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Un dernier hommage à Jovenel Moise sur fond de tension

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Le président Jovenel Moise, assassiné le 7 juillet 2021, a reçu, ce vendredi 23 juillet 2021, son dernier hommage dans sa ville d’origine, le Cap-Haitien. Cet évènement aux aspects solennels et tristes, s’est pourtant tenu au milieu de grandes tensions soulevées par des partisans du feu président.
Chansons solennelles, un cercueil recouvert du drapeau haïtien et de l’écharpe présidentielle, des fleurs un peu partout sur le podium, entourant le cercueil, les hommages des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), la sœur du président, éplorée, le fils et la veuve réclamant justice. C’est autour de ce climat qu’ont eu lieu les funérailles de l’ancien chef d’État, sauvagement assassiné dans sa résidence privée. Pourtant, à l’arrière-plan de cet évènement, se trouve une situation de tension provoquée par les partisans en colère du défunt.
En effet, dès le mercredi 21 juillet 2021, la route nationale #6 a été bloquée par de containers tout près de la Grande-Rivière du Nord, arguant que justice devrait être rendue à Jovenel Moise avant son enterrement. Les gens qui ont voulu se rendre à tout prix à la ville d’origine du président assassiné ont dû emprunter un autre chemin.
Les fils et filles de la ville ne se sont pas arrêtés à cela puisque Léon Charles, directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), aurait été attaqué alors qu’il inspectait les dispositifs pour les funérailles. Les gens, en colère, lui ont reproché d’avoir échoué à protéger le président et ainsi que la passivité des agents de sécurité qui étaient censés défendre ce dernier lors de sa mort.
Ajouté à cela, une rencontre entre la PNH et des manifestants du Nord aurait provoqué une situation de panique au cours de la journée du vendredi. Malgré les protestations de certains des habitants du Nord, les funérailles ont quand même été organisées avec, toutefois, une forte présence policière.
Tandis des natifs de la ville du Cap-Haitien exprimaient leurs soupçons quant à la complicité de l’État dans le drame, ils faisaient aussi un retour dans l’histoire pour rappeler à ceux qui l’auraient oublié, que cela faisait en tout 5 chefs d’État originaires du Nord que des hommes de Port-au-Prince assassinaient. Aussi, lorsque dans ses mots de circonstance, le fils défunt a parlé de réagir avec sagesse et de justice pour son père, il reçut des applaudissements en guise d’approbation.
Il est à rappeler que le Premier Ministre Ariel Henry, installé récemment, a affirmé vouloir avancer avec l’enquête sur cette affaire jusqu’à ce que tous ceux, liés de près ou de loin au meurtre, puissent répondre de leurs actes. Il a aussi souligné la nécessité qu’il y avait pour que des sanctions dissuasives et exemplaires soient prononcées.
Ketsia Sara DESPEIGNES

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