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Terreur et insécurité : la Cathédrale transitoire de Port-au-Prince le  incendiée

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Une nouvelle vague de violence s’est abattue sur la ville de Port-au-Prince au cours de la semaine (le 27 juillet surtout). Des gangs rivaux s’affrontant à la limite nord de la capitale, des balles perdues tuant même des enfants et la terreur gagnant les rues du Centre-ville, sans que les autorités ne pipent mot. Même la Cathédrale provisoire de Port-au-Prince a été la cible d’un incendie criminel.

Les affrontements entre les bandits coalisés dénommés G9 et ceux qui se font appeler Gpèp ont à nouveau semé la terreur dans la capitale haïtienne cette semaine. Alors que ces gangs se disputent le territoire du Bel-Air, ils en ont profité pour vandaliser le bâtiment de la Cathédrale Transitoire de Port-au-Prince avant d’y mettre le feu.

Dans une note d’information rendue publique le 27 juillet 2022, l’Archevêché de Port-au-Prince a expliqué que le feu a eu temps de ravager les portails avant et latéraux de l’immense bâtiment, brûlant des bancs jusqu’à atteindre une partie du plafond. Les sapeurs-pompiers n’ont pu atteindre le lieu du sinistre que tardivement à cause de la violence des tirs.  L’Église a également remercié le service des pompiers qui a tout de même aidé à sauver l’édifice. « Nous attendons des autorités une enquête sérieuse afin de retrouver et de punir les auteurs de cet incendie », conclut la note signée du service de communication de l’Archidiocèse de Port-au-Prince.

Par ailleurs la situation ne fait que s’aggraver dans diverses régions de la zone métropolitaine. Un enfant aurait été tué d’une balle perdue à Solino, en rentrant chez lui. Dans certains quartiers, les douilles de gros calibre sont éparpillées à même le sol. Il y a quelques jours un étudiant avait été blessé dans l’enceinte de la Faculté des Sciences. Les habitants de la capitale sont constamment sous la menace de balles qui ne leurs sont pas destinées.

Face à cette situation, certaines institutions ont préféré fermer leurs portes. La Faculté des Sciences de l’Université d’État d’Haïti (UEH) déclare observer un arrêt momentané de ses activités en raison de la dégradation de la situation sécuritaire. « En moins d’une semaine, plusieurs projectiles perdus ont été retrouvés sur la cour et même dans les salles de classe », indique le conseil de direction de la Faculté dans un communiqué. De façon similaire, la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) a vivement conseillé aux usagers de son espace de restreindre au maximum leurs déplacements à l’intérieur comme à l’extérieur de l’enceinte facultaire pour prévenir le risque élevé de blessures par balles perdues.

La capitale continue d’être en effervescence. Une tentative d’évasion a eu lieu au Pénitencier national à la Rue du Centre. Les gangs de Grand Ravine et de Tibwa ont recommencé leurs affrontements, paralysant à nouveau le trafic sur la route de Martissant. Les membres du  gang des 400 Mawozo ont criminellement incendié le Parquet de la Croix-des-Bouquets, détruisant dans les flammes nombre de documents importants pour la justice dans la juridiction. Tandis qu’au niveau du département de l’Artibonite, le gang de Savien reprend du service et terrorise les habitants de la commune de Petite-Rivière.

Entre temps, les enquêtes se multiplient pour découvrir les fournisseurs réels de ces énormes quantités de munitions et d’armes aux bandits. De nouvelles cargaisons d’armements sont découvertes presque quotidiennement, mais la justice peine à obtenir un résultat concret. D’un autre côté, le gouvernement d’Ariel Henry ne prononce même pas un mot de sympathie aux victimes journalières du phénomène de l’insécurité et particulièrement des balles « mawon ».

L’insécurité (la peur du kidnapping, des bandits et des balles perdues) est donc devenue le sujet principal au quotidien des haïtiens, alimentant même des blagues de très mauvais goût.

Daniel Toussaint

danieldavistouss@gmail.com

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