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En plus d’avoir le talent, Elfauda Bata lien décrit sa passion exceptionnelle pour la couture !

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Amoureuse de la mode et de la couture, Elfauda Batalien promeut la culture haïtienne à travers ses créations. Deuxième lauréate du concours « Fashion naval » de la bière Prestige, la jeune couturière chérit de beaux rêves dans ce secteur. Elle espère en effet implanter des boutiques de sa marque dans les plus grandes villes de mode. Découvrons cette femme dans ce nouveau chapitre de «  Etre Femme Haïtienne ».

Comme Catherine Flon, héroïne haïtienne, Elfauda Batalien se fait connaître sur le marché de la mode grâce à son talent exceptionnel dans la couture. Cette passion remonte  à son enfance épanouie, animée par les sons des pédales des machines à coudre qui résonnaient dans son entourage. Elle a en effet grandi dans une famille de passionnés de la couture. « Dès mon plus jeune âge j’ai appris à coudre à la main et c’est ainsi que j’ai commencé à faire de la broderie, ensuite j’ai appris le canevas, après le crochet, puis j’ai fait des tableaux, des sacs à mains, j’ai dessiné des croquis et à la fin je me suis spécialisée dans la confection d’habits », raconte Elfauda, qui s’amusait à créer des petits habits pour ses poupées qu’elle considérait comme ses mannequins à l’époque. « Une grande  partie de mon enfance est marquée par mon attachement à mes poupées que je considérais comme mes mannequins, mes meilleures amies », confirme-t-elle.

Pendant les grandes vacances, Elfauda se rendait toujours dans l’atelier familial où elle observait sa tante confectionner des vêtements.  « Parfois je me rendais à l’école avec les matériels et après les cours, je faisais de la broderie en attendant que mes parents arrivent », se souvient l’ancienne élève de l’école Mère Sainte Alvine de Saint-Marc. Étant la plus imposante de sa bande dans le quartier où elle a grandi, elle réunissait ces amies chez elle où elle organisait des ateliers de théâtre, de danse, entre autres.

Elle garde de beaux souvenirs de son passé. Mais ce qu’elle n’est pas prête d’oublier, c’est le jour où elle a appris à coudre à la machine. « Ce jour-là, se souvient-elle,  je revenais des cours,  je suppliais ma tante de m’apprendre à pédaler. Elle ne voulait pas car selon elle j’étais trop petite je ne pourrais pas maîtriser la machine. L’une de mes cousines qui était présente a attendu que ma tante se déplace pour m’expliquer et m’aider pendant environ quinze minutes ». À en croire son témoignage, ce fut l’un des plus beaux jours de sa vie.

À la fin de ses études à l’Institut du Sacré-cœur, Elfauda Batalien a intégré l’Université Quisqueya pour étudier les Sciences politiques. C’est sa curiosité pour le fonctionnement de l’État et les rapports qu’entretiennent les institutions qui l’ont amenée à choisir cette orientation. « C’est à partir de là que j’ai commencé à trouver mon centre d’intérêt dans les Sciences politiques », explique l’étudiante finissante. À l’avenir, elle se voit représenter son pays dans la diplomatie.

Entretemps, Elfauda se concentre sur sa plus grande passion qui est la couture. Elle puise sa créativité de plusieurs sources, nous dit-elle. « Cela varie en fonction du travail et du moment. Parfois c’est de la nature, d’autres fois de mon environnement,  dans le sens que je suis très ouverte aux nouvelles idées de mon entourage, de mes clients et à la fin, des  expériences dans le métier », confie la couturière.  Derrière chacune de ses créations se trouve une histoire inspirante ou amusante.  En 2013, alors qu’elle fréquentait encore l’ISC, elle a remporté avec son équipe le premier prix du concours d’entrepreneuriat « Etre Ayisyen ». Elle a exposé ses œuvres dans plusieurs défilés et foires artisanales.

Que peut-on attendre d’Elfauda dans les jours qui suivent ? « Ce sera Elfauda avec plus de connaissances dans le domaine. Une marque de vêtements et quelques accessoires plus précisément des sacs à main, des chapeaux et foulards. Des défilés de mode et commencer à ouvrir des  boutiques dans quelques grandes villes de la mode », promet la jeune entrepreneure.

Cependant, les activités ne marchent pas au rythme qu’elle espère, à cause notamment de la situation du pays. « Je n’arrive pas à satisfaire la clientèle d’autres villes en dehors de celle où je vis à cause de la plupart des voies qui sont coupées de la capitale », se plaint-elle. Elle rencontre aussi des difficultés à se procurer certaines fournitures. « Parfois les gens ont la volonté ou souhaitent commander une robe.  La première phrase qu’ils répètent : « Lari a pa bon, m ap gade si mwen ap ka deplase pou m konnen si l ap posib », explique l’entrepreneure.

Cette crise est très complexe car elle est multidimensionnelle et ne date pas d’hier. Lorsque nous analysons la trajectoire politique de 1987 à nos jours, nous constatons que plusieurs acteurs exercent une influence ou perturbent l’échiquier politique, analyse l’étudiante en Sciences politiques. « C’est vraiment l’heure d’agir. Mais, comment et où commencer ? », s’interroge-t-elle.

Malgré les nuages sombres qui traversent le pays depuis ces dernières années, Elfauda Batalien ne doute pas de la possibilité d’un changement en Haïti. Cela doit passer par une prise de conscience collective « Il faut que tous les Haïtiens arrivent à comprendre qu’ils sont tous concernés », estime la jeune leader originaire de Saint-Marc. « Ensuite, il faut analyser la transition démocratique d’Haïti afin de repérer les failles. Cela nous aidera à identifier  ce qui est à la base de nos problèmes et on pourra voir comment les contrecarrer afin d’aboutir à la mise en place de la démocratie, de la bonne gouvernance et au renforcement du pouvoir et de la justice », confie Mme Batalien, passionnée de danse et de musique.

Femme altruiste et méticuleuse, Elfauda se dit déterminée à réaliser ses rêves afin de rendre fiers les gens qui ont confiance en elle. Son plus grand rêve est de devenir l’une des  plus grandes stylistes-modélistes de son époque. « Le temps passe, vous n’arrivez pas à réaliser vos projets et vos rêves. Il y a cette tristesse que  vous n’arrivez  pas à expliquer.  Je vous conseille de garder espoir et d’agir même si cela n’a pas de sens à vos yeux », conseille Elfauda Batalien à la jeunesse haïtienne.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com.

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