Haïti/Santé : l’industrie pharmaceutique haïtienne couvre seulement 25% des besoins en médicaments de la population
2 min readDans une interview accordée au journal Le Quotidien News, le président de l’Association des Pharmaciens d’Haïti (APH), Pierre Hugues Saint-Jean, a fait le point sur la situation des pharmacies dans le pays. «Les médicaments fabriqués en Haïti couvrent seulement 25% de nos besoins, ce qui explique qu’une bonne partie des médicaments vendus ici proviennent de la République Dominicaine », a-t-il affirmé.
Selon Pierre Hugues Saint-Jean, les médicaments que nous consommons sur le territoire proviennent pour la plupart de la République Dominicaine et, bien qu’ils viennent de l’extérieur, leurs prix sont de loin moins élevés que ceux fabriqués en Haïti, rendant difficile toute concurrence.
« L’État n’investit pas particulièrement dans le domaine de la fabrication des médicaments, c’est surtout un champ d’investissement pour le secteur privé, comme c’est le cas déjà avec les laboratoires qui existent ici», déclare le représentant du secteur. Il avance que l’État peut toutefois mettre en place des incitations pour encourager les investissements et même accompagner les industries déjà présentes sur le territoire allégeant par exemple les taxes sur les matières premières qu’elles importent. Des incitations pour l’instant existantes.
Il existe pourtant des aspects dans la culture haïtienne qui pourraient favoriser le développement de ce secteur : notamment, la croyance des citoyens du pays dans les vertus médicinales des plantes. Le président de l’Association des Pharmaciens Haïtiens est d’avis que c’est une grande opportunité, que le pays pourrait exploiter comme le font déjà plusieurs pays comme : la Chine, l’Italie… Toutefois, il y a des normes à respecter dans l’utilisation des plantes. Il faut dire malheureusement que l’instabilité qui règne en Haïti affecte l’industrie en limitant les possibilités d’études et en décourageant les investisseurs qui hésitent à risquer leurs avoirs dans un pays aussi instable.
Par ailleurs, M. Saint-Jean soutient que ce n’est pas toujours un problème lorsqu’un pays ne satisfait pas tous ses besoins en médicaments puisque chaque pays en importe quand même. « Le problème, c’est la quantité importée, la quantité d’argent envoyée aux autres pays. La République Dominicaine par exemple en produit pour son marché et pour d’autres territoires », continue-t-il.
L’industrie pharmaceutique reste quand même un champ d’activité intéressant, passionnant et rempli d’opportunités. M. Saint-Jean affirme qu’un jeune s’y intéressant pourrait faire son chemin et avoir une carrière satisfaisante. Il serait toutefois souhaitable qu’Haïti puisse utiliser ses ressources inexploitées et développer cette industrie, à condition toutefois que soient assurées la stabilité et la sécurité.
Ketsia Sara Despeignes