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En Haïti, une machine insécurité infernale

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En Haïti, en dépit des velléités de la part des autorités pour construire une société bien éduquée, instruite et  organisée, des individus mal intentionnés, sans foi ni loi, mettent les normes en déroute et défient les autorités étatiques en posant des actes répréhensibles perpétrés quotidiennement au sein de la population. Des actes arbitraires qui plongent le pays dans l’ombre envahissante du désespoir et qui tuent le bourgeonnement des aspirations de la génération montante.   

Devenue monnaie courante, l’insécurité reste et demeure un casse-tête pour les dirigeants en raison de leur incapacité à pallier ce fléau qui extermine la cité et qui suscite une peur en permanence dans la communauté où la vigilance est systématiquement recommandée à travers les rues.

Allant de mal en pire, la criminalité dans la capitale est devenue quasi-culturelle. En raison de la multiplication des gangs dans la zone métropolitaine, certains  quartiers sont désormais considérés comme des zones de non droit et plusieurs dans la capitale ont un leader connu de tous qui fait régner sa propre loi et quelquefois il intervient sur les ondes de quelques stations de radio. Nul n’est à l’abri, ce qui prouve une carence au sein de nos institutions concernées qui, jusqu’à présent, ont du mal à trouver un palliatif, voire à endiguer cette calamité pour qu’enfin règnent la paix et la tranquillité en Haïti.

Machine insécurité infernale, à chacun son tour. L’insécurité est désormais au cœur de toutes les émissions et de tous les débats publics dans le pays. Le phénomène provoque pas mal  de remous dans la communauté estudiantine. Certains  préfèrent rester travailler chez eux, d’autres deviennent peureux sous  l’influence de leurs parents qui ne cessent de paniquer, et  laissent la capitale pour aller séjourner dans leur ville natale. « Mes parents qui vivent à la campagne m’appellent à chaque instant, parfois six (6) fois par jour, pour savoir si je vais bien. Ils ne cessent de me supplier de ne pas sortir inutilement et refusent que j’aille faire des devoirs en groupe. Ils arrivent même à me proposer d’abandonner mes cours pour une autre école en province pour ne pas me faire kidnapper ou me faire tirer dessus par des bandits » relate Naikicha Dubuisson , étudiante en 3ème année en administration. 

Malgré la récurrence de ces faits hors normes dans la société, la population  vit dans l’insouciance et la résilience.

Toutes les couches sociales sont affectées. Le milieu intellectuel n’est pas épargné alors que l’éducation est un bien public qui contribue au développement social, culturel, démocratique, économique et est un investissement nécessaire pour apporter des solutions aux crises actuelles. Citons comme exemples  le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince,  Me Monferrier Dorval, assassiné le 28 août 2020 ; Gregory Saint Hilaire, étudiant à l’UEH assassiné dans l’enceinte de l’École Normale Supérieure, vendredi 2 octobre 2020 ; Evelyne Sincère, jeune fille de 22 ans, élève de philo assassinée le 1er novembre 2020, pour ne citer que ceux-là.

Étant l’un des handicaps majeurs pour le progrès d’Haïti, l’insécurité devrait être le plus vite  possible au cœur d’un dialogue sincère entre les décideurs du pays pour un retour à la vie paisible des citoyens puisque l’obligation est faite à l’État, à travers certaines institutions, de protéger les vies et les biens (art. 7 de la  Loi du 29 novembre 1994 portant création, organisation et fonctionnement de la PNH) et la Constitution  en son article 266 qui autorise les forces armées d’Haïti à prêter main forte, sur requête motivée de l’exécutif, à la police au cas où cette dernière ne peut répondre à sa tâche.

Baby Stanley PIERRE

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