7 février 2021 : Jovenel Moïse et Joseph Lambert ne parlent pas le même langage
3 min readUne rencontre s’est tenue, le jeudi 4 février 2021, entre le chef de l’État haïtien, Jovenel Moïse, et le bureau du Sénat présidé par le sénateur, Joseph Lambert. Ils ont discuté de la conjoncture et sont sortis avec la conviction que le dialogue est incontournable.
C’est en fait la rencontre qui a fait le plus d’écho dans le pays. À quelques heures de la date du 7 février 2021, les deux pouvoirs politiques du pays se sont entretenus en vue de partager leurs points de vue réciproques sur la situation en passe de se dégénérer, mais aussid’envisager ensemble une sortie heureuse à ce marasme qui a trop duré. Plusieurs points figuraient à l’ordre du jour : la question du référendum constitutionnel, l’organisation des futures compétitions électorales, le respect scrupuleux de la Constitution et des lois de la république. Au terme de cette rencontre, ils ont fini par comprendre qu’un dialogue inter-haïtien est inévitable.
Communion sur la forme, divergence dans le fond
« Je demeure convaincu que le dialogue est le seul atout qui nous permettra de résoudre nos différends politiques », a déclaré le chef de l’État dans son tweet. Parallèlement, Joseph Lambert a soutenu que le bureau qu’il présidait a attiré l’attention du chef de la nation sur la nécessité du respect de la constitution et des lois. « Le bureau a aussi introduit l’article 134-2 dans les discisions »,a-t-on lu dans le tweet du président du Grand Corps. Plus loin, les deux acteurs se mettent d’accord que cette rencontre initie le dialogue nécessaire pour juguler cette crise.
À seulement quatre jours de la date fatidique du 7 février, cette idée de dialogue, véhiculée par chacun des protagonistes, laisse entendre que chacun d’eux agit en fonction d’un paradigme purement personnel. D’un côté(le président du sénateur), il voit la nécessité du dialogue avant le 7 février d’ailleurs, il évoque que le respect de la constitution et des lois de la république est une nécessité. De l’autre coté (le président de la République d’Haïti), M. Moise parle d’un processus à long terme puisqu’il planifie des échéances électorales qui devraient se tenir en avril et en septembre prochain.
Soulignons dans la foulée que presque tous les secteurs de la vie nationale ont rappelé au chef de l’État que son mandat touche à sa fin le 7 février 2021. Pour l’heure, plus d’un attend la position de la Cour de cassation et du parlement sur cette échéance qui fait polémique. Mais, se référant aux déclarations du président du Sénat amputé, il est presque certain que M. Lambert s’inscrit dans la logique du 7 février à venir. À quelques heures de la date, une communication officielle est attendue du Grand Corps.
Daniel Sévère