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Guerre des gangs en Haïti : plus de 500 morts depuis le début de l’année 2023, selon l’ONU

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Les actes de violence se sont intensifiés en Haïti. Depuis le début de l’année, plus de 530 personnes ont été tuées et 277 autres enlevées dans le cas d’affrontements qui ont eu lieu entre gangs rivaux dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, a indiqué l’ONU ce 21 mars.

Selon un décompte effectué le 15 mars dernier, un total de 531 personnes ont été tuées, 300 blessés et 277 kidnappées depuis le début de l’année, selon l’ONU. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme ( HCDH) précise que les affrontements entre gangs deviennent de plus en plus « violents et fréquents ».

La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des tireurs d’élite qui auraient tiré au hasard sur des personnes dans leurs maisons ou dans les rues, révèle l’ONU. « Nous sommes gravement préoccupés par le fait que l’extrême violence continue d’échapper à tout contrôle en Haïti », a déclaré Marta Hurtado, porte-parole du HCDH lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Selon les informations rapportées par le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti ( BINUH) dans la période allant du 27 février au 9 mars 2023 au moins 187 personnes ont été tuées, 152 autres ont été blessées et deux femmes ont disparu. « Près de 260 personnes ont été enlevées à leur domicile ou dans des lieux publics depuis le début de l’année », a indiqué le BINUH  précisant par ailleurs que les Nations Unies en Haïti condamnent avec fermeté la recrudescence des actes d’extrême violence perpétrés par les gangs armés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et le département de l’Artibonite, notamment dans les localités de Petite Rivière de l’Artibonite, Verettes, l’Estère et Liancourt.

Département de l’Artibonite : Le  BINUH en parle

Selon le BINUH, le département de l’Artibonite est également devenu le théâtre d’affrontements entre des gangs, motivés par la volonté de terroriser la population et de contrôler davantage de territoires. « Cette situation est caractérisée par des déplacements de population, avec comme corollaire, des pertes en vies humaines et la destruction des biens publics, y compris l’abandon des rizières et des plantations en dépit de l’insécurité alimentaire.

Violence armée : qu’en est-il de la situation des enfants ?

À en croire le BINUH, la situation est d’autant plus alarmante pour les enfants, qui sont souvent soumis à toutes les formes de violence armée, y compris le recrutement forcé et les violences sexuelles, aux conséquences dramatiques. 

« À cela s’ajoute la fermeture de nombreuses écoles en raison de l’insécurité causée par les gangs, mettant en cause les progrès réalisés par Haïti en matière de mise en œuvre du droit à l’éducation », précise-t-on.

D’après l’ONU, la violence sexuelle est également utilisée par les gangs contre les femmes et les filles pour terroriser, soumettre et punir la population. L’organisation des Nations Unies révèle à cet effet que les membres des gangs ont souvent recours à la violence sexuelle contre les filles enlevées pour pousser les familles à payer une rançon.

Par ailleurs, en raison de la détérioration du climat sécuritaire, le prix des produits continue de grimper. « La moitié de la population ne mange pas à sa faim et dans certains zones, comme à Cité Soleil, la faim a atteint des niveaux particulièrement alarmants », explique la porte-parole du Haut-Commissaire.

Toutefois, pour briser le cycle de la violence, de la corruption et de l’impunité, les services du Haut-Commissaire Volker Türk estiment que  tous les responsables, y compris ceux qui soutiennent et financent les gangs, doivent être poursuivis et jugés conformément à l’État de droit. « Le HCDH demande également à la communauté internationale d’envisager d’urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée dans des conditions conformes aux lois et normes internationales en matière de Droits de l’Homme, avec un plan d’action complet et précis », a rapporté l’ONU.

Par ailleurs, les Nations Unies en Haïti appellent les autorités haïtiennes à s’acquitter de leurs obligations conventionnelles en matière de droits de l’Homme.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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