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La réduction progressive des opérations de la Citibank en Haïti pourrait-elle avoir des conséquences sur le système bancaire?

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La Citibank annonce qu’elle mettra fin à ses activités en Haïti et a entamé le processus de retrait de sa licence bancaire avec l’approbation de la Banque de la République d’Haïti (BRH). Toutefois, selon l’économiste Enomy Germain, le départ de la Citibank n’aura aucune conséquence sur le système bancaire haïtien cependant, cela prouvera qu’il y a un malaise dans le pays.

Le départ de la Citibank n’aura pas de conséquence inquiétante sur le système bancaire haïtien et ceci pour deux raisons fondamentales. « La Citibank n’a pas été un acteur extrêmement important du système bancaire. On compte huit (8) banques commerciales qui opèrent actuellement en Haïti. La Citibank faisait office de 7e Banque commerciale en termes d’actifs. Et les actifs de la Citibank représentaient seulement 1.19% des actifs total du système », explique l’économiste Enomy Germain dans sa rubrique baptisée Econoplus.

L’autre raison, avance-t-il, en termes de crédit, la Citibank a une participation de 0.07% dans le portefeuille de crédit nationale. « La Citibank n’était pas non plus un grand acteur en matière de crédit dans le pays », poursuit l’économiste Enomy Germain en précisant que depuis un certain temps la Citibank s’est convertie en une banque qui traite uniquement avec des entreprises. « La Citibank avait une seule succursale en Haïti et elle avait employé une trentaine de personnes », a-t-il ajouté.

Toutefois, le départ de la Citibank est tout de même une mauvaise nouvelle pour le pays à en croire M. Germain. « Cela prouve que le pays n’est pas encore prêt pour recevoir des investissements directs étrangers. À titre de rappel, de 2017 à 2023, il y a une baisse considérable sur les investissements directs étrangers en Haïti qui est passée de 375 millions USD en 2017 à seulement 24 millions USD en 2023», a rappelé l’économiste Germain. Il souligne que le départ de la Citibank montre clairement qu’il y a quelque chose qui ne va pas en Haïti. « Et les malaises sont en autres les prêts irrécupérables, et de plus, les bénéfices effectués dans le secteur bancaire sont en baisse drastiquement en Haïti », a-t-il ajouté.

Le départ des banques étrangères en Haïti  ne date pas d’aujourd’hui

Le départ des banques commerciales étrangères en Haïti commence en 1986 et se complète en 2024. « De 1986 à 2024, il y a au moins 5 banques commerciales étrangères établies dans le pays qui ont laissé Haïti », indique M. Germain tout en soulignant que la période 1986-2024 dans l’histoire d’Haïti est marquée par une crise instabilité politico-économique.

« La première banque commerciale étrangère qui a laissé le pays en 1986, c’est la banque Royale du Canada. En 1994, la Banque Nationale de Paris s’est tournée le dos à Haïti dont les actifs ont  été rachetés par la Promo Bank qui, elle, n’existe plus. La troisième banque commerciale étrangère qui a laissé le pays, c’est la Banque de Boston dont les actifs ont été rachetés par la Banque intercontinentale de commerce qui n’existe plus aujourd’hui. La Scotiabank est la quatrième banque étrangère établie dans le pays qui a tourné le dos à Haïti en 2017 dont les actifs ont été rachetés par la Unibank et la dernière, c’est la Citibank », précise l’économiste.

Rappelons que, selon les informations, Citi « est un partenaire bancaire de premier plan pour les institutions ayant des besoins transfrontaliers, un leader mondial de la gestion de patrimoine et une banque personnelle appréciée sur son marché domestique, les États-Unis. Citi exerce ses activités dans plus de 180 pays et juridictions, fournissant aux entreprises, aux gouvernements, aux investisseurs, aux institutions et aux particuliers une large gamme de produits et services financiers ». 

Jackson Junior Rinvil

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