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Kébert Bastien: « Ma musique, c’est ma vie »

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Connu pour son engagement sociopolitique, Kébert Bastien est un jeune musicien qui charrie les frustrations du quotidien de l’Haïtien dans ses musiques revendicatrices. Très aimé dans le milieu estudiantin, Keb se bat pour une meilleure condition de vie avec sa guitare pour arme.

Kébert Bastien, de son nom d’artiste Keb, se voit dans la peau d’un chanteur qui fait de son art une arme revendicatrice. Né à Saint Louis du Nord un 19 février, il évolue dans une famille où le débat politique n’est point  tabou. Élevé dans une famille protestante, Keb est cependant énamouré du Rara, des sons folkloriques haïtiens, du vaudou. Ainsi, il s’intéresse à la résonnance du tambour.

Kébert Bastien, après ses études classiques, prend le chemin de l’ANDC où il étudie les relations internationales, de 2007 à 2011. « À l’époque, j’évoluais déjà dans un climat politique. Il me paraissait donc judicieux d’entamer un cursus en Relations internationales », dit Keb qui reconnait que c’était un choix de folie.

En 2011, il intègre la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti pour étudier la Sociologie. « Pour mieux comprendre ce que l’on vit dans le pays, je devais me trouver dans un champ où l’homme est au cœur du débat », justifie le musicien.

Les premières notes d’une grande carrière musicale

Il est à noter que Kébert Bastien a connu tôt dans son enfance la musique. Si l’on en croit sa mémoire, dès l’âge de huit ans, il a commencé à s’intéresser aux sons fascinants de certains instruments,  particulièrement de la guitare dont il joue merveilleusement bien. A 13 ans, il a obtenu sa première boîte à cordes de sa mère. Depuis, il ne se sépare de ce bel instrument qui l’accompagne à chaque composition.

Cependant, l’histoire de sa carrière professionnelle remonte à 2014 quand il sort son premier album à succès titré « Merde », grâce auquel il remporte un prix pour les Caraïbes au Québec. Un an plus tard, il revient avec l’album « Pwenn fè pa/100 an lokipasyon » dans lequel il indexe les États-Unis d’Amérique pour leur ingérence dans la politique haïtienne. À la suite de son exclusion de l’Université d’État d’Haïti, Keb rebondit avec un autre opus qui traduit sa vision de l’éducation en Haïti, intitulé « Ecole Nord Mâle ». Il n’en restera pas là. En 2020, le chanteur de « Palais national » a  dressé  dans le répertoire  musical haïtien un « Barikad Lanmou », son dernier album.

Un militant avec une guitare pour arme

« Un chanteur qui chante plus que ce qu’il a, ou moins, est un bouzen », affirme Keb qui confie à la rédaction de Le Quotidien News, que sa musique raconte sa vie. « Ma musique, c’est ma vie. À travers cet art, je rapporte mon vécu, ce que je vis au quotidien » avance le compositeur. Ses lyrics charrient toutes les frustrations de la masse populaire, de la classe dite défavorisée.

C’est à la Faculté des sciences humaines (FASCH) que Keb s’est rendu compte qu’il pouvait utiliser la musique pour combattre  le système oligarchique qui, selon lui, oppresse la classe prolétaire. Ainsi se sert-il de sa guitare pour revendiquer de meilleures conditions de vie en Haïti. « De plus, je ne fais pas que chanter comme militant, j’investis également les rues pour brandir ma pancarte afin de dénoncer la corruption, la mauvaise gouvernance et les dérives qui gangrènent la société haïtienne », martèle la voix de « Jovenel se vòlò w ye ».

Kébert Bastien après plus de dix ans de carrière, ne mâche pas ses mots dans ses textes et continue à dénoncer les abus du parti au pouvoir. Témoin de l’histoire à l’instar de feu Manno Charlemagne, M. Bastien espère que sa musique transcendera l’espace et le temps pour conscientiser les gens.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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