L’opposition politique : la relationniste idéale pour Jovenel Moïse
4 min readL’opposition communique plus efficacement pour Jovenel Moïse que toutes autres structures de communication. À trop diviser ce bloc politique, les opposants au pouvoir, involontairement ou non met le chef de l’Etat dans un fauteuil très confortable. Eux, ils se déchirent l’un l’autre en passe de faire partie l’opposition et ses revendications en fumée.
Le chef de l’Etat peine à convaincre la population qu’il peut encore rester au pouvoir. Son bilan n’est pas du tout satisfaisant au point même d’évoquer comme argumentaire des manœuvres malicieuses d’une frange du secteur économique de lui couper le pont incessamment. Le 18 novembre 2020, il l’a extériorisé sans détour soutenant en réalité ceci : « J’avais pris un pays dévasté. L’année antérieure, j’avais présenté mes excuses à la population pour n’avoir pas encore accouché toutes mes promesses. En fait, je ne savais pas s’il existait autant d’embuches à traverser ».
On peut tout lui reprocher, mais à bien observer les agissements des hommes qui se disent différents et porteurs d’espoir, il est quasiment difficile de séparer du carbonate de sodium de la farine. Jurant à conduire le pays vers une transition de rupture, l’opposition politique au lieu de miser sur les erreurs du locataire du palais national, semble changer de cible. La bataille est désormais entre le secteur démocratique et populaire et Pitit Desalin.
Il a fallu la mobilisation du 18 novembre 2020 pour que ce chisme vieil de plus d’un an se détériore. C’était d’ailleurs prévisible que la journée allait finir en queue de poisson entre les deux clans antagoniques de l’opposition. Planifier séparément deux manifestations au même jour dans la même ville et pour la même cause, personne ne s’attendait à un scénario diffèrent.
L’opposition, par mégarde (hypothèse banale) aurait s’arrangé pour renforcer le président qui visiblement parait plus que confortable.
Jovenel Moïse, un stratège qui sait diviser pour régner
Le bâton change de bout. Le secteur démocratique dit prendre dorénavant pour ennemi pitit desalin. Incapable de combattre le pouvoir seul maintenant il entend lutter contre le pouvoir et un allié dénommé pitit desalin. De son côté, la plateforme de Moise Jean-Charles, plus ouverte, déclare la guerre aux traditionnels politiques de l’opposition. Selon lui, ce qui s’est passé le 18 novembre a enterré les précités, Jovenel Moïse, la classe économique, entre autres. D’abord, il mettra KO les traditionnels opposants, ensuite Jovenel Moïse et le système. L’interprétation à tout ça : Jovenel Moïse achète les consciences et fragilise la bataille dite populaire.
Au bord de la colère, le porte-parole du secteur démocratique salue le stratège Moïse qui a divisé l’opposition. Il brandit ses menaces et promet de contre attaquer si Moïse Jean-Charles insiste. En attendant, il fait plusieurs accusations et met en circulation un tweet injurieux pour critiquer le leader de pitit desalin qui malgré tout a abouti à boucler sa manifestation.
Pour une fois, Moise Jean -Charles a fait preuve de sang-froid pour inviter le bloc d’André Michel à la tempérance. Sans tourner en rond, l’ancien candidat répond à ses détracteurs qu’il n’est ni de l’opposition traditionnelle ni du pouvoir. « Nous faisons cavalier seul avec la population qui fait de nous son porte-parole », crache l’ex-sénateur du nord qui, lui aussi, a dénoncé l’autre camp qui est de connivence avec le pouvoir. Selon l’ex-maire de Milot, le débat est clos. Cette classe politique protectrice de ce système est remisée.
En fin de règne, Jovenel Moïse est entrain de siroter la chute de ses opposants qui lui a livré trois ans de bataille coriace. Sur la base qu’il n’a pas de mot d’honneur, le chef de l’Etat a vécu l’enfer. Aujourd’hui ceux qui lui reprochaient se livrent une bataille de dénonciation et de corruption. Durant les trois ans écoulés, il était inconcevable qu’un leader corrompu dirige ce pays, aujourd’hui, c’est peut-être normal puisque la plupart de ceux qui faisaient partis de cette opposition ont du compte à rendre dans des dossiers de corruption, laisse percevoir cette querelle qui éclabousse l’opposition politique. En attendant la fin de ce scénario, l’opposition plus que les cellules communicationnelles du chef de l’Etat et ses actions controversées, parle favorablement mieux pour le chef de la diplomatie haïtienne.
Daniel Sévère
danielsevere1984@gmail.com