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Haïti,  quel changement climatique ?

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Depuis plusieurs décennies, des catastrophes naturelles récurrentes ne cessent de se produire dans le monde ; Haïti n’y échappe pas. Parmi ces catastrophes, on compte des inondations, des cyclones, des tempêtes, des incendies, etc. Ces phénomènes, on les attribue au changement climatique. Pour cela, des solutions sont recherchées afin d’atténuer les effets du changement climatique et pour permettre une adaptation au phénomène. Ainsi, différentes solutions et techniques sont proposées par des experts dans le domaine. Dans la même logique, les experts recommandent aux pays de diminuer les émissions des gaz à effet de serre afin de limiter la hausse de la température sur la planète. Car pour les scientifiques, ces gaz sont en grande partie responsables de la hausse de la température planétaire, donc du changement climatique.

Persuadés que le dérèglement climatique est la principale cause des catastrophes naturelles qui sont récurrentes dans le monde, des scientifiques tentent de démontrer le lien existant entre des événements extrêmes météorologiques et le changement climatique. Et donc, des méthodes sont élaborées.

Mais est-ce qu’on peut facilement admettre que tous les évènements extrêmes météorologiques sont les conséquences du dérèglement climatique ? Si la réponse est non, comment peut-on attribuer ces événements au changement climatique ? Ensuite, toutefois le changement climatique est réel, en vue d’atténuer ses effets, est-ce qu’on doit prioriser les idées qui puissent affecter négativement la croissance économique, c’est-à-dire qui ralentissent la croissance ?

Méthodes d’attribution des évènements extrêmes météorologiques au changement climatique

Dans la perspective d’attribuer des phénomènes extrêmes météorologiques au changement climatique, une nouvelle discipline scientifique est apparue, il s’agit de « l’attribution des phénomènes extrêmes ». Dans cette discipline, dans un premier temps, on propose une méthode qui est basée sur la probabilité. C’est-à-dire on préconise de comparer des probabilités de réalisation des évènements extrêmes météorologiques dans le monde actuel avec celui d’un monde imaginaire où il n’y aurait pas lieu de parler du changement climatique. Cette méthode se fonde sur des modèles climatiques. Suivant cette méthode, c’est la fréquence de l’apparition des catastrophes naturelles qui compte. Une méthode qui puise ses racines dans les préoccupations d’un scientifique britannique, Allen Miles, en 2003. Mais, cette méthode a ses limites parce qu’il paraît peu probable de démontrer les possibilités d’apparition d’un événement extrême météorologique à cause du climat qui est modifié.

Conscients de la limite de cette première méthode, en 2015, des travaux allaient être poursuivis par d’autres scientifiques, dont Davide Faranda, climatologue français. Ainsi, Faranda a proposé une autre manière de procéder ; avec lui,  une nouvelle méthode est née. Cette fois-ci, pour pouvoir attribuer les extrêmes météorologiques au changement climatique, il n’y pas lieu de comparer les fréquences d’apparition de ces évènements pendant deux périodes différentes. De préférence, on cherche à comprendre « comment le changement climatique influence les paramètres climatiques à l’origine des phénomènes extrêmes ». Ce modèle priorise les observations météorologiques actuelles et passées. Cette méthode est plus réaliste que la première. Maintenant, les scientifiques ont des moyens pour expliquer comment le réchauffement planétaire « modifie la puissance, la durée ou encore l’extension géographique des catastrophes naturelles ».

Par exemple, en été 2022, un système orageux  venu des Baléares a frappé de manière inattendue la Corse, une tempête s’est donc produite. Pour qu’on puisse attribuer cet événement au dérèglement climatique, la méthode de Faranda  a été utilisée en plusieurs étapes. D’abord, une carte de la pression atmosphérique indiquant la masse d’air et les systèmes de pression atmosphérique au moment de la tempête a été étudiée. Après les analyses, on a réalisé que l’été 2022 a été marqué par des systèmes de basse pression entre le Portugal et la France. Ensuite, on a vérifié si l’on avait une configuration pareille de l’atmosphère avant que le changement climatique n’ait commencé  à peser sur l’atmosphère entre 1950 et 1970. On a constaté que dans cet intervalle de temps cette configuration s’est produite au moins une trentaine de fois. Pourtant, pendant cette période, aucune tempête de telle envergure n’a été enregistrée. Donc, « la position de la grande masse d’air n’a rien d’exceptionnel ». Néanmoins pendant la tempête de 2022, la température de la Méditerranée était de 5° C au-dessus de la moyenne saisonnière.

