Selon le rapport du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, rendu public le 22 octobre, le nombre d’homicides volontaires a augmenté de façon spectaculaire dans ces deux départements entre janvier et août 2025, avec 1 303 victimes recensées, contre 419 au cours de la même période en 2024, soit une hausse de 210 %.
De mai à août 2025, le dispositif de surveillance, d’analyse et de communication mis en place par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour assurer le suivi des cas de violence sexuelle perpétrés par des personnes armées a enregistré 582 incidents de violence sexuelle impliquant 635 victimes, principalement des femmes et des filles, a fait savoir le rapport. Ce dernier a précisé que les viols collectifs représentaient 85 % des cas.
Les gangs de Grand Ravine, Village de Dieu et des Argentins ont été identifiés comme les principaux auteurs de ces actes, avance-t-il. Parallèlement, il est aussi mentionné dans ce rapport de l’ONU que le sous-groupe chargé de la question de la violence de genre a reçu 2 646 signalements d’incidents de violence de genre entre juin et août, dont 56 % étaient des viols ou des agressions sexuelles, seulement 25 % des personnes rescapées ayant déclaré avoir pu recevoir des soins médicaux dans les 72 premières heures.
Entre le 1ᵉʳ juin et le 31 août, le BINUH a également enregistré 2 123 victimes d’homicides volontaires dans tout le pays, dont 161 femmes, 16 filles et 29 garçons, soit une baisse de 10 % par rapport aux 2 364 victimes recensées entre mars et mai, a informé le Secrétaire général. Cependant, ajoute-t-il, le nombre d’homicides volontaires a augmenté de façon spectaculaire dans les départements de l’Artibonite et du Centre, où 1 303 victimes ont été recensées entre janvier et août, contre 419 au cours de la même période en 2024, soit une hausse de 210 %.
En outre, du 1ᵉʳ juin au 31 août, les gangs ont enlevé 334 personnes, dont 69 femmes, 10 filles et 14 garçons, contre 328 enlèvements enregistrés au cours des trois mois précédents, selon l’ONU. Cette dernière affirme que, dans la commune de Kenscoff, les gangs ont intensifié leurs attaques contre les villages agricoles afin d’étendre leur contrôle territorial, allant jusqu’à creuser des tranchées pour bloquer les véhicules blindés de la police.
L’ONU a fait savoir qu’en juillet et en août, quatre policiers ont été tués, au moins dix ont été blessés, trois véhicules blindés ont été détruits et le poste de police de Furcy a été incendié. Durant la même période, 22 résidents (11 hommes, 10 femmes et un enfant) ont été tués, et neuf hommes blessés. Le 19 août, toujours selon le rapport, l’explosion accidentelle d’un drone a tué deux policiers et en a blessé six autres.
Appui international et préparation des élections
En ce qui concerne les partenaires régionaux et internationaux, l’ONU indique qu’ils ont poursuivi leur soutien aux initiatives de dialogue entre les différents protagonistes de la crise haïtienne. Le Secrétaire général a rappelé que, le 1ᵉʳ juillet, le groupe d’éminentes personnalités de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a repris ses consultations avec les acteurs politiques et de la société civile haïtiens. Lors de la réunion des chefs de gouvernement de la CARICOM à Montego Bay (Jamaïque), du 6 au 8 juillet, le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition a sollicité une assistance accrue des institutions de sécurité, arguant que l’amélioration de la sécurité était essentielle à la tenue d’élections crédibles, rapporte l’ONU.
Jackson Junior RINVIL
