200e numéro du Journal et la mission ne fait que continuer !
4 min readLe Journal Le Quotidien News est heureux de vous livrer son 200e numéro. Deux cents numéros en l’espace de quatre ans, est pour nous un accomplissement radieux. Ce n’est pas le moment de faire la fête mais, souligner un tel exploit dans un contexte si difficile, ce n’est pas non plus superflu. On le doit à nos infatigables collaborateurs, nos fidèles lecteurs, nos inlassables partenaires. Ce palier franchi est aussi le vôtre. Merci de tout cœur.
C’était une année difficile à tous les niveaux pour le Journal. Sans aucune hésitation, nous pouvons dire que c’était la pire des années que nous avons vécue. Nous avons survécu jusqu’ici mais pas sans conséquences. Des matelots ont quitté le navire. Nous leur disons également merci. Nous respectons vos sacrifices pendant tout ce temps passé à notre service. À informer notre public et à servir le pays. Bonne continuation dans vos carrières respectives, collègues.
Nous avons également connu un arrêt de travail qui n’a pas trop duré. Nous rédigeons cet éditorial en pensant au Directeur de Communication de l’Université Quisqueya, Alain Sauval et notre co-PDG, Spenser Jhony François qui, il y a deux ans de cela, vivaient le plus grand cauchemar de leur vie. Qui ont été kidnappés pendant des jours. Force à eux !
Comme nous le disons souvent, notre ambition ne se limite pas à réinventer la roue. Nous n’exprimons pas notre satisfaction pour avoir produit deux cents numéros mais, plutôt en considérant les sacrifices, les chemins tortueux et rocailleux que dissimule cette aventure. Ce serait plus facile pour nous de plier bagage et de renoncer. De ne plus encaisser les vils coups qui parfois tendent à nous assourdir. Mais notre croyance en une Haïti meilleure, notre conviction dans la noblesse de ce que nous faisons, notre confiance dans notre approche magique que « ensemble nous pouvons tout faire », nous a empêchés de courber l’échine.
Ce 200e numéro nous est un prétexte pour dire aux autorités établies, que notre maison, Haïti, est en feu. Pour leur rappeler qu’elles doivent considérer leur manière de diriger comme un prêt qui sera tôt ou tard remboursé. Qu’elles doivent se souvenir qu’aucun mal ne reste impuni. Qu’elles doivent considérer que la défaite du droit est toujours provisoire. Qu’elles doivent prendre en exemple ceux qui sont dans la ligne de mire de l’ONU. Qui ont été sanctionnés par les États-Unis et le Canada. Ceux qui sont épinglés par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). D’autres surprises viendront où la terre entière ne pourra plus vous cacher. Vous pouvez en être sûrs.
Le moment est encore opportun de faire un geste qui sauve. De faire votre mea-culpa et de revenir à la raison. Cessez de faire du pouvoir un repère de gens malhonnêtes et pervers. Vous êtes (hommes au pouvoir, opposants, etc.) responsables de ces violations systématiques des droits du peuple haïtien. Vous n’avez aucun ressenti par rapport à la méchanceté des gangs que vous tolérez. Aucune empathie vis-à-vis des familles qui sont chassées partout où elles passent. Vous n’avez aucune réaction quand des Recteurs évoquent le risque de fermeture de leurs universités dans le pays. Lorsque des responsables sanitaires tirent la sonnette d’alarme sur le nombre de personnels sanitaires (médecins spécialistes, généralistes, résidents, étudiants finissants, entre autres) qui ont abandonné le pays vers des cieux plus cléments. Hélas!
Avec la parution de ce 200e numéro, le Journal Le Quotidien News souhaite rappeler à tous, qu’en dépit de leur égo, ils sont des êtres humains. Fuir ne va en rien servir à la résolution de cette crise. Profiter du pouvoir pour esquiver la justice n’est pas un gage. Se faire membre d’un gang ne va pas changer votre statut social. Arrêtez ces bêtises. Cette manière d’agir tombe en désuétude. Pourquoi continue de jouer le jeu des étrangers? Pourquoi faut-il continuer de croire en eux? Pourquoi penser que les USA notamment cherchent à nous aider à travers leur programme humanitaire qui vide le pays de ses ressources ? S’ils voulaient réellement nous aider, ils auraient pu renforcer la Police nationale, ce qui ne coûterait pas une fortune.
En ce moment spécial, nous réitérons notre confiance dans l’établissement effectif de la démocratie en Haïti. Et nous vous assurons que notre combat pour une Haïti meilleure ne fait que commencer, ce, dans le respect de la déontologie du métier et avec le professionnalisme que cela requiert.
Daniel SÉVÈRE