11 septembre 2025

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L’Université Quisqueya brise les tabous autour de la santé sexuelle

La Faculté des Sciences de la Santé (FSSA) et la Direction des Affaires Étudiantes (DAÉ) de l’Université Quisqueya ont organisé, le 10 septembre 2025, une conférence sur la santé sexuelle et reproductive. Réunissant étudiants et étudiantes de plusieurs universités dans la salle CCC et la grande tente du campus, les docteurs Richard Larosilière et Larson Franche ont chacun pris la parole pour aborder les enjeux cruciaux de cette thématique en Haïti.

Dans un pays où la jeunesse représente plus de la moitié de la population, mais où les tabous sur la sexualité persistent, la question de la sensibilisation devient centrale. Les organisateurs ont rappelé que la santé sexuelle touche non seulement la prévention des maladies, mais aussi l’épanouissement personnel, le respect mutuel et la dignité humaine.

Le Dr Richard Larosilière a rappelé que « la jeunesse représente la première ligne de défense contre les infections sexuellement transmissibles ». Il a souligné l’importance d’une éducation précoce et adaptée. Selon lui, « parler de sexualité avec clarté et sans tabou reste un défi, mais c’est la condition pour éviter la désinformation ». Dans son intervention, il a insisté sur l’importance de campagnes continues et de programmes éducatifs qui brisent le silence autour de ces questions encore trop marginalisées.

De son côté, le Dr Larson Franche a mis l’accent sur l’accès aux soins gynécologiques et aux moyens de prévention. Il a insisté sur la nécessité pour les jeunes de « comprendre leur corps, leurs droits, et d’avoir les outils pour prendre des décisions responsables ». Pour lui, l’un des obstacles majeurs reste le manque d’infrastructures accessibles et de ressources disponibles dans les zones les plus reculées. Il a également souligné le rôle essentiel des universités dans la diffusion de l’information et la formation de citoyens plus conscients.

Au-delà des interventions médicales, les organisateurs ont voulu montrer que la santé sexuelle ne concerne pas uniquement la prévention des maladies, mais aussi la construction d’une société plus ouverte et responsable. « Cette conférence représente une étape dans la construction d’une jeunesse consciente et informée », ont-ils affirmé, en insistant sur l’importance de créer des espaces réguliers de dialogue.

En marge des présentations, plusieurs activités concrètes ont été mises à la disposition des participants. Des bons de consultation gratuits ou à prix réduit ont été distribués, ainsi que des préservatifs. Les étudiants ont également eu accès à une séance de dépistage, initiative saluée par de nombreux jeunes présents. Ces gestes, au-delà de la symbolique, visent à faciliter l’accès aux soins et à encourager la prévention.

Pour certains étudiants, l’expérience a été marquante. « Nous avons enfin un espace où l’on peut poser nos questions sans gêne et recevoir des réponses claires de professionnels », confie Marie-Ange, étudiante en première année. D’autres participants ont souligné la pertinence des informations partagées et l’importance de renouveler ce type d’initiatives pour atteindre un plus large public.

Cette conférence, soutenue par des partenaires tels que l’Université Quisqueya, l’ONUSIDA, le PNLS, DòkNou, la DAÉ, IP, HNDSA, FondationSV, Neuro Sois, SCAD, Le Quotidien News, SELF, ISPD, Rotaract UniQ, GAEDH et Lèt a gogo s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation durable. 

Tayler Ansy Nhaïléi Nèize Thérancè Tassy LAZARRE

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