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L’église haïtienne va-t-elle condamner les actions de « Fantôme 509 » ?

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Cette semaine encore,le groupe « Fantôme 509 » a frappé fort. En effet, les individus, regroupés au sein de cette structure armée, étaient à pied d’œuvre, le vendredi 5 février 2021. Une fois de plus, une fois de trop, ils ont semé la terreur dans plusieurs endroits de la capitale haïtienne, notamment à Pétion-ville et ses environs. Ces individus encagoulés et lourdement armés sèment la terreur dans les zones métropolitaines de Port-au-Prince depuis quelque temps. Une grande partie d’entre eux sont vêtus d’uniformes de la Police nationale d’Haïti (PNH) et circulent dans un cortège de plusieurs dizaines de motocyclettes. 

De nombreux observateurs se demandent ce qui explique le mutisme de l’Église face à une telle situation chaotique : Pourquoi les structures religieuses ne condamnent-elles pas de telles atrocités ? Comment interpréter le silence de l’Église face aux agissements du groupe terroriste « Fantôme 509 » ? Tout comme les actes de violence enregistrés lors des manifestations de l’opposition politique, les manigances de ce groupe de terreur sont en violation aux droits fondamentaux de la population haïtienne qui devrait être libre de vaquer à ses activités en tout temps et en tout lieu dans le pays.

La dernière sortie du groupe « Fantôme 509 » est intervenue à la suite d’une déclaration du Président Jovenel Moïse dans le nord-est du pays fustigeant le comportement d’une oligarchie économique et des leaders politiques corrompus qui prennent le pays en otage. Un passage marqué par des actes de vandalisme, d’incendies des biens publics, notamment des dizaines de véhicules immatriculés service de l’État. Ce qui a, pour conséquences, une désertification des rues, une fermeture des magasins, une paralysie quasi totale des activités dans les zones touchées. Bref, c’est une situation de panique la plus totale et de peur qui gagnent l’esprit des citoyens terrorisés, courant dans tous les sens pour se mettre à l’abri de la fureur de ce groupe armé. Le bilan partiel de cette dernière sortie de ce groupe criminel fait état d’au moins 1 mort et l’incendie de quatre (4) véhicules immatriculés service de l’État.

Il n’est pas anodin de contester le silence de l’Église face à cette situation. Alors que c’est quasiment toutes les structures religieuses du pays, notamment les Églises catholiques et protestantes qui réclament le départ d’un Président élu constitutionnellement dont le mandat doit se terminer le 7 février 2022. Au lieu d’opter pour le maintien des acquis démocratiques dans le pays, l’Église fait le choix de prêter main-forte à une opposition politique radicale, rétrograde, violente et incapable de se faire élire par les urnes. Cette opposition antidémocratique, supportée par une oligarchie économique, ne compte que sur la transition comme voie royale pour accéder au pouvoir. 

De toute façon, les autorités haïtiennes ne sont pas insensibles ni inactives face aux agissements criminels du groupe Fantôme 509. Leurs actes sont condamnés au plus haut niveau de l’État. Le président Jovenel Moise dit condamner « avec fermeté l’assassinat de l’Agent Patrick Anozard, du Swat Team, en plein exercice de sa mission de protection de la population contre les bandits armés qui semaient le trouble hier dans la capitale ». Dans un message publié sur son compte Tweeter, le Président de la République en a profité pour encourager « la PNH à traquer ces individus armés ». Pour exprimer sa solidarité à cette unité spécialisée de la PNH, le président Moise a rendu visite à l’Unité Swat Team et en a profité pour présenter ses sympathies à la famille de la victime. Aussi, le premier ministre haïtien avait qualifié ces éléments de ce Groupe se réclamant de la Police nationale de « terroristes ». « Nous ne devons pas tolérer que des vagabonds, des terroristes, des bandits qui portent des uniformes de police prennent le pays en otage », avait martelé Joseph Jouthe qui demandait qu’ils soient arrêtés et déférés par devant la justice. 

Il est un fait certain que les autorités haïtiennes se trouveront dans l’obligation de prendre des mesures proportionnelles aux actions des bandits armés pour faire régner l’ordre dans le pays. Peut-on déjà s’attendre à ce que l’Église soit aux premières loges des institutions qui vont fustiger le gouvernement ? Les différentes mesures déjà adoptées par le Gouvernement, notamment sur le plan législatif s’inscrivent dans le cadre d’une politique publique visant à rétablir l’ordre dans le pays. Les personnes regroupées au sein de la structure « Fantôme 509 » subiront tôt ou tard les conséquences de leurs actes.

Hérold Jean Baptiste

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