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Les prix du transport en commun fixés après environ deux mois

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Près de deux mois après avoir annoncé l’augmentation du prix des produits pétroliers, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) a pu finalement publier les prix des différents circuits de transports publics, dans un communiqué de presse daté du 16 novembre. Après environ deux mois de paralysie des activités, suite aux mouvements de revendication et à la pénurie de carburant, ce dernier est enfin disponible dans certaines stations-essence et les prix des transports publics sont réajustés.

Le communiqué signé Pierre Ricot Odney, Ministre des Affaires Sociales et du Travail officialise le réajustement des prix  concernant les différents circuits routiers dans le pays. « Vu l’avis conjoint en date des 21-22/001 des Ministères de l’Économie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie fixant les prix des produits pétroliers en vigueur sur le territoire national à partir du 14 septembre 2022. Considérant qu’il y a lieu d’ajuster les prix du transport en commun des circuits réguliers par rapport à la fixation des nouveaux prix de carburant en vigueur », peut-on lire à travers cette note de presse.

La pénurie de carburant en Haïti a connu plusieurs épisodes. Depuis le début de l’année 2022 et même durant la fin de l’année 2021, l’or noir s’est transformé en une véritable perle rare. Et ce qui est rare a tendance à augmenter en valeur. En effet, la hausse excessive des prix des produits pétroliers sur le marché informel explique clairement ce qui suit. Alors que les stations-service étaient incapables de fournir le carburant dans les normes, dans les rues, il se vendait trois à quatre fois le prix normal. À presque chaque carrefour, le prix du carburant faisait l’objet d’enchères et augmentait selon l’urgence. Ce qui a causé un total déséquilibre dans la balance de l’offre et de la demande.

Cette pénurie récurrente des produits pétroliers a, bien entendu, eu des effets néfastes sur le fonctionnement quotidien de la population, notamment  sur les prix des transports publics. D’ailleurs, il est important de souligner que les prix des transports en commun avaient déjà augmenté de quelques gourdes bien avant la récente décision du Gouvernement d’Ariel Henry de revoir les prix du transport public. En effet, les chauffeurs de taxis, de tap-taps, de bus et les motards s’étaient entendus entre eux sur les prix des multiples circuits de transport. Et la population a dû s’accommoder des prix fixés par ces derniers, malgré elle.

Mais subitement, il y a eu un revirement de situation. Car après avoir annoncé la prise de contrôle du terminal Varreux, le Gouvernement a dit prendre des dispositions afin de permettre la distribution des produits pétroliers pour que la vie puisse reprendre normalement. Ainsi, les produits pétroliers sont disponibles aux prix fixés par le Gouvernement, le 14 septembre dernier. La gazoline se vend à 570 gourdes, le diesel à 670 gourdes et le kérosène à 665 gourdes. Par ailleurs, même si l’État a régularisé les prix du transport, certains chauffeurs se plaignent de l’incertitude qui plane encore sur la régularité des distributions des produits pétroliers sur le marché formel.

Malgré les ajustements effectués par le Gouvernement, les réactions ne sont pas très positives. Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens se sont exprimés sur les prix fixés par l’État. Plus d’un se plaignent sur la différence entre les prix pour se rendre d’une ville à une autre et les prix de retour ou encore de l’exagération des prix fixés. D’autres se plaignent des parcours assez courts pourtant plus coûteux que de longues distances ou encore des parcours qui ont doublé, voire triplé.

Dans ce document de 14 pages publié par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail figurent tous les prix des circuits les plus fréquents. Par exemple, désormais, pour la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le prix du parcours de Port-au-Prince à Pétion-Ville en passant par la route de Bourdon est fixé à 55 gourdes ; Port-au-Prince (Rue Pavé)/Canapé-Vert: 40 gourdes ; Blvd. Jean-Jacques Dessalines,   RueMacajoux/Bon-Repos : 55 gourdes ; Madan Kolo/Carrefour-Feuilles (St Raphael) : 40 gourdes ; Port-au-Prince/Cabaret: 85 gourdes ; Delmas 33/Gerald Bataille: 25 gourdes ; Delmas 75-/Puits-Blain: 40 gourdes ; Pétion-Ville/Aéroport (en passant par la route de Delmas): 55 gourdes ; Pétion-Ville/Fermathe: 75 gourdes et Pétion-Ville/Kenscoff: 100 gourdes.

Pour les grands axes, désormais  le trajet Port-au-Prince/Port-de-Paix coûte 2310 gourdes, Port-au-Prince/Gonaïves: 950 gourdes, Port-au-Prince/Cayes: 1250 gourdes, Port-au-Prince/Jérémie: 2310 gourdes (Transport maritime en commun: 1955 gourdes), Port-au-Prince/Jacmel: 850 gourdes, Jérémie/Cayes: 1540 gourdes, Gonaïves/Cap-Haïtien: 1255 gourdes, Port-au-Prince/Saint-Marc: 580 gourdes, Jacmel/Port-au-Prince: 865 gourdes, La Vallée/Port-au-Prince: 920 gourdes, pour ne citer que ceux-là.

À présent, la tension semble  retomber dans le pays. Beaucoup d’activités et d’entreprises ont l’air de fonctionner normalement. Même si d’un côté, beaucoup se plaignent des méthodes drastiques et de l’indifférence du Gouvernement face à leurs revendications concernant l’inflation, l’insécurité et la hausse des prix des produits pétroliers, la situation semble se calmer. Et d’un autre côté, beaucoup accusent le Gouvernement d’avoir orchestré de toutes pièces la crise pétrolière et l’utiliser comme prétexte pour augmenter les tarifs des produits pétroliers.

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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