensibilité artistique en premier lieu.

La commune regorgeait d’autres photographes du même style, traitant des sujets clichés et tendances. Ricardo voulait apporter une touche différente pour se démarquer de la pluralité et l’idée de vendre la nudité lui est venue. Une semaine plus tard, il publie sa première photo sur le thème « nudité » (avec un modèle rond). La photo est devenue virale et son travail a dépassé tout ce qu’il pouvait imaginer. Il était au cœur de l’actualité avec une attention tournée vers sa réalisation.

« C’était osé et choquant. Les commentaires fusaient de partout. J’avais gagné le pari de me faire connaître comme photographe,» se réjouit le Léogânais après avoir donné au public d’autres exemplaires sur différents sujets, en essayant de faire de chaque photo un poème mystérieux. Le plus important pour le graphiste, c’est la qualité des récompenses, sa relation avec les clients. Il ne travaille seulement un peu plus cher que les autres afin de donner un résultat sans contestation possible. Il travaille dans ce domaine de manière professionnelle en ayant des contrats avec plusieurs institutions.

« Je gère mes relations sociales, j’essaie d’être une bonne personne avant tout. Je travaille sur mon professionnalisme, sur mon apparence quand je prends des photos dans une certaine activité. Tout cela me donne la chance de travailler avec les grandes institutions de ma commune. Je cite FSIL, IPROF, Donpee G. House, Yard Vibe, Let’s Live Enterprise, Farah Delance Foundation, Radio Cool, Miss Anacaona, Oups Entertainment, etc ».

Les activités de Ricardo ne sont pas sans  difficultés. Il a plusieurs fois été confronté à des problèmes de dernière minute, comme tout photographe. Un appareil photo de nouvelle marque emprunté par un ami qui l’a déréglé, remis en retard et sans aucun réglage et qui donne de mauvaises prises. La transpiration et la panique au dernier moment. Le doute lorsque le maniement de nouvelles marques d’appareil devient une obligation alors que les heures approchent. Le contact avec les autres photographes présents pour ne pas gâcher les souvenirs de l’instant présent. Penser à rendre l’argent au cas où…, le travail d’un photographe est aussi sensible que l‘instant capturé.

« Ce n’est jamais facile dans le domaine artistique de produire presque tous les jours des sujets différents. Vous vous battez pour ne pas être monotone, pour être créatif, pour être professionnel et pour répondre aux attentes des clients. Un peu de mal à suivre les tendances et le courant, j’en suis venu à dominer parce que j’ai des idées qui m’aident à mieux apprécier les choses, » explique l’artiste

Lorsque Ricardo fait une rétrospective sur son parcours, il se dit être satisfait de ses efforts. De ses débuts à aujourd’hui, il s’est amélioré en progressant d’un centime plus près du style artistique qu’il rêve d’acquérir. Il a la couleur de son style, il ne veut ressembler à personne et il sait qu’il ne peut pas faire l’unanimité et c’est cela qui l’aide à se perfectionner un peu plus chaque jour. L’inspiration n’a pas de limite, c’est cela qui l’aide à gérer la pression.

« Le plus important est votre environnement, il vous stimule et vous décourage également. Assurez-vous d’avoir des amis ambitieux, rêveurs et progressistes, cela peut fonctionner. Même si vous avez du talent, cela ne suffira pas si vous n’êtes pas déterminé et agressif quant à vos besoins. Seule, la photographie a  le pouvoir de fixer une seconde, un instant dans le temps qui ne reviendra pas. Elle vous donne le pouvoir de composer ce que vous voulez comme sujet, vous donnez au monde ce que vous voulez qu’il voie, donc vous êtes maître de votre pinceau et de votre matière réflexe », suggère Ricardo pour terminer.

Geneviève Fleury

genevievef359@gmail.com

Laisser un commentaire