Triste réalité !
2 min readElle était ma vie, j’étais son œil. Elle était mon tout, j’étais sa moitié. Elle était mon seul géniteur, j’étais son seul descendant. Elle était ma mère, j’étais son fils. Elle travaillait d’arrache-pied pour subvenir à mes besoins et moi je m’obligeais à la rendre heureuse. Elle était la seule à me chouchouter, la seule à me requinquer. Hélas, elle a vécu.
Pourquoi c’est moi qui suis le rescapé et non pas elle? Pourquoi n’a-t-elle pas survécu à ma place? Cruelle tragédie, ne te sens tu pas coupable de ma situation actuelle?
Et, toi, cher bailleur? Était-ce la meilleure solution? Je sais très bien que tu avais besoin d’argent mais pourquoi avoir attendu la mort de ma mère???? Je n’oublie jamais de te remercier de m’avoir mis à la porte. Je n’allais sûrement pas pouvoir payer le loyer. Ce fut un plaisir douloureux puisque maintenant je suis un enfant des rues.
Quand à vous M. le Député, riez donc de ma triste réalité. Je suis devenu votre principale cible grâce à cela. Honorable, sachez que je ne pourrai jamais accepter votre offre si intéressante, soit elle. Je suis un enfant perdu qui mendie son pain, qui passe son temps à essuyer les voitures certes. Mais je ne mérite pas ce genre de traitement. Au lieu de m’exploiter, pourquoi ne pas m’aider à terminer mes études? Imaginez que j’étais votre fils! Et d’ailleurs qui me dit le contraire? Suis-je un danger social? J’en doute fort. Lors de l’élection, vous étiez le premier de la ville à promettre la scolarisation gratuite et maintenant!!Anh je suis sûr que vous avez oublié cette promesse le même jour.
Des enfants, vous en avez!!Allez-vous leur montrer à manier une arme blanche en guise d’éducation, un revolver à la place d’un jouet, un canif pour qu’ils puissent trouver de l’argent? Je ne pense pas! Alors, pourquoi moi?? Ne suis-je pas en quelque sorte, votre fils? Toi, bailleur et vous, M. le Député, avant de me laisser, ma mère m’avait donné une éducation digne de ce nom. Je suis peut-être un pauvre d’argent mais pas de connaissances. Je vis dans les rues, sur les trottoirs à même le sol mais je ne suis pas un <<vagabon lari>>.
Il est difficile pour moi de trouver à manger mais je fais de mon mieux pour ne pas voler les affaires des autres. Comme tout le monde j’ai mon rêve à moi, mon objectif à moi et surtout bien visé. Même si ma mère n’est plus de ce monde, je continue de l’aimer. Et donc je ne pourrai ni tuer pour de l’argent, ni voler pour vous engraisser. Alors je vous en supplie, utilisez moi une autre façon.
Dallemand Neïka