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Adelante!

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En Haïti le flou s’installe. Personne ne sait sur quel régime politique fonctionne ce pays. On a toujours parlé de démocratie, mais si l’on observe bien ce qui se passe actuellement, il est facile de tirer la conclusion qu’on est en passe de retourner aux années  antérieures à 1987 qui établissaient un régime tyrannique. Aujourd’hui, les Duvalier ne sont plus, cependant, l’on assiste, avec le cœur lourd, à la domination d’un pouvoir de droit divin qui impose ses lois  à la République.  » apre bondye se mwen ki chef ».

Voilà, en effet,  l’emprise américaine sur Haïti. C’est le même diktat imposé partout, surtout dans les pays de l’Amérique latine où la tendance de gauche est prédominante. Au nom de la démocratie, un gouvernement établi démocratiquement est combattu au Venezuela. Au nom du régime politique dont les USA se  font les champions, ils encouragent Jovenel Moïse dans son projet anticonstitutionnel et dictatorial. « Ne vous méfiez de rien, nous sommes à votre chevet. La démocratie pour les pays pauvres et dominés, c’est une affaire  qui relève de mon job de super puissance », laisse pressentir la politique internationale des États-Unis dAmérique.

Si Haïti arrivait seulement à économiser un millième des énergies de Georges Floyd,  le pays pourrait dire : « Je ne peux plus respirer ». Le genou américain peinturé en noir a passé des centenaires sur le pauvre cou haïtien. Quand on est ami, on frappe à la porte et on attend que l’on ouvre, mais on ne dicte pas ses lois  à la maison.

La pauvreté haïtienne fabriquée par les racistes internationaux commandés par l’ambassade américaine en Haïti fait de ce pays un territoire sous protectorat. Une marionnette aux mains des Blancs qui, à chaque période de l’histoire, utilisent des pions haïtiens pour  réaliser leurs projets. Dans le passé, c’était Duvalier, puis Aristide, après les instigateurs du nouveau contrat social de 2004, Michel Joseph Martelly et aujourd’hui, c’est Jovenel Moïse.

La forme du caméléon ne peut plus dissimuler  votre visage de mauvais compagnon ou de commandant qui fait chanter ses soldats. Ce temps-là est révolu. Plus besoin de défendre la démocratie puisque vous montrez  ce que vous entendez par là au Venezuela et en Haïti (mille fois déjà). Aujourd’hui vous invitez un chef d’État, dans un système démocratique, à réaliser des élections sans la participation de l’opposition politique. Pire, vous  menacez. Sans tenir compte de la Constitution, vous applaudissez à la formation d’un CEP monté de toutes pièces. Vous y avez pris note. Adelante M. le président.

Parallèlement, le peuple haïtien a lui aussi ses notes à prendre. Nonobstant l’abolition de la  corvée, l’affaire du coffre de la Banque centrale, l’occupation de 1915, la destruction du cochon créole, le cinéma de 2004, la nation doit apprécier votre héritage  partisane  faisant semblant d’encourager un dialogue franc entre les deux antagonistes  alors que vous planifiez de porter à l’opposition un coup fatal dans le dos. Que des gens meurent, que la Constitution soit bafouée, que le pays patauge dans la boue, vous vous vautrez dans la peau du déstabilisateur masqué.

Quand on voit la manière dont l’ambassade impose sa loi en Haïti et,  quand on se rappelle le rôle qu’elle a joué dans les élections haïtiennes, est-il nécessaire d’encourager un processus électoral dans ce pays? La nomination par scrutin de liste serait la meilleure stratégie si vous voulez encore garder votre poids dans les décisions politiques haïtiennes.

En attendant, Jovenel Moïse incapable de réaliser des élections dans le pays au cours de ses trois ans de gouvernance, arrive à former un CEP en 72 heures de temps. Peut-être, publiera-t-il  en moins d’une semaine la loi électorale et présentera-t-il la liste des candidats. Le PHTK aura le champ libre  pour faire le plein. Plongeant le pays dans le chaos par la mauvaise gouvernance, les USA préparent la fin du pays en rose.

Il est temps que les USA apprennent à laisser au pays la liberté de fonctionner. Aujourd’hui, ils sont PHTK, demain, ils seront du côté de l’opposition, ensuite ils s’aligneront sur un autre régime et ainsi de suite. Ainsi va la République, ainsi va la démocratie.

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