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L’heure est-elle aux élections?

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L’organisation des élections ne semble être depuis quelques années qu’une promesse des équipes au pouvoir, peu d’actions concrètes sont entreprises pour remettre sur pieds les institutions du pays.

« D’un point de vue juridique et institutionnel, on peut dire que l’heure est aux élections puisqu’aucun de ceux au pouvoir ne peut prétendre disposer d’une légitimité dans l’appareil public. On peut toujours faire un autre choix, mais si on choisit d’être une démocratie, il faut faire des élections », soutient le professeur. 

D’un autre côté, la véritable question est celle de savoir si le pays peut organiser les élections, ajoute-t-il. Sur cette question, le professeur est formel. « Peut-on organiser des élections ? Certainement pas. Parce que dans le contexte actuel, je ne pense pas que l’on puisse organiser de bonnes élections. On peut toujours organiser des élections en acceptant d’avoir une participation populaire extrêmement réduite et éventuellement avec toute la violence que l’on connaît. Par ailleurs, si nous n’organisons pas les élections, cela voudra dire que nous acceptons de rester en marge de la démocratie ».

« Ça peut être un choix. Je le dis toujours, on n’est pas obligé d’être une démocratie. On peut choisir de prendre le pouvoir soit par la force, soit par la ruse ou par la fourberie, c’est un choix. On n’est pas obligé de prétendre qu’on est une démocratie libérale alors qu’on ne l’est pas ou qu’on ne veut pas l’être. Mais si on fait le choix d’être une démocratie libérale, comme c’est le cas de la plupart des pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes, il n’y a pas alors d’autres chemins que les élections. Mais il faut rendre les élections possibles.

 Actuellement en Haïti, et ça date depuis longtemps, on a l’impression que l’État existe contre la nation. C’est-à-dire que dès lors qu’on parle à n’importe quel individu de l’État, il y voit une nuisance. On n’a pas un État de services ou qui protège, mais qui nuit. Haïti est devenue un pays ultra-libéral pratiquement puisque la population est obligée d’avoir de l’autonomie pour acquérir les services de base, c’est-à-dire d’avoir sa propre usine électrique chez soi, d’acheter l’eau, d’avoir sa propre sécurité, etc., pendant que l’État réclame des impôts. Ainsi, je pense que l’heure est venue de bien faire le choix du  système qu’on veut, de comment on veut organiser le pays.

S’il s’agit de maintenir le système qu’on a choisi démocratiquement en 1987 ou pas, et ce choix appartient à la population. Il faut donc cesser de se mentir à soi-même, cesser de dire qu’on est une démocratie alors qu’on ne l’est pas et qu’on ne veut pas l’être. Il faut un minimum d’honnêteté »,  explique le professeur Alain GUILLAUME.

Clovesky André-Gérald Pierre

cloveskypierre1@gmail.com

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