La pénurie des produits pétroliers persiste en Haïti même après la levée des subventions par le Gouvernement d’Ariel Henry
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« Certaines personnes qui sont dans l’importation de produits pétroliers en Haïti veulent revendre aux stations-essence le carburant en dollars. Étant des personnes de la classe moyenne pour la plupart, les propriétaires des stations-essence peinent à trouver des dollars pour se procurer de l’essence. En conséquence, cela crée une rareté des produits pétroliers sur le marché », a révélé le syndicaliste Sonson Dumé lors d’un entretien accordé au journal Le Quotidien News le 7 décembre 2022.
En Haïti, c’est un constat : la pénurie d’essence se banalise, semble-t-il. Il est facile de compter sur le doigt d’une main les stations-essence qui ouvrent leurs portes dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les produits pétroliers se vendent sur le marché noir à un prix beaucoup plus élevé que celui fixé par le Gouvernement.
Ce dernier a pris la décision de revoir à la hausse le prix du carburant à la pompe. De cela, il y a plusieurs mois. En dépit de cet ajustement, la population peine à trouver du carburant dans les stations-essence. « Certains de ceux qui sont dans l’importation des produits pétroliers en Haïti veulent revendre aux stations-essence le carburant en dollars », déclare le coordonnateur de la Brigade syndicale Anti-Corruption ( BSAC), Sonson Dumé.
Les propriétaires de la majorité des stations-essence sont pour la plupart des gens de la classe moyenne. Ils n’ont pas suffisamment de moyens pour acheter le carburant en dollar. En conséquence, cela crée une pénurie d’essence sur le marché national, explique le coordonnateur de la BSAC précisant que les importateurs des produits pétroliers vendent le carburant à des entreprises qui peuvent facilement se procurer du dollar et non les stations-essence.
Le carburant est beaucoup plus rentable pour les importateurs des produits pétroliers quand ils les revendent sur le marché local en dollars, révèle le syndicaliste. « Ce sont les compagnies qui sont dans l’importation des produits pétroliers en Haïti qui mettent la main sur le marché et elles n’ont absolument aucun compte à rendre à personne. Cela se produit parce que l’État est irresponsable », a fait savoir M. Dumé.
Il revient à l’État de reprendre le monopole du carburant dans le pays, exige le coordonnateur de la BSAC soulignant que « c’est à l’État d’importer les produits pétroliers et de les rendre disponibles pour la population ».
La vente du carburant sur le marché informel est illégale, selon Sonson Dumé. « L’État doit sanctionner les personnes qui favorisent la vente illicite des produits pétroliers. Et c’est à partir de ce moment qu’on pourra solutionner ce problème », pense-t-il.
Rareté du carburant : du côté de l’ANADIPP c’est le même son de cloche, un problème d’acquisition de dollars
David Turnier, le Président de l’Association Nationale des Distributeurs des Produits Pétroliers (ANADIPP) explique au journal Le Quotidien News que certaines stations-essence font face à un problème d’acquisition de dollars les empêchant de commander les produits pétroliers dans un temps raisonnable et en quantité suffisante
Il est difficile pour les stations-essence de commander le carburant dans un temps raisonnable et en quantité suffisante en raison d’un problème d’acquisition de dollar », déclare M. Turnier, soulignant par ailleurs que c’est au Gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’anticiper sur les éventuelles conséquences de cette pénurie d’essence.
Il est à rappeler que la rareté récurrente des produits pétroliers sur le marché local a déjà provoqué, à maintes reprises, des mouvements de protestation dans la capitale d’Haïti, ainsi que dans certaines villes de province.
Jackson Junior Rinvil
