Cité Soleil : « Nous vivons dans la peur constante »
3 min readUn rapport d’enquête récemment publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) met en lumière les défis immenses auxquels sont confrontées les populations de Carrefour-Feuilles, Cité Soleil et Bel-Air, ainsi que les recommandations formulées pour faire face à cette crise sans précédent. « Nous vivons dans la peur constante », déclare un habitant de Cité Soleil mentionné dans ce rapport.
La situation sécuritaire en Haïti est sous les feux des projecteurs de la communauté internationale alors que les quartiers de Carrefour-Feuilles, Cité Soleil et Bel-Air continuent de faire face à une escalade de la violence armée et de l’insécurité. L’enquête du RNDDH, menée auprès de plus de 300 résidents, a mis en évidence l’ampleur et la gravité de la situation.
Selon les résultats, ces quartiers sont devenus des territoires de non-droit, où les bandits armés dictent leur loi et terrorisent la population locale. Entre 2019 et 2023, Carrefour-Feuilles a enregistré plusieurs épisodes de violence, dont des attaques armées ayant causé la mort de nombreuses personnes innocentes. De même, Cité Soleil a été le théâtre de massacres et d’attaques répétées, tandis que Bel-Air, malgré son histoire touristique, est devenu le repaire de gangs armés qui contrôlent les rues et oppriment les habitants.
« Aujourd’hui, le RNDDH peut affirmer que la vie dans les quartiers en proie à la violence armée se résume aux violences en tous genres, dont les violences sexuelles, à l’absence des autorités étatiques, au non-accès des citoyens.nes aux services de base, à un environnement malsain et dangereux caractérisé par des montagnes de détritus et à des violations massives des Droits Humains », peut-on lire dans ce rapport.
Nécessité d’une action immédiate
Les recommandations émises par les personnes questionnées elles-mêmes mettent en lumière l’urgence d’agir pour mettre fin à cette spirale de violence. Parmi les principales recommandations figurent la nécessité de démanteler les gangs armés, de renforcer la présence policière dans ces quartiers et de fournir une assistance psychologique aux victimes. Le rapport souligne également l’importance cruciale d’améliorer l’accès aux services de base, tels que l’eau potable, l’électricité et les soins de santé, ainsi que de favoriser les conditions de sécurité nécessaires à la réouverture des écoles et des centres de formation professionnelle.
Une frustration partagée
Les résidents des zones affectées expriment leur frustration face à l’inaction des autorités et appellent à une réponse urgente de la part du gouvernement. « Nous vivons dans la peur constante », déclare un habitant de Cité Soleil cité dans ce rapport. « Nous avons besoin que nos voix soient entendues et que des mesures concrètes soient prises pour assurer notre sécurité et celle de nos familles ».
Des discours, mais aucune action jusqu’à présent
Malgré les déclarations d’engagement du gouvernement haïtien à lutter contre la violence armée et à restaurer la sécurité dans les quartiers vulnérables, les résidents continuent de faire face à des défis croissants. Les communautés locales expriment leur frustration face à l’absence de mesures concrètes pour contrer la menace des gangs armés et protéger les droits fondamentaux des citoyens.
Alors que la crise de sécurité en Haïti persiste et continue de faire des ravages, il est crucial que des actions concrètes soient prises pour répondre aux besoins urgents des populations affectées. Malheureusement, malgré les discours politiques, aucune initiative significative n’a encore été entreprise pour mettre fin à cette crise et restaurer la stabilité dans les quartiers les plus touchés. La communauté internationale est appelée à jouer un rôle plus actif dans le soutien aux efforts visant à résoudre cette crise et à aider Haïti à reconstruire un avenir plus sûr et plus stable pour tous ses habitants.
Clovesky A.-G. PIERRE