Dispersion violente d’un sit-in pacifique par des policiers à l’avenue Charles Sumner
2 min readDes agents de la Police Nationale d’Haïti ont dispersé par des coups de feu et un usage abusif de gaz lacrymogène, un sit-in qui devait avoir lieu ce lundi 6 juillet devant les locaux du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP). Ce sit-in organisé à l’avenue Charles Sumner par la structure dénommée « Nou Pap Dòmi », visait à dénoncer la banalisation de la vie et demander du même coup aux autorités de garantir la sécurité des citoyens.
Tout se déroulait bien jusqu’à ce que des policiers à bord de 6 véhicules dont certains étaient dépourvus de plaques d’immatriculation ont lancé, de manière excessive, de grenades lacrymogènes en direction de plusieurs dizaines de manifestants qui n’avaient en main que des pancartes, de banderoles pour faire passer leurs revendications. Ces policiers appartenant à plusieurs unités de l’institution policière dont la Direction Centrale de la Police Judiciaire ont effectué des tirs de sommation pour intimider les protestataires.
En plus des travailleurs de presse, des personnalités telles que le professeur Josué Mérilien, les écrivains Lyonel Trouillot et Ketty Mars, le journaliste Hérold Jean-François, le militant de droits humains Pierre Esperance, ont eu à assister à cette scène où les droits à la liberté d’expression, de manifestation étaient foulés au pied par des policiers.
En guise de protestations contre l’attitude adoptée par les agents de l’ordre, certains manifestants en colère ont rapidement placé des pneus enflammés sur la chaussée, et y ont renversé pratiquement tout ce qui était à leur portée. Ce qui a provoqué un vent de panique par moments dans le secteur où une nissan appartenant à l’Etat haïtien a été partiellement incendiée lors de cet incident.
À part la question de l’insécurité, ce sit-in a été l’occasion pour des protestataires de soulever le dossier Petro Caribe, de manifester leur désaccord à la publication du nouveau décret, protester contre la hausse généralisée des prix des produits, des mesures adoptées par les autorités en dans le cadre de la rentrée des classes, entre autres .
C’est la deuxième initiative du genre à être boycottée par les policiers en moins de deux semaines. Le lundi 29 juin écoulé, un sit-in autour des mêmes revendications a été violemment dispersé par les agents de l’ordre qui s’en sont pris mêmes aux banderoles des manifestants.
Marc Andris Saint-Louis