En effet, quelque chose a changé et le paramètre de la température est mis en cause. «L’extrême température de la Méditerranée a boosté les forces de convection qui ont conduit à des tempêtes. La quantité de vapeur d’eau accumulée dans l’atmosphère, résultant de cette Méditerranée réchauffée, a de son côté provoqué des orages destructeurs. » Donc, l’analyse a montré le rôle important du changement climatique dans l’intensité du derecho (NDLR : Un  derecho est un type de phénomène météorologique rare de convection profonde extratropicale qui se déplace rapidement et qui produit de très fortes rafales descendantes causant d’importants dommages généralisés) qui s’est produit.

En dehors d’un schéma méthodologique, en Haïti, ceux qui parlent au nom des experts généralisent presque tout. Ils ont tendance à faire croire que tous les évènements extrêmes météorologiques sont les conséquences du changement climatique. La croyance s’est tellement propagée qu’elle provoque une sorte de convection sociale. Or, avant le dépistage des symptômes attribués au changement climatique dès les années 70, il y avait déjà des cyclones, des inondations, des incendies ou d’autres catastrophes naturelles dans le pays. Actuellement, ces catastrophes sont certes plus fréquentes, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faille les attribuer automatiquement au dérèglement climatique. Donc, des travaux de recherches nous manquent à cet égard. Pour arrêter la spéculation et pour mieux défendre la cause, il nous faudrait des travaux scientifiques qui respectent une ligne éthique tout en ayant accès aux données qui indiquent les paramètres météorologiques pour les analyser. Par exemple, pour qu’on puisse attribuer la tempête de l’été 2022 en Corse au changement climatique, il a fallu analyser des informations tirées d’une base de données européenne (ERA5) qui fournit les paramètres météorologiques de l’atmosphère.

Donc, chercher à prouver que scientifiquement les évènements extrêmes météorologiques qui frappent le pays sont liés au changement climatique serait beaucoup plus utile que de spéculer à tout prix au nom d’une quelconque expertise. Ces résultats donneront, peut-être, le droit et la légitimité aux Haïtiens de mettre au pied du mur ceux qu’on prétend être des pollueurs.

Le changement climatique est-il vraiment causé par un quelconque groupe ?

« Une nouvelle idéologie est en train de naître sous nos yeux, elle est tangible dans certaines fictions hollywoodiennes narrant une fin des temps qui est désormais écologique et la triste conclusion de l’action inconséquente d’un homme vorace». Mais, tout a commencé (accusation de l’homme comme destructeur de la planète) avec le philosophe allemand, Hans Jonas, qui a fondé l’«heuristique de la peur» et qui a développé le principe de la responsabilité. Ainsi, une certaine anthropophobie due à une hypothèse aventureuse s’est développée dans le monde.

Pour Hans Jonas, il n’est pas certain que l’action de l’homme dans un écosystème aussi complexe (la terre) débouche sur une suite d’événements amenant à une catastrophe. Le philosophe croit que même si le risque est généralement indéfini, tout projet humain doit s’accompagner de mesures élaborées pour limiter les risques sur l’environnement, sinon le projet ne doit pas être réalisé. Il s’agit d’une question d’éthique. En analysant les considérations du philosophe, pour lui, une potentielle destruction de l’environnement (la terre) ne sera pas naturelle,  elle  sera anthropique.

À côté de ces scénarios apocalyptiques, l’astrobiologiste britannique O’Malley-James conçoit la scène autrement et fait d’autres prédictions. O’Malley prévoit que dans 2 milliards d’années toutes les vies auront disparu sur la planète terre.Pour les êtres humains cela se fera dans 1 milliard d’années. Car, l’astrobiologiste estime que le soleil est en train de vieillir, ce qui le conduit à devenir une étoile géante rouge. En conséquence, la quantité d’énergie que recevra la planète terre sera plus grande. Le réchauffement du sol conduira à l’intensification des vents alors que l’évaporation des eaux provoquera de fortes pluies. Toutes ces dynamiques finiront par une absorption du dioxyde de carbone sur la terre, ce qui affectera la photosynthèse des plantes et ce qui amènera à leur fin. Ensuite, ce sera le tour des animaux.

Ce scénario est certes contesté par des penseurs de grande renommée, mais ses conclusions ne sont pas contestées. Les penseurs s’accordent tous à dire que le soleil est une étoile, « en tant que tel, il connaîtra un cycle qui nous sera fatal ». Suivant ce courant d’idées, le réchauffement planétaire n’est pas anthropique, mais naturel.

