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L’indifférence!

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L’expérience démocratique d’Haïti des 30 dernières années est, pour le peuple haïtien une véritable calamité qui hante son quotidien. Les hommes politiques de quel camp qu’ils soient, ont tout fait pour transformer cette ère pourtant prometteuse en enfer et  cauchemar. Le rêve des Haïtiens libérés d’une dictature féroce s’évapore à longueur de journée dans les flammes des pneus enflammés, dans le sang innocent de la population civile, dans la corruption, les élections frauduleuses, les violations systématiques des droits humains et des lois de la république, la banalisation de la vie, des valeurs morales et des institutions, dans la politique « ôte-toi pour que je m’y mette ».

L’un des facteurs qui légitimise ses débauches est la lutte continue pour le pouvoir et la récupération de l’espace politique par des amateurs sans tritures ni éthiques. Les plus offrants (en général les sans vergogne) s’accaparent les hautes sphères de l’État. Conséquemment, tout est dévalorisé, tout est profané, même ce qui fait de nous des humains ait été sauvegardé. L’Haïtien est prêt à tout moyennant qu’il satisfasse ses ambitions (souvent mesquines).

Ceci nous pousse à jeter un regard critique, malheureusement, sur notre situation politique en pleine crise de la Covid-19. Laquelle crise sur le point d’être reléguée au second plan. Dommage, la répugnante et incessante bataille ayant survécu les 30 dernières années est en passe d’occuper le devant de la scène.

Au risque de perdre plus que la moitié de la population à cause de la pandémie et la gestion prêtant à équivoque des autorités établies, les politiques ont volontairement remis sur la table des débats la question du mandat présidentiel.

Initialement l’on ne parlait du 7 février 2022 comme la date de l’investiture du nouveau chef de l’État en remplacement de Jovenel Moise. À telle enseigne, des discussions post  » pays lock » entre les antagonistes politiques vers un dénouement de la crise sociopolitique ont été axées, entre autres, sur l’écourtement du mandat présidentiel au 7 février 2021. Proposition rejetée d’un revers de main par les pro-pouvoirs. Ce qui avait hypothéqué l’avenir des pourparlers.

Donc, étant proposé comme solution au marasme politique, il insinue que tous  les acteurs étaient clair sur au moins une chose: que le locataire du palais national à un mandat qui expirera le 7 février 2022. Autrement dit, les hommes de l’opposition viennent à peine de maitriser la lecture si ce n’est que maintenant, ils aperçoivent que la constitution et le décret électoral de 2015, avaient déjà tranché sur la question.

Le problème est plus profond que les salles ambitions des traditionnels politiques. Les lois de la république prêtant à équivoque ont pour beaucoup dans ce qui se passe aujourd’hui. Les insouciants politiques en profitent sciemment pour engager des stratégies coquines et mesquines. Le parcours tracé pour briguer les postes politiques leur importe peu. Ils adorent le « tout chemin mène à Rome » mais aussi, le « c’est le résultat qui compte ». Fort de tout cela, ils torturent, dénaturent les lois. Ils maquillent la réalité. Comme un trait d’union, ils s’en servent de la population et ensuite la rejette comme un vieux mouchoir dans la poubelle oubliée.

En proie à la pandémie, la misère, l’insécurité et tous les malheurs sociaux, la population doit s’attendre à une crise plus aiguë. La volonté de faire partir le chef de l’État avant ou, le cas échéant, le 7 février 2021 annonce déjà la couleur. La mobilisation déroutée par les circonstances cède petit-à-petit la place aux articles 134-2 de la constitution, 37 et 239 du décret électoral de 2015.

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