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L’ONU affiche des inquiétudes par rapport à la réalisation des élections en Haïti

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Dans un  rapport publié le 11 février 2021, le secrétariat général de l’ONU a présenté la situation du pays. Ce rapport qui fait un bilan général de la situation d’Haïti, a aussi souligné les difficultés que recelait l’organisation des élections prévues pour cette année.

Si le Conseil Électoral Provisoire (CEP) qui a  publié son calendrier électoral au début du mois de janvier continue à faire avancer le processus, beaucoup d’observateurs restent sceptiques quant à la réussite de ces élections contestées. Sans être de ces observateurs sceptiques, le BINUH a souligné les difficultés qui entouraient l’organisation des élections de cette année. Selon lui, le contexte socio-politique pourrait affecter les élections si des mesures ne sont pas prises pour y remédier.

Un CEP critiqué

Le rapport relève que le CEP est critiqué par certains observateurs qui remettent en question sa légitimité. En effet, les membres du conseil n’ont  pas prêté serment devant la cour de Cassation et cela a  suscité une vague de réactions. Le CEP allait encore plus se fragiliser lorsque ses 9 membres ont collectivement démissionné en juillet 2020 et que plusieurs secteurs y figurant ont refusé de nommer de nouveaux membres. Ce à quoi le président Jovenel Moise a réagi en sortant un décret puisque la situation non-opérationnelle du Parlement lui accordait ce pouvoir. Le président a aussi chargé les membres du conseil d’organiser le référendum constitutionnel prévu pour le 25 avril 2021 malgré les contestations de plusieurs partis concernés.

C’est donc avec un CEP critiqué et fragilisé que le pays avance vers les élections qui, selon le calendrier, devraient suivre le référendum et se tenir entre septembre et novembre. En effet, le calendrier électoral prévoie le 19 septembre pour les élections législatives et présidentielles et le 21 novembre pour les élections municipales et locales ainsi que pour le second tour des élections présidentielles et législatives. Toutefois, le rapport précise que la tenue de ces dates dépendra sans doute des résultats du référendum puisque la nouvelle Constitution pourrait apporter plusieurs changements dans le parcours électoral prévu.

2.5 millions de citoyens risquent de ne pas figurer sur la liste électorale

Sur 6.7 millions de personnes qui remplissent les conditions requises pour participer aux élections prévues pour cette année, 2.5 millions risquent de ne pas figurer sur la liste électorale si l’Office National d’Identification (ONI) n’accélère pas le processus d’enregistrement. En effet, beaucoup de citoyens ne sont toujours pas enregistrés malgré les messages de sensibilisation diffusés à travers les médias.

La participation des citoyens haïtiens aux élections ayant atteint un seuil inquiétant au cours des dernières années électorales, cette situation, si elle n’est pas résolue, risque d’aggraver cet état de passivité qu’affichent les Haïtiens face aux élections du pays.

Insécurité

L’insécurité pourrait aussi affecter le processus électoral. Le BINUH    relève le fait que la pression exercée par des groupes armés sur certains quartiers peuplés pourrait avoir des incidences sur les élections prévues, puisque ces quartiers correspondent parfois à des circonscriptions importantes et sont connus pour être sensibles aux influences politiques. En outre, la multiplication des enlèvements, l’augmentation des homicides et l’impunité qui règne, tout ceci risque de décourager les citoyens à aller aux urnes.

Le BINUH avance qu’il est essentiel que la sécurité publique soit améliorée en vue des élections, selon des modalités conformes à l’État de droit. Selon lui, les tendances criminelles et la montée de la violence observées sont inquiétantes et compromettantes pour le processus électoral. Par ailleurs, le rapport encourage le dialogue et les concessions afin que le pays sorte de cette crise qui le ronge. Il ne reste plus qu’à savoir si les acteurs concernés tiendront compte du conseil et si les concessions seront en faveur de la majorité des citoyens.

Ketsia Sara Despeignes

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