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Insécurité et kidnapping : Port-au-Prince ne veut pas abdiquer

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À l’invitation de plusieurs organisations de la société civile haïtienne, la population a sillonné, le jeudi 10 décembre 2020, à l’occasion de la célébration de la déclaration universelle des droits de l’homme, les rues de la capitale haïtienne en vue d’exprimer leur ras-le-bol aux violations systématique des droits de l’homme dans le pays.

C’est autour du thème : « mache pou lavi » que cette activité a eu lieu. De champs de mars, par Lalue passant par Bois- Vernas, jusque dans les parages du ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP), la population était quantitativement remarquable. Sur tout le parcours, malgré le dernier décret présidentiel, les protestataires ont érigé des barricades de pneus enflammés pour exprimer leur colère.

Cette fois, les agents de la police nationale (PNH) n’ont pas été sauvages vis-à-vis des manifestants qui ont eu l’occasion de boucler la marche. Cependant, un fort dispositif de sécurité a été remarqué devant le ministère de la justice afin d’éviter que les revendicateurs prennent d’assaut l’espace. Les mobilisateurs ont profité de cette marche pour dénoncer, le phénomène du kidnapping, la mauvaise gouvernance, la corruption, entre autres. Ils ont profité aussi de cette occasion pour   exiger le départ de Jovenel Moïse avant le 7 février 2021 et dénoncer la connivence de l’Etat avec les bandits, semeurs de troubles.

Les organisateurs n’ont pas allé avec le dos de la cuillère pour clouer au pilori les dirigeants de l’État haïtien qui affichent un comportement passif et complice par rapport à la montée de l’insécurité qui fait peur. Dans son message de circonstance, le directeur exécutif du CARD, Gédéon Jean, dénonce, ce qu’il appelle, la criminalité d’Etat et les rapports suspects de l’administration avec des criminels notoires. M. Jean exprimant   la peine de la population haïtienne prise   en otage par les kidnappeurs appelle la société haïtienne à se réveiller.

« Mobilisons pour fermer ce robinet sanguin dans le pays. Non à la violation des droits humains. Non au kidnapping. Non à la criminalité d’Etat. Nous réclamons justice pour nous, pour Monferrier Dorval, pour Grégorie Saint Hilaire, pour Magdalie Louis, entre autres », crie le défenseur des droits de l’homme.

D’autres syndicalistes se sont prononcés durant cette marche terminée sans grand incidence. Pour Duclos Benissoit qui invite la population à attendre les nouveaux mots d’ordre, le message de la population a été délivré sans ambiguïté aux dirigeants de l’Etat.

Ce fut pareille position pour le responsable de l’UNNOEH, Georges Wilbert Franck, qui appelle à un réveil national. « Il est intolérable que nous laissions libre court à un ensemble de terroristes de semer la terreur dans le pays. Il est anormal que le pays se transforme en repère de bandits. Si nous levons comme un seul homme nous inculquerons aux insouciants que le principe de la vie c’est le respect des droits de l’homme », soutient-il, arguant que les organisations initiatrices prennent l’engagement de continuer à stimuler la population.

Le coordonnateur de l’UNNOH, Josué Mérilien, va dans le même sens. Selon lui, le régime en place veut rééditer Francois Duvalier. C’est inacceptable, pique de colère l’opposant farouche au pouvoir. « Il faut que la population se lève pour dire non aux kidnappeurs officiels. Oui à leur arrestation », appelle M. Mérilien concluant que le moment est venu d’intensifier la mobilisation sans répit.

Daniel Sévère

 danielsevere1984@gmail.com

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