Covid-19 : pour l’OMS, une troisième dose de vaccin n’est pas nécessaire pour l’instant
3 min readL’Organisation mondiale de la santé a dénoncé mercredi la ruée des pays riches vers une troisième dose de vaccin contre le Covid-19. Pour elle, les données n’ont pas démontré la nécessité d’un rappel pour l’instant et la priorité doit être donnée à la couverture vaccinale complète des zones à faible taux de vaccination.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé, mercredi 18 août, d’atteindre une couverture vaccinale complète dans les zones présentant des taux de vaccination faibles avant de lancer des campagnes de rappel dans les pays où la population est déjà majoritairement vaccinée.
« Nous pensons clairement que les données actuelles n’indiquent pas que les rappels sont nécessaires », a déclaré la scientifique en chef de l’OMS, Soumya Swaminathan, lors d’une conférence de presse à Genève. Il faut « attendre que la science nous dise quand les rappels sont nécessaires, quels groupes de personnes et quels vaccins ont besoin de rappels », a-t-elle expliqué.
D’un point de vue « moral et éthique », il n’est également pas bon à ses yeux que les pays riches injectent la troisième dose « quand le reste du monde attend sa première injection », a ajouté Soumya Swaminathan.
« Il y a suffisamment de vaccins dans le monde mais ils ne vont pas aux bons endroits, dans le bon ordre », a de son côté déclaré le conseiller du directeur général de l’OMS, Bruce Aylward. Pour lui, deux doses devraient être administrées aux personnes les plus vulnérables dans le monde avant que les rappels ne soient administrés aux personnes déjà entièrement vaccinées. « Nous en sommes très, très loin », a-t-il ajouté.
Campagne de rappel annoncée aux États-Unis
De leur côté, les autorités sanitaires américaines ont annoncé mercredi le lancement d’une campagne de rappel des vaccins anti-Covid de Pfizer et de Moderna pour tous les Américains à partir du 20 septembre.
Les Américains ayant reçu l’un de ces sérums pourront demander une troisième injection huit mois après la deuxième, ont annoncé de hauts responsables sanitaires, soulignant la poussée actuelle de l’épidémie liée au variant Delta dans le pays.
« Les données disponibles montrent clairement que la protection contre l’infection au Sars-CoV-2 commence à baisser avec le temps après les premières doses de vaccin », ont-ils justifié dans un communiqué signé par la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), Rochelle Walensky, et la cheffe par intérim de l’Agence américaine des médicaments (FDA), Janet Woodcock.
Plusieurs pays ont déjà commencé des campagnes de rappel à destination de certaines parties de leur population, dont Israël qui a récemment abaissé à 50 ans l’âge minimum pour se faire administrer une troisième dose.
La France, elle, mettra en place une campagne de rappel de vaccin anti-Covid à la rentrée en administrant une troisième dose aux personnes ayant reçu les premières injections en tout début d’année.
Avec AFP et Reuters