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Les habitants  de la Petite-Rivière de l’Artibonite sont délaissés par les autorités, alerte le GROUPJEVIDEV

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Dans un rapport intitulé « Rapport sur le déplacement forcé de la population de Petite Rivière de l’Artibonite », le Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement (GROUPJEVIDEV) affirme que 29 821 personnes, dont 13 532 enfants, 47 femmes enceintes et 9204 femmes ont fui leurs maisons pour s’installer ailleurs. La recrudescence des violences des gangs armés existant dans la région est à l’origine de ces déplacements, selon le Groupement.

À Petite-Rivière de l’Artibonite, ce qui s’y installe dorénavant, c’est la peur. Les gens ne cessent de fuir leurs maisons pour sauver leurs vies face aux agissements des bandes armées semant la terreur dans la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite. C’est ce qu’a indiqué le Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement (GROUPJEVIDEV) qui est un groupe de jeunes à caractère socio-politique, économique et humanitaire, qui affirme que la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite se trouve dans cette situation chaotique  depuis octobre 2022.

« […] Une recrudescence de violences des groupes armés a provoqué une situation d’insécurité généralisée à Petite-Rivière de l’Artibonite et le déplacement de dizaines de milliers de personnes […] Les habitants dans les première et deuxième sections communales ont tout abandonné […] », selon le rapport d’enquête du GROUPJEVIDEV qui précise que 29 821 personnes dont 13 532 enfants, 47 femmes enceintes, 9204 femmes, 7048 hommes ont pris la fuite pour aller vivre ailleurs, ce, pour échapper à la violence des hommes armés.

Dans la première section communale,  les chiffres des personnes déplacées s’enlèvent à 5078, dont 1691 enfants, 16 femmes enceintes, 2080 femmes, 1291 hommes, précise le GROUPJEVIDEV. « Dans la deuxième section communale, 6412 personnes ont pris la fuite. De ces dernières, il y a 2932 enfants, 11 femmes enceintes, 1869 femmes et 1600 hommes », souligne-t-on.  Dans le centre-ville, le GROUPJEVIDEV fait état de 18 331 de personnes déplacées, dont 8899 enfants, 20 femmes enceintes, 5255 femmes, 4157 hommes.

L’insécurité s’est considérablement aggravée à Petite-Rivière de l’Artibonite depuis que les groupes armés ont décidé d’entrer dans le centre-ville et ses environs pour piller et incendier des maisons, rapporte le Groupement.

Le rapport mentionne, par ailleurs, que les communes, quartiers et sections communales qui accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées sont : «  la 3ème section Labadi avec environ 11 928 personnes, soit 40%;  Saint-Marc avec environ 5 666 personnes, soit 19%; Verrettes avec environ 4 771 personnes, soit 16%; Liancourt a reçu environ 4 473 personnes, soit 15 % ; Marchand Dessalines a reçu environ 1 789 personnes, soit 6% et Gracette a reçu environ 1 194 personnes, soit 4% ».

Pertes et destructions

Les portes des institutions étatiques et privées restent fermées à Petite-Rivière de l’Artibonite, à l’exception de l’hôpital Charles Colimon qui fonctionne au ralenti », peut-on lire dans le rapport. Le GROUPJEVIDEV  dit déplorer « les cas d’incendie, de vols, de viols, de blessés graves et d’assassinats ».

Le cas des services sociaux de base à Petite-Rivière de l’Artibonite

Les services de santé, d’eau et d’électricité, affirme GROUPJEVIDEV, sont gravement perturbés avec la présence des groupes armés. « La génératrice devant alimenter le réseau en eau potable et le pompage vers le réservoir de la DINEPA a été emportée par les hommes armés dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 octobre 2022 », déplore le Groupement des Jeunes Visionnaires pour le Développement soulignant que « les chaînes d’approvisionnement sont coupées, privant la population Rivartibonitienne d’équipements et de carburants pour faire fonctionner les pompes à l’eau et les groupes électrogènes » et « les établissements encore opérationnels manquent d’articles essentiels: les hôpitaux, par exemple, ont besoin d’équipements et de consommables pour soigner les blessés et les malades, pour prodiguer des soins médicaux ».

Crise alimentaire à Petite-Rivière de l’Artibonite

Selon le GROUPJEVIDEV, les habitants n’ont plus accès aux ressources qui leur permettaient d’assurer leur subsistance. « La majorité des rues sont barricadées par la population afin de retarder les groupes armés à leur entrée dans le centre-ville, explique le GROUPJEVIDEV. « La situation est catastrophique, une crise alimentaire ravage les habitants, ils n’ont plus accès à l’eau potable, et sont délaissés par les autorités ». Selon les affirmations du GROUPJEVIDEV, la commune de Petite-Rivière de l’Artibonite fait face à une crise humanitaire qui nécessite une intervention urgente de l’État et de la société civile. « En plus des préoccupations liées au climat d’insécurité généralisée dans la commune, il y a une pénurie d’eau potable et de nourriture », précise le rapport.

Le Gouvernement fait la sourde oreille face aux cris de détresse de la population

Le Gouvernement n’a rien fait pour assurer la protection de la population, déplore GROUPJEVIDEV en critiquant la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui n’a jamais pris des mesures concrètes pour renforcer le commissariat de la commune. « Il ne reste que la bravoure des citoyens qui peuvent pas s’enfuir contre la volonté des bandits de poursuivre leur forfait », est-il indiqué.

Violences des gangs armés à Petite-Rivière de l’Artibonite : coup d’œil sur le début de ce phénomène

Les groupes armés de Petite-Rivière de l’Artibonite existent depuis longtemps, mais ils n’étaient impliqués que dans des conflits fonciers qui, autrefois,semaient la panique au sein de la population, rapporte le GROUPJEVIDEV. « Au cours de la période 2016 à 2017, les groupes armés ont connu une croissance inhabituelle dans la première et la deuxième section communale. La population pouvait déjà dénombrer 5 groupements qui exerçaient leur influence en dehors de la partie urbaine de la commune ».

En 2020, en vue de trouver une solution pacifique, plusieurs citoyens de la commune ont créé une commission pour négocier un processus de paix durable dans la commune, a fait savoir la commission. Et ladite commission, dit-on, avait réussi son pari. Selon le GROUPJEVIDEV,  comme effet pervers, plusieurs groupements de bandits ont profité de cette entente pour s’unir avec l’objectif de renforcer leur emprise sur la commune. « Depuis lors, ils sont devenus plus puissants et n’ont aucune difficulté à entrer dans le centre-ville et contrôler d’autres territoires avoisinants », indique le rapport.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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