La candidature au poste de Premier Ministre : une question importante insuffisamment préparée par ses concepteurs ?
4 min readSi pour Ulysse Jean Chenet le processus de candidature pour le poste de Premier ministre est « un festival de Rara », pour André Michel, il est nécessaire d’éviter de confier le poste de responsable de la Primature, dans un contexte électoral, à un groupe politique. C’est le même son de cloche pour le directeur exécutif de l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), Me Darbenzky Gilbert lors d’une interview accordée à Le Quotidien News.
Selon un communiqué de presse rendu public par le CPT, les candidatures pour le poste de Premier Ministre doivent être présentées obligatoirement par les secteurs formant le CPT ou adhérant à l’Accord du 3 avril 2024. « Les pièces des candidats et candidates doivent être accompagnées d’une lettre d’adhésion du secteur à l’Accord en question », précise le CPT à travers ce communiqué de presse. « En référence aux articles 51, 52 et 52.1 de l’Accord du 3 avril 2024 et compte tenu de l’urgence de mettre en place le pouvoir exécutif de transition, les candidates et candidats doivent s’engager par acte notarié à soumettre, au plus tard trente jours après l’installation du Premier Ministre, les pièces suivantes, sous peine de sanctions conformément à la loi : a) Certificat de police délivré par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ou un casier judiciaire délivré par le TPI;
b) Déclaration définitive d’impôt sur le revenu ;
c) Certificat de déclaration de patrimoine », ajoute le CPT.
La position du Mouvement Point Final
Encore une fois, affirme Ulysse Jean Chenet, coordonnateur du Mouvement Point Final lors d’une interview accordée à Le Quotidien News, le Conseil Présidentiel de Transition prouve qu’il n’a pas la capacité ni la volonté de résoudre la crise haïtienne. « Étant illégal, illégitime et inconstitutionnel, le Conseil Présidentiel devait avoir pour boussole, le document cadre de la transition, communément appelé l’Accord du 3 avril 2024 ou le décret portant la création du CPT», à en croire M. Jean Chenet qui souligne par ailleurs que les conseillers présidentiels, au contraire, s’improvisent et fonctionnent comme bon leur semble en dehors de toutes les normes légales, démocratiques et institutionnelles. « Ils visent tout simplement leurs intérêts personnels », déclare le coordonnateur du Mouvement Point Final.
Le document cadre de la transition dit clairement que le choix du Premier Ministre doit se faire à partir des noms proposés par les 9 entités composant le CPT et 6 autres de la Société civile pour un total de 15 candidats au Poste du Premier Ministre tandis qu’on assiste à environ une centaine de candidats pour le poste de Premier Ministre, constate M. Jean Chenet précisant que « c’est déjà un mauvais signal pour l’organisation des prochaines élections présidentielles avec ce Conseil ».
« Pour nous autres, au sein du Mouvement Point Final, nous considérons le Conseil Présidentiel comme une assemblée de coquins qui cherchent à accaparer les maigres ressources du pays en leur faveur au détriment du peuple haïtien », selon Ulysse Jean Chenet.
Si on veut épargner Haïti d’une éventuelle catastrophe politique, il faut aller vite en besogne pour procéder à la révocation en bloc de ce Conseil Présidentiel de 9 membres qui a déjà tout démontré en un mois. Ce sont des gens qui n’ont aucun sens de l’Étatet du patriotisme. Le Conseil Présidentiel est constitué de 9 affairistes qui s’intéressent tout simplement à leurs intérêts personnels », a-t-il poursuivi.
Pour Me André Michel, l’ancien opposant de Jovenel Moïse et allié de l’ancien Premier Ministre Ariel Henry, il est nécessaire d’éviter de confier le poste de Premier Ministre, dans un contexte électoral, à un groupe politique, quel qu’il soit, (21 Décembre, Montana, Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines, Collectif du 30 Janvier, PHTK, EDE/RED. « On ne peut pas non plus confier des ministères stratégiques comme les Finances, la justice et la sécurité publique, l’Intérieur et les collectivités territoriales aux partis politiques qui vont participer aux prochaines élections. Les partis politiques peuvent participer au Gouvernement, mais, leur participation ne doit pas déséquilibrer le processus global», a-t-il soutenu sur son compte X précisant qu’il faut éviter de faire pencher la balance des élections au profit de X ou Y.
Selon lui, les élections commencent dans le choix du Premier Ministre et des membres du Gouvernement. « Personne n’est dupe ! Le représentant du 21 Décembre au Conseil présidentiel, le Docteur Louis Gérald Gilles, est dans l’obligation historique de se battre pour que cette transition ne soit pas la chasse gardée d’une quelconque chapelle politique. C’est la seule manière de casser le cycle des élections contestées en Haïti, condition sine qua non à la stabilité politique et au développement du pays », affirme Me Michel.
Les membres du CPT ne s’intéressent pas réellement aux problèmes du pays, ils veulent satisfaire les secteurs auxquels ils sont affiliés, selon Me Darbenzky Michealange Gilbert. « Nous avons besoin d’un Premier Ministre rassembleur. Une personne qui peut échanger avec tout le monde, y compris avec la communauté internationale. Nous avons besoin d’un Premier Ministre qui ne va pas travailler au profit d’un parti politique ou d’un secteur politique », explique Me Darbenzky Michealange Gilbert.
Jackson Junior RINVIL