Bras de fer entre Renand Hédouville et la société civile
3 min readL’Office de Protection du Citoyen (OPC) est à couteau tiré avec les organismes des droits humains. Le protecteur du citoyen, Renand Hédouville, est accusé de corruption dans le processus aboutissant à la désignation de Rémy Edmé comme nouveau représentant de la société civile au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). Une accusation rejetée d’un revers de main par le numéro un de l’OPC, qualifiant de stérile la démarche des protestataires.
Après avoir écrit aux organisations des droits humains les informant de la fin du mandat de leur représentant au CSPJ et de la nécessité pour eux, d’organiser des élections afin de procéder à son remplacement, l’OPC confirme le citoyen Remy Edmé comme remplaçant de Chenet Jean Baptiste à la plus haute instance du pouvoir judiciaire du pays. Une annonce qui a soulevé la colère de la majorité des organisations des droits humains, très populaire, qui dénonce une opération frauduleuse.
À cet effet, plusieurs de ces organismes dont le RNDDH, la CE-JILAP, la POHDH, entre autres, ont écrit au CSPJ pour désapprouver ce choix qui n’est pas d’eux. Ils évoquent une élection truquée montée de toute pièce en vue de satisfaire la volonté du pouvoir. Cette semaine, les mêmes organisations ont écrit au protecteur du citoyen pour l’inviter à reprendre le processus qui, selon elles, avait été réalisé en violation de la loi et en dehors des pratiques habituelles de désignation de leur représentant au CSPJ.
Les signataires de la correspondance ont dénoncé un processus clandestin basant sur la fraude et le vice. Les protestataires disent n’étaient pas au parfum de cette élection réalisée en totale contradiction avec la loi. Pour eux, cette démarche s’inscrit dans la stratégie de l’OPC visant à faire plaisir à l’exécutif qui veut vassaliser le CSPJ. Par conséquent, ils invitent l’OPC à se ressaisir et à reprendre le processus.
Renand Hédouville ne se montre pas ébranlé. Il ne fait non plus signe qu’il va satisfaire les revendications des organisations protestataires. Dans sa réaction à ce sujet, le protecteur du citoyen qualifie de stériles les attaques de ces organisations. Selon lui, ces acteurs s’en prennent à lui en raison du fait qu’il n’a pas pris en compte la sollicitation du directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, qui lui aurait demandé de reconduire le citoyen Chenet Jean Batiste.
Notons au passage que ces organisations signataires évoquaient cette même thèse en début de semaine contre le protecteur. Son choix de M. Remy Edmé était une stratégie de la présidence pour évacuer le professeur Chenet Jean-Baptiste en vue du contrôle pure et simple du CSPJ. Ce dernier attirait sur lui l’animosité du président pour avoir voté en faveur de la résolution de cette institution constatant la fin du mandat de Jovenel Moïse, reprochaient les défenseurs des droits humains.
Claire S. Destiné