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Haïti-Coronavirus : Une double peine pour les plus pauvres

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Nul châtiment n’est pire que le remords !

La grosse erreur est qu’à la suite de l’annonce officielle de deux cas de contamination due au nouveau Coronavirus (Covid19), les gens continuent de vivre leur vie comme d’habitude et descendent dans la rue pour travailler, se divertir et se sentir comme dans une période de vacances; les réunions avec des amis et les banquets abondent et ceci, malgré la mise en garde lancée par les autorités à la population de ne pas quitter leur domicile sauf bien sûr en cas de nécessité.

Tout le monde a tort et la maladie est réelle et dangereuse !

La moindre erreur se paye cash et les Italiens, les Français, les Espagnols, etc., peuvent en témoigner. Hommes/Femmes d’État, Chanteurs, Athlètes, Médecins, Madan Sara, Enseignants, Personnes âgées, Jeunes, Enfants, etc., nous sommes tous exposés à ce virus létal muté en pandémie.

Nous sommes maintenant confrontés à deux options : discipline et engagement ou imprudence et complaisance, dont l’une des deux déterminera le nombre de cas et la situation sanitaire dans le pays.

Le confinement? Quel confinement? 

Le gouvernement pense étrangement qu’en décidant de confiner tout le monde, il a prouvé son souci des plus pauvres. Décision louable mais, outre le besoin permanent d’un toit, existe aussi celui de manger ! Or, dans ces deux domaines, les mesures prises pour lutter contre l’épidémie vont représenter une catastrophe pour les plus pauvres.

Comment?

Comme tous, ils sont exposés au Coronavirus. Mais, en plus, ils risquent de mourir de faim ou, du moins, de s’affaiblir tant qu’ils seront encore plus fragiles et donc encore plus vite victimes du virus.

Rappelons juste comment, quand on est dans la rue, on se nourrit, comment on gagne son pain. Combien de personnes sans « domicile »? Combien de personnes vivant en bidonville?  Combien de personnes ???

Et l’impact du Covid19 sur notre économie, comment sera-t-il?

La BRH a modifié sa politique monétaire afin de booster l’économie. Une bonne décision certes, mais qui ne donnera aucun résultat, pour reprendre les mots de L’Économiste Dr Eddy Labossiere, à cause des nombreuses défaillances du marché des banques commerciales en Haïti telles : l’aléa moral et l’asymétrie d’information pour ne citer que celles-là. Mais, on peut anticiper une baisse des transferts de la Diaspora car le taux de chômage est très élevé aux États Unis, en France, au Canada, etc., à cause du Coronavirus. On peut anticiper également une baisse des importations, donc une certaine « stabilisation de la gourde. »

La réalité nous dit le contraire, parce qu’actuellement on a besoin de 100 gourdes pour un dollar américain car on a un secteur bancaire prédateur, désintéressé au développement du pays et qui bloque les mécanismes de transmission de la politique monétaire de la BRH au secteur réel.

Oh oui!  Haïti est un mal loti en tout. Un pays où certains profitent de cette crise pour augmenter les prix de leurs produits.

Prenons un exemple!

Malgré les taux de l’inflation et du chômage sont à leur plus haut niveau, la Digicel juge nécessaire et opportun d’augmenter les frais du service Mon cash.

Pour les retraits, les frais augmentent de 1 jusqu’à 83 gourdes. Et de 0,5 à 20 gourdes pour les transferts effectués de votre téléphone à une personne.

Cette augmentation vertigineuse semble ne pas préoccuper les organisations qui disent défendre les intérêts des consommateurs.

Parlons de notre « élite » face à cette pandémie !

En matière d’hygiène publique, Haïti est championne dans l’insalubrité, et nos élites, au lieu de se mettre ensemble pour aider à résoudre ce problème, préfèrent patauger dans la boue pour arriver à leurs comptoirs de vente. Il y’a très peu d’élites aussi frileuses que  les élites haïtiennes. Honte à vous !

Zéro ne suffit pas, faudrait l’élever au carré pour essayer d’approcher la nullité de nos élites.

N’attendons pas l’immense vague du Coronavirus pour faire ce qui doit être fait. Et surtout ne pas oublier que nul châtiment n’est pire que le remords.

Don Waty BATHELMY

Économiste, Blogueur.

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