Jamais lassé de refaire la même chose!
3 min readL’après 7 février 2024 est plus que jamais incertain. On se prépare à une catastrophe qui ne dit pas son nom. Tout ça, faute d’une politique éclairée qui prend en compte les aspirations populaires.
La politique de la corde raide a fait son effet. C’était voulu d’ailleurs. L’objectif des politiques égoïstes était de pousser la population à bout. De lui faire accepter, malgré elle, l’une des opportunités suicidaires qui lui est offerte, en l’occurrence: choisir l’option de la parodie de révolution avec tous ses risques ou, légitimer la venue d’une force militaire internationale pour tenter de maîtriser les gangs, trop puissants dans le pays.
Nous devons nous préparer aux conséquences de notre choix. Il ne faut pas se dire de façon naïve qu’on va pouvoir souffler. Ni l’une ni l’autre des stratégies ne sera bénéfique à la nation. Les principaux bénéficiaires seront toujours les élites dissimulées derrières ces plans macabres et infernaux qui nous ont conduits là où nous sommes présentement. En effet, rien n’a bougé réellement depuis des années. On ne fait que récidiver.
C’est regrettable que le pays soit tombé aussi bas. Que l’on puisse penser qu’il est possible de faire une révolution à la veille du 7 février menée par des désespérés. Dans ce pays où tout est possible, c’est légitime de profiter du chaos pour se relancer. C’est normal aussi qu’on revienne avec le discours de table rase de 2018 sous un autre vocable. C’est possible que des individus prennent les armes pour tout faire basculer. L’important pour eux, c’est de tout chambouler sans avoir une idée claire de ce que sera l’après Henry.
En fait, c’est du déjà-vu.
Pas moins de deux situations similaires sont à recenser en Haïti entre 2000 et 2024. Chacun essaie de prendre la roue libre sur la logique dominante. Pourtant, ils n’ont jamais pu dégager un consensus autour de ce qui doit être fait. La majorité des politiciens sont toujours d’accord sur la logique selon laquelle l’équipe au pouvoir doit partir. Pourtant, ils n’ont jamais rien proposé comme alternative. Car, l’installation du désordre offre une chance égale à tous d’obtenir sa part du gâteau.
Malheureusement, ce qui se fait actuellement a été fait en 2004. On l’a refait en 2021. On le refera bientôt encore car, nos élites font leur beurre en nageant dans les eaux troubles. Il nous faut rompre avec cette pratique de provocation.
Tant que nous continuerons de faire de l’État un refuge pour des corrompus, nous n’arrêterons pas de tourner en rond. Nous sortirons de cette impasse le jour où nous renoncerons à convoiter le beurre et l’argent du beurre.
Daniel SÉVÈRE