16 septembre 2025

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Le commissariat de Liancourt réduit en décombres par des bandits

La commune de Liancourt, située dans le département de l’Artibonite, est tombée aux mains des terroristes du gang « Gran Grif » le 15 septembre 2025. Cette prise de contrôle marque un tournant majeur dans l’escalade de la violence qui sévit dans la commune depuis 2023, plongeant les habitants dans une insécurité totale. Les forces de l’ordre, submergées par la puissance de feu des criminels, ont dû se replier.

Le commissariat de la ville, symbole de l’autorité de l’État, a été le théâtre d’une destruction totale. Les assaillants en ont pris le contrôle avant de l’incendier et de le raser. Des vidéos et des témoignages circulant sur les réseaux sociaux montrent les bandits utilisant des masses pour démolir les murs et les infrastructures du poste de police. Le bâtiment a été réduit à un tas de décombres.

La chute de Liancourt est l’aboutissement d’une série d’affrontements intenses et tragiques :

25 janvier 2023 : Le gang « Gran Grif » attaque le sous-commissariat de Liancourt, tuant six policiers. Les bandits emportent et humilient leurs corps, un acte qui a choqué le pays.

Juillet 2025 : La violence s’intensifie. Les gangs mènent des attaques dans plusieurs localités du Bas-Artibonite, provoquant un déplacement massif de population. Le 22 juillet, deux policiers et deux membres de la brigade de vigilance tombent dans une embuscade. Un véhicule blindé de la PNH est également incendié.

Août 2025 : La Police Nationale D’Haïti ( PNH) lance une offensive en réponse. En conséquence, 168 familles ont fui Liancourt pour se réfugier à Saint-Marc.

Début septembre 2025 : De nouveaux combats éclatent entre la PNH et les gangs, faisant une quinzaine de morts parmi les bandits. Malgré les efforts pour tenir tête aux gangs, les forces de l’ordre ont dû abandonner le commissariat par manque de renfort ou autres à déterminer.

Kenscoff

Liancourt n’est pas la seule commune confrontée à cette escalade. Les gangs mènent des attaques répétées dans d’autres communes, dont Cabaret et Kenscoff. Dans la nuit du 13 au 14 septembre, des militaires en service à Kenscoff ont été attaqués par des individus lourdement armés.

Un communiqué du service de communication de la PNH a confirmé le décès du chauffeur Texon MERCY. Son véhicule blindé a été touché par des cocktails Molotov, le faisant perdre le contrôle et tomber dans un ravin. Deux policiers ont été blessés, mais ont pu être secourus par les équipes du SWAT et d’opération Kilo. En riposte, les policiers ont mortellement blessé plusieurs assaillants.

 « Les opérations pour démanteler les gangs se poursuivent à Kenscoff et au Centre administratif de Port-au-Prince », a rassuré l’institution. Le commandant en chef de la PNH, M. André Jonas Vladimir Paraison, en a profité pour saluer le courage des policiers et a présenté ses condoléances à la famille de Texon MERCY.

Cabaret

Ce n’est que le 15 septembre 2025 que le gouvernement a finalement réagi au massacre perpétré par des gangs armés, le 11 septembre, sur plus de 40 personnes dans le village Labodri, 2e section communale de Boucassin, Cabaret.

« Face au massacre ignoble perpétré à Labodri par des gangs terroristes armés, le gouvernement de la République rappelle à la population que l’État est pleinement mobilisé et mène une lutte sans relâche pour éradiquer l’insécurité. Ces criminels, qui s’en prennent lâchement à des familles entières, ne triompheront pas : la République ne cédera jamais face à la barbarie ».

Selon la Primature, des instructions fermes ont été données pour :

« Déployer des unités spécialisées afin de sécuriser la zone et protéger la population ;

Renforcer le quadrillage sécuritaire autour de Cabaret, de l’Arcahaïe et des zones avoisinantes ;

Lancer des opérations de traque pour neutraliser les bandes armées responsables ;

Porter assistance aux familles victimes, avec un soutien médical, psychologique et humanitaire ».

Rappelons qu’avant sa destruction, le commissariat de Liancourt a été attaqué par les bandits armés. Ce n’est qu’après que les forces de l’ordre ont pu reprendre le contrôle.

Marie-Alla Clerville

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