26 octobre 2025

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Le RNDDH exige que la population civile soit protégée lors des opérations par drones kamikazes 

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) demande aux autorités politiques et policières de protéger la population civile lors de ces opérations, car le 20 septembre 2025, à Simon Pelé, deux drones kamikazes ont été largués, causant la mort d’au moins seize personnes, dont huit enfants et huit adultes.

Les opérations de drones kamikazes en Haïti continuent de susciter des interrogations de la part de plusieurs organismes de défense des droits humains. En effet, dans un rapport publié le 22 octobre 2025, le RNDDH révèle que le 20 septembre 2025, des enfants avaient été invités à participer aux festivités d’anniversaire de Steevenson Albert, alias Djouma, le présumé chef de gang de Simon Pelé. Une distribution de cadeaux et d’argent liquide était prévue pour eux, et le disc-jockey Marc Belot, alias DJ Lakou, avait été engagé pour assurer l’animation musicale de l’événement, explique l’organisation.

« Deux (2) espaces distincts avaient été aménagés pour les festivités : Nan Pak, où devait se dérouler la distribution de cadeaux aux enfants, et un autre espace situé non loin de la base du gang, où un système de sonorisation avait été installé. Vers 19 h 25, alors que les enfants attendaient la distribution promise, un premier drone a été largué à Nan Pak, tuant et blessant plusieurs d’entre eux. Très rapidement, un deuxième drone a été lancé. Il est tombé à l’endroit où se trouvait le dispositif de sonorisation. De nombreux adultes ont alors été tués, d’autres mutilés », a rapporté le RNDDH, soulignant qu’au moins seize (16) personnes ont été tuées, dont huit (8) enfants et huit (8) adultes, lors de cette opération aux drones kamikazes. L’organisme de défense des droits humains a également précisé qu’au moins quatre (4) personnes, dont un (1) enfant, ont été blessées et que plusieurs maisons ont été détruites.

Le questionnement sur les opérations par drones kamikazes

Le RNDDH rappelle que depuis le 1ᵉʳ mars 2025, aucun chef de gang notoire n’a été touché lors des opérations menées avec les drones kamikazes — dont l’utilisation se multiplie pourtant —, ce qui pousse plus d’un à s’interroger sur la méthode utilisée pour planifier et diriger ces opérations. À ce propos, précise le RNDDH, de mars à octobre 2025, au moins vingt (20) opérations par drones kamikazes ont été menées.

« Alors que les bandits notoires ne sont nullement inquiétés par ces drones kamikazes, seuls leurs soldats, majoritairement des mineurs et de jeunes adultes, sont tués en grand nombre. Des membres de la population civile ou même des agents des forces de l’ordre perdent également la vie lors de ces opérations », explique l’organisation, tout en soulignant que « les autorités étatiques tentent de convaincre la population que la peur a changé de camp, alors que celle-ci continue de subir les attaques des bandits armés et que les pertes humaines et matérielles augmentent chaque jour davantage ». En même temps, poursuit le RNDDH, dans une attitude visant à défier ouvertement les autorités étatiques, les bandits circulent librement d’une base à une autre, organisent des fêtes et produisent des vidéos qu’ils diffusent sans crainte sur les plateformes numériques.

Néanmoins, pour le RNDDH, l’emplacement des fiefs des gangs armés, souvent situés dans des zones imprenables pour les forces de l’ordre, justifie le recours, depuis le 1ᵉʳ mars 2025, aux drones kamikazes, jugés proportionnels aux nombreuses armes automatiques dont disposent les bandits. Utilisés à bon escient, ces drones peuvent, estime l’organisation, contribuer efficacement à la lutte contre le banditisme dans le pays.

Qui devrait avoir le contrôle des drones kamikazes ?

Le RNDDH a indiqué qu’il continue de croire que le pilotage des drones kamikazes ne devrait pas être confié à une équipe contrôlée par des autorités politiques. À cet égard, il estime qu’« une cellule de coordination impliquant toutes les forces de l’ordre présentes sur le territoire national doit être mise en place et travailler dans le respect de la déontologie militaire et policière, ainsi que des règles du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire ». Selon l’organisation, un tel mécanisme aurait permis d’éviter les nombreuses victimes collatérales déjà enregistrées.

En outre, le RNDDH a rappelé que les principes de distinction et de précaution, consacrés par le droit international humanitaire, imposent aux autorités policières et militaires l’obligation de toujours distinguer les civils des terroristes armés, afin de les viser exclusivement, ainsi que leurs fiefs, et d’éviter les victimes collatérales.

D’un autre côté, le RNDDH, une fois de plus, demande aux autorités étatiques de « renoncer aux montants alloués au renseignement et à l’intelligence, pour les mettre à la disposition des forces de l’ordre. C’est seulement ainsi que celles-ci pourront recueillir des informations précises en vue de cibler les bandits armés et leurs fiefs, tout en protégeant la population civile et les enfants ».

En guise de recommandation, le Réseau National de Défense des Droits Humains « exige des autorités étatiques :

– La protection sans condition de la population civile lors des interventions par drones kamikazes ;

– La mise à la disposition des forces de l’ordre des fonds de l’État alloués à l’intelligence et au renseignement ;

– La prise de contact avec les parents des enfants ainsi qu’avec les proches des adultes tués lors de l’attaque du 20 septembre 2025, en vue de les accompagner selon leurs besoins spécifiques ».

La Rédaction

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