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Au loin, dans un tumulte assourdissant et par un vent d’indignation à peine perceptible

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J’ai entendu, pour une énième fois, les cris de ceux pour qui le soleil semble refuser de se lever. J’ai vu toute la symbolique d’un père, d’une mère, d’un frère, d’une sœur, d’un fils, d’une fille, levant les bras, non pas au ciel, mais en direction du bourreau marquant la fin du début douloureux d’un rêve dont on lui a si souvent vanté l’ «extraordinaire». 

J’ai d’abord été choquée, puis triste, puis énervée. Énervée pour toutes les raisons qui vous révoltent toutes et tous, mais plus encore, tellement plus encore. Je me suis mise à penser à l’histoire, à la mémoire, aux mémoires, puis à des concepts. J’ai pensé à celui de « dignité humaine » de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, à celui de « solidarité internationale » de la convention relative au statut des réfugiés de 1951, à celui de « devoir d’assistance » si souvent repris. 

Je conçois aisément et assez rapidement le fait qu’un État soit avant tout responsable du bien-être de ses filles et fils, je conçois même l’idée que toute obligation de solidarité, d’assistance, et même de considération la plus simple, est avant tout affaire de morale. Et c’est justement de morale dont il est question. Une morale qui a si souvent souhaité faire la leçon à un droit international qui n’a de contraignant que les humeurs versatiles de ces « uns » qui peuvent se le permettre.

Que l’on me comprenne bien, la misère, le désespoir, la douleur, la résignation ont tous un visage, et c’est celui de ces personnes qui, malgré eux, nous ont rappelé que l‘indifférence elle-aussi a un visage, celui d’un cavalier magnifiquement installé sur sa monture, ambassadeur d’une terreur annoncée. L’inacceptable a aussi un visage, c’est celui de fillettes voilées, de pères et mères de familles maltraités, de familles entières noyées sous les flots d’un barrage meurtrier. 

Je peux également concevoir que la « vermine » soit « persona non grata » sur le seuil de votre porte, mais une « vermine » qui lève les bras et implore toute la pitié qu’elle se croyait en droit d’espérer mérite autre chose, autre chose que le châtiment des traitres et des sans-droits. Les indésirables n’ont commis que seul crime celui de s’être un peu trop attachés à leurs bourreaux, un genre de syndrome de Stockholm à une toute autre dimension. Que dire d’un groupe de personnes qui se sont laissé convaincre par les promesses d’un rêve internationalement promu et qui ont souhaité y goûter. Le « venez tous, comme vous êtes, croquer une part de rêve » semble s’être effrité, le temps de renvoyer chez eux ceux-là même dont on a pollué la maison, non sans l’aide du majordome. 

L’asile n’est peut-être qu’un concept, mais l’empathie non. Le droit international n’est peut-être jusqu’à aujourd’hui qu’un vœu pieu, mais la dignité humaine, le devoir moral, l’humanité non.

Source Anonyme

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