D’autres scientifiques s’alignent sur le fait que le changement climatique n’est pas un phénomène provoqué, car il y a 2,6 millions d’années la terre connaissait des cycles de glaciation alors qu’il n’y avait pas encore  d’activités industrielles dans le monde. Chaque ère géologique est suivie d’une période interglaciaire. Bien que les scientifiques soient incapables de comprendre le pourquoi de cette alternance de température sur la planète terre,ils ont certainement compris que ces cycles sont liés à l’orbite qu’effectue la terre autour du soleil, mais cette compréhension est insuffisante.

Cependant, « une nouvelle étude comble peut-être cette lacune. « Nos résultats fournissent le chaînon manquant dans la façon dont l’Antarctique et l’Océan Austral ont réagi aux rythmes du système climatique » avance Ian Hall. Pour cause, l’Antarctique et l’océan qui le borde – dit Océan Austral – participent à des transferts importants de masse d’eau. Ces mouvements modifient la température et la composition de certaines zones océaniques. Jusqu’à présent, les preuves manquaient pour définir les conséquences précises de ces déplacements d’eau.»

En effet, les hypothèses qui mettent en avant les activités industrielles comme étant les principales causes du réchauffement planétaire sont compromettantes, car il y a trop d’ambiguïtés. Il ne faudrait pas rester piégé dans ce carcan. Sinon les pays pauvres, par peur de  perturber l’équilibre écologique et environnemental de la planète terre, hésiteront  à réaliser des projets économiques et industriels qui pourraient booster leur croissance économique. Or, ceux qu’on accuse d’être des pollueurs, s’ils étaient vraiment responsables du dérèglement climatique,continueraient à booster le réchauffement planétaire à un rythme croissant à travers leurs activités économiques et industrielles, et vous ne resterez que leurs consommateurs. Donc s’il est vrai qu’ils sont des pollueurs, vous êtes leurs complices puisque vous consommez systématiquement leurs produits réalisés tout en polluant l’atmosphère.

Changement climatique, phénomène  dont profite l’impérialisme

Les pays qu’on accuse d’être des pollueurs, sont dits « riches et avancés »,  ce sont des puissances impérialistes, ils influencent le reste du monde à travers leur appareillage idéologique et politique. Parmi tant d’autres institutions, les organisations non gouvernementales (ONGs) font partie de cet appareillage évoqué, car les pays impérialistes les  utilisent pour la promotion d’une certaine vision du monde. C’est ainsi que les ONGs ont participé à l’instauration d’un modèle de développement dans les pays faibles, ce qui permet l’élargissement du marché des pays impérialistes. C’est pourquoi, pour pouvoir adapter aux phénomènes climatiques, ces organisations internationales (ONGs) sont là pour proposer des techniques et technologies aux pays pauvres. Ces techniques et moyens proposés par ces organisations finissent par rendre les pays pauvres de plus en plus dépendants des pays riches. Car, ce sont les pays riches et avancés qui sont les fabricants et les détenteurs des matériels, outils et technologies adaptés  au modèle de développement instauré dans les pays pauvres.

Dans le cas d’Haïti, selon certains rapports, le pays fait partie des États insulaires les plus vulnérables au changement climatique, c’est pourquoi bon nombre d’organisations non gouvernementales (ONGs décident de travailler dans la gestion et la protection de l’environnement en Haïti, et on parle souvent d’adaptation climatique. Mais, lorsqu’on évoque la notion d’adaptation climatique, par le biais de leur appareillage idéologique (ONGs), les pays impérialistes ne nous laissent pas une marge de liberté pour produire des techniques et connaissances endogènes pour parvenir à cette fin. Donc, des organisations internationales (ONGs ou autres) tant sur le terrain qu’à distance travaillent au profit de l’impérialisme dans le pays. Donc, la crise environnementale est profitable aux pays avancés.

Conclusion

Pour finir, d’un côté, on ne peut pas gratuitement attribuer tous les évènements extrêmes météorologiques au changement climatique, c’est-à-dire sans les soumettre à l’examen. C’est de la propagande. De l’autre côté, l’idée même de combattre ou de limiter la course du changement climatique est une manœuvre politique de l’occident lui permettant de tirer profit de la crise, car aucun groupe terrien n’est maître de ce phénomène puisqu’il leur semble inconnu et insaisissable. Les occidentaux apportent cette idée en vue de pacifier économiquement les pays pauvres et profiter d’eux. C’est tellement flagrant qu’ils n’ont rien fait en réalité pour lutter contre le dérèglement climatique, alors que depuis plus d’une vingtaine d’années, tous les ans, ils s’invitent eux-mêmes avec les pays pauvres pour réfléchir autour de la problématique.

Lopkendy JACOB

Lopkendyjacobrne@gmail.com

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