Ti Nèg Nago, un jeune artiste qui promet
2 min readChristner Rosembert, plus connu sous le nom de « Ti nèg nago », apporte dans son écriture une bouffée d’oxygène à la jeunesse haïtienne agonisante. Récemment, le jeune comédien et slameur a sorti son premier projet slam intitulé « Yon Kri », dans lequel il lance un cri d’alarme.
Fils unique, Christner Rosembert a.k.a « Ti Nèg Nago », sillonne les couloirs du théâtre depuis qu’il a seize ans. Il a commencé à l’école avant d’intégrer une troupe dans son quartier où il a appris le b.a.-ba du métier. Christner, originaire de Pétion-ville, a découvert qu’il avait du potentiel au théâtre alors qu’il essayait de reproduire une scène qu’il venait de voir dans un film à la télévision. L’aisance avec laquelle il l’a exécutée a convaincu tout le monde de son talent et, depuis, il en a fait son métier de cœur.
Christner Rosembert a étudié l’art dramatique en République Dominicaine où il a vécu pendant quelques années. Pour ce jeune artiste, ayant fréquenté de nombreuses scènes internationales, le théâtre est la représentation de la vie réelle. « C’est son reflet », affirme-t-il. À son jeune âge, il semble s’épanouir dans ce secteur, malgré les difficultés qui encombrent ce secteur en Haïti.
Fasciné par l’art oratoire, il se veut diseur, poète et slameur à ses heures. Son encre peint ses mots des couleurs de la joie, de l’amour et parfois de la mélancolie. « Mon inspiration vient de manière spontanée, soit en observant mon entourage, soit en repensant à un événement de ma vie », explique le slameur, auteur de « Yon Kri », sorti en 2022.
« Pouki chimen lavi
A mal trase
Pouki mwen wè lalin
Nan midi
Pouki mwen wè solèy
Nan minwi
Pouki zetwal klere
Anba lapli »
Malheureusement, les crises sociopolitiques et l’insécurité en Haïti l’ont poussé à reporter plusieurs de ses projets qui devaient voir le jour l’année dernière. Il travaille d’arrache-pied avec son équipe pour les réaliser cette année.
« Ce que nous vivons en Haïti est comparable à une pièce de théâtre tragique empreinte de beaucoup de tristesse », décrit le natif du Capricorne. « On ne s’en sortira pas sans certaines valeurs comme l’amour, l’altruisme, le vivre-ensemble, entre autres. Le changement doit passer par ces valeurs », croit le comédien, qui souhaite continuer à servir son pays à travers son art.
Statler LUCZAMA