Quand Martissant devient un No man’s land à l’intérieur d’Haïti
3 min readPas de répit pour les gangs armés qui terrorisent la population à l’entrée Sud de la capitale. La police nationale a du mal à récupérer le sous-commissariat de Martissant contrôlé par les bandits depuis quelques temps. Nombreux sont les citoyens qui réclament à cor et à cris une intervention des forces de l’ordre pour mettre un terme à la terreur que font régner les bandits.
Pas un jour sans qu’on en parle dans la presse. La situation de terreur qui règne à Martissant constitue un lourd supplice pour la population qui, depuis le premier juin 2021, évolue sur un territoire divisé en deux. Tous ceux qui s’aventurent à traverser la troisième circonscription le font sous peine d’être victime d’une balle, comme ce fut le cas des deux personnes tuées dans la zone le jeudi 5 août.
Personne ne sait pendant combien de temps cette escalade de violences va durer. Mais, force est de constater que ce sont les gangs armés qui détiennent le contrôle de l’entrée Sud de la capitale qu’ils ont fini par réduire en un No man’s land.
De nombreux citoyens réclament à cor et à cris une intervention des forces de l’ordre pour mettre un terme à la terreur que font régner les bandits.
L’autre préoccupation pour les habitants, c’est l’état déplorable de la route qui amène à quatre départements géographiques du pays et à une partie du département de l’Ouest. Cet axe routier est défoncé de toutes parts, en plus d’être encombré de tonnes de boue et de détritus. Certaines parties sont en terre battue. Ce qui constitue un risque supplémentaire pour la vie des usagers qui, en dépit de tout, tentent de braver le danger.
Pour ces citoyens, une intervention des responsables du ministère des travaux publics, transports et communications s’avère nécessaire.
Parallèlement, des citoyens empruntent d’autres voies pour se rendre au centre-ville de Port-au-Prince. Ils passent par la route de Diquini et St-Roc, pour se rendre dans la commune de Pétion-Ville. D’autres fréquentent la route de Saint Jude, traversant Morne l’hôpital, pour éviter le danger de Martissant. Dans tous les cas, le danger que l’on encourt en énorme.
Jusqu’à présent, les tentatives des forces de l’ordre pour enrayer les actions des bandits n’ont pas encore donné de résultats probants. Une opération a été menée par des membres de l’Unité départementale de maintien de l’ordre, UDMO, en vue de reprendre le contrôle du sous-commissariat de Martissant. Là, des agents ont failli y laisser leur peau.
La porte-parole de la PNH, Marie Michel Verrier, a confirmé la blessure par balle d’un policier lors d’une opération le 8 août dans Martissant pour tenter de ramener la paix et la sécurité.
Si la police peine à contenir les malfrats, les observateurs sont unanimes à reconnaître que le rétablissement d’un climat sécuritaire dans le pays, notamment à l’entrée Sud de Port-au-Prince est une condition sine qua non dans la perspective des prochaines élections, des scrutins qui doivent contribuer à rétablir la stabilité dans le pays.
Mario Sylvain