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Rira bien qui rira le dernier!

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C’est comme une malédiction pour certains membres de l’élite haïtienne. Ces brebis galeuses sont barrées partout où elles passent. En attendant que la France emboîte le pas, le Canada, les États-Unis, et maintenant, la République Dominicaine ferment leurs portes aux, estiment-ils, fauteurs de troubles et corrompus haïtiens.

La récente liste publiée par le Président dominicain fait jaser les sanctionnés. Il semble couper leur dernier espoir qui les obligeait à vivre dans ce pays qu’ils ont, aidés par d’autres insouciants, transformé en porcherie et en enfer pour la population. Au total, trente-neuf personnalités figurent sur cette deuxième liste dominicaine avec certaines nouvelles têtes comparées  aux listes des Américains et des Canadiens. Il y a eu aussi certaines absences, dont des ex-Chefs d’État qui suscitent des questionnements.

Si on fait abstraction de ce doute et si on arrête de questionner la tactique utilisée par les pays qui infligent les sanctions et leur réelle motivation, on peut dire sans aucune réserve que, la communauté internationale, alliée sûre du Premier Ministre, Ariel Henry, lui accorde les coudées franches pour continuer à régner en seul monarque dans le pays. Il peut continuer à prendre tout son temps, fermer les yeux sur la réalité, comme il le fait depuis maintenant vingt et un mois, sur la misère multiforme de la population, former son CEP comme bon lui semble et préparer une échéance électorale sur le sang des pauvres Haïtiens traqués par les groupes armés.

Seuls, le Chef de la Primature et son Gouvernement sont les grands bénéficiaires de cette série de sanctions, car le sentier leur est aplani. C’est peut-être une bonne décision aussi pour le peuple de voir plusieurs de ces personnalités décriées écartées du processus électoral d’office. Ce n’est pas un acquis puisque les sanctions ne suffisent pas à les garder dehors. Mais, s’agissant de l’Exécutif qui ne pipe mot dans cette affaire, qui ne cherche pas ou qui ne communique pas ses démarches auprès des étrangers à comprendre la situation, voire protéger s’il y a lieu, ces citoyens haïtiens avilis, le compte est bon. Plus de manifestations anti-gouvernementales. Aux morts, d’ensevelir leurs morts.

Ne serait-ce que pour l’heure, le pouvoir est dans un fauteuil. Dans un confort comme l’était la majorité des sanctionnés auparavant. Eux aussi, à un certain moment, ils avaient la couverture des étrangers qu’ils prennent présentement pour des bourreaux. Ce qui sous-entend que, ce que prend le Gouvernement haïtien pour acquis  n’est qu’une illusion. La justice haïtienne n’est toujours pas activée contre eux. Cette justice qui, à un certain moment, ils avaient prise en otage pour se protéger de tout ennui. Peut-être, certains d’entre eux continuent-ils de manigancer quelque chose pour éviter qu’elle ne s’active et complique leur sort. D’autres auraient aimé le contraire : que la justice haïtienne se penche sur leur cas et assure les suites nécessaires.

De toute évidence, mettre sous coupe réglée toutes les institutions du pays n’est pas un gage. On ne pourra pas systématiquement fuir. La défaite du droit est toujours provisoire.  Ceux qui étaient les « Kòk chante » sont en train présentement de se faire marcher dessus. Ceux qui sont les invincibles aujourd’hui finiront demain par devenir les marchepieds des autres. Seules la loyauté, la vertu, l’éthique et la bonne conscience affranchiront. Rira bien qui rira le dernier.

Daniel SÉVÈRE

danielsevere1984@gmail.com  

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