Viol d’une fillette à Dame Marie : Plusieurs organisations féministes et de défense des droits de l’enfant indignées par cet acte odieux
3 min readL’organisation FIEF, la Fondation Zanmi Timoun, et l’ONU Femmes Haïti expriment leur affliction face à l’acte odieux commis par un homme de 25 ans sur une fillette de trois ans. L’incident s’est produit à Dame Marie dans le département de la Grand ’Anse, ce 17 janvier 2024.
La violence sexuelle est très répandue dans le département de la Grande-Anse ces derniers jours, et vise particulièrement les mineurs. En effet, selon un rapport annuel de l’Initiative départementale contre la Traite et le Trafic des Enfants (IDETTE), de janvier à décembre 2023, un total de 155 cas de viols sur des filles et femmes ont été enregistrés. Une situation qui devient inquiétante et qui suscite de l’indignation.
La Présidente fondatrice de l’organisation FIEF, Yvenie Chouloute, interviewée par la rédaction de Le Quotidien News, condamne fermement cet acte de cruauté et exprime son indignation : « Face à cette situation choquante où une mineure de trois ans a été victime de violence sexuelle, il est impératif de condamner de manière catégorique et sans équivoque un tel acte odieux. La protection des droits des enfants est non négociable, et toute forme de violence à leur encontre doit être traitée avec la plus grande sévérité. Dans une société qui aspire à la justice et à la sécurité pour tous, une réponse juridique appropriée est cruciale. Il est essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures vigoureuses pour traduire en justice les responsables de cette agression envers un enfant vulnérable ».
Toutefois, elle croit qu’au-delà de la réponse juridique, il est impératif de promouvoir une sensibilisation accrue sur la prévention des abus envers les enfants. Car la collaboration entre la société, les autorités et les organisations est nécessaire pour créer un environnement sûr où les enfants peuvent grandir sans craindre la violence.
« En exprimant mon soutien aux mesures visant à renforcer la sécurité des enfants à l’avenir, je tiens à souligner l’importance de la responsabilité individuelle et collective dans la protection des droits des enfants. Chacun de nous a un rôle à jouer pour assurer un avenir sûr et respectueux pour les générations à venir », conclut-elle.
Pour sa part, la Fondation Zanmi Timoun se dit consternée par cet acte odieux qui constitue un crime et une violation grave des droits de l’enfant. « Les informations ont fait savoir que le viol a été perpétré avec une telle violence que la victime a dû être opérée en urgence dans l’abdomen pour lui permettre d’uriner », déplore-t-elle.
La fondation pointe le manque ou l’absence d’espaces sûrs pour les filles et les femmes survivantes de violence et de viols dans le Grand Sud du pays. Elle souligne également que le viol est porteur de souffrances psychiques, psychologiques et physiques sujettes à entraîner des souvenirs traumatiques durant toute la vie de la victime. Elle exprime son mécontentement du fait que la plupart de ces viols n’ont pas de prises en charge ni de poursuites judiciaires et s’appuie sur l’article 278 du Code pénal haïtien et l’article 19 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, pour exiger des prises en charge et des poursuites en matière pénale.
Par ailleurs, dans une Note transmise à la rédaction de Le Quotidien News, ONU Femmes, exprime son soutien inébranlable envers la victime. Elle exige une enquête approfondie et transparente, ainsi qu’une justice rigoureuse pour garantir que l’auteur de cet acte répugnant soit tenu responsable de ses actions. L’organisation exhorte également les autorités à fournir un soutien adéquat à la famille, en veillant à ce qu’ils aient accès à des services de soutien psychologique et de réhabilitation appropriés.
Soulignons d’après l’organisation Fanm Solidarité (Sofa), qui a reçu, le 22 janvier 2024, les parents de la fillette, au Centre Douvanjou, dans la Grande Anse, le présumé auteur de cet acte, Wagler Luc est un récidiviste. C’est-à-dire, il avait déjà commis un viol et a été libéré de prison sans procès. Mais malheureusement, la jeune femme s’est suicidée. Toutefois, cet énième cas de viol est le fruit de la faiblesse du système judiciaire haïtien.
Marie-alla Clerville