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Nannley Duverly, un flûtiste sensationnel

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Par le soufflement de sa bouche et la finesse de ses doigts orientant le vent à travers la flûte pour au final donner un son sensationnellement agréable à l’ouïe, Nannley Duverly Jacques voit son nom se hisser dans les annales de la musique classique haïtienne. Pour le plaisir des adeptes de la musique, le talentueux flûtiste espère se produire à Karibe Convention Center en novembre prochain.

Ceux qui prêtent une certaine curiosité à l’évolution psychique des enfants, seraient prêts à affirmer que Nannley Duverly Jacques, depuis sa naissance un premier septembre, noue avec la musique une relation adjacente particulièrement intéressante. Car, dès sa petite enfance, le capois  se voue à la virtuosité de ce bel art fascinant.

« J’ai commencé à jouer de la musique à l’âge de cinq ans », se souvient le flûtiste capois, parlant de ses débuts dans la musique. À ce sujet, il conte une petite anecdote. « Quand j’étais gosse, j’avais la vilaine habitude de taper sur tout dans la maison, en particulier sur les ustensiles de cuisine, sans me soucier du bruit tapageur que cela produisait. Ainsi, mon père a décidé de me payer une école de musique pour apprendre la percussion »,  raconte Nannley. Il importe de préciser qu’il a fait ses débuts sous la houlette du célèbre bassiste capois Samson Gabriel, qui évolue actuellement aux États-Unis.

Dans ce bain musical, Nannley est émerveillé non seulement par la magie de  Mozart, mais aussi il se découvre lui-même au contact de nouveaux instruments comme le piano par exemple. Sitôt, attiré par le son majestueux des claviers, il développe ses aptitudes à jouer au piano, et se fait vite remarquer par son tuteur d’alors, en l’occurrence le bassiste Samson Gabriel qui, d’ailleurs, ne perd pas de temps à en faire part à son père qui va lui payer également le cours de piano.

« Mon père était plutôt dubitatif quant à mes capacités à apprendre les deux instruments simultanément, à savoir la batterie et le piano. Mais, il s’est  fié à la persistance du professeur qui était témoin de mes capacités. Plus intéressant encore, un an après, mon père m’a offert mon tout premier instrument, un beau piano »,  se souvient le jeune musicien tout souriant, lors d’une entrevue octroyée au journal.

Plus loin, Nannley reconnaît que ses débuts dans la musique étaient un poil difficile. Malgré ses aptitudes, il n’avait pas encore le physique adéquat pour manipuler à sa guise la batterie, d’une part. Par ailleurs, étant enfant, Nannley n’était pas assez conscient de l’essence même de la musique. Il ne se contentait que de jouer sans se laisser bercer par la magie de celle-ci. Mais au fur et à mesure qu’il a grandi, il est parvenu à dominer son art, jusqu’à devenir aujourd’hui un musicien hors pair.

En 2010, il tombe sous le charme d’un nouvel instrument qui le séduit à jamais. Il s’agit de la flûte traversière. C’est en effet le professeur et chef d’orchestre du Philharmonique CEMUCHCA, Tchoupi Hilaris, qui inspire ses doigts. Aussi vite  que l’éclair, il progresse, puis devient le principal flûtiste du Cercle des musiciens chrétiens capois, deux ans après. Fort de son talent, le jeune musicien prend part à des camps de musique, notamment à la Sainte Trinité, où il a véritablement lancé sa carrière en 2013. Un peu plus tard en 2018, il est accepté à l’audition nationale ultra compétitive de l’Orchestre national d’Haïti, où il a l’opportunité de côtoyer le célèbre flûtiste, Mercedes Smith.

Nannley Duverly Jacques  s’intéresse en outre au Jazz, au style musical de Steevie Wonder dans lequel il se lance en 2015. Cette énergie fantasmagorique qu’il émet dans ce style qu’il exécute à la perfection, le mènera sur le chemin de grands noms de la musique comme Mushy et Joël Widmaier, Johnbern Thomas, Fabrice Rouzier, Denis Belyakov, David Casséus, Rolph Stong Wood, entre autres.

Le brillant musicien, Nannley Duverly, part découvrir l’univers rien qu’en se laissant guider par le son de la musique. Pour lui, cet art est la base de tout. « La musique est omniprésente dans la vie quotidienne. Dans ce qu’on fait, on a besoin de rythme, d’harmonie et aussi de mélodie », explique l’ancien élève du chef d’orchestre Caitlynn Acy (2011).  Le CEO de l’académie Nannley Duverly Flûte, est aussi fasciné par l’énergie spirituelle que lui fait ressentir la musique. « En effet, La musique est très spirituelle pour moi. En fait, j’ai toujours eu l’impression d’être connecté à plusieurs autres mondes invisibles parce que je ne joue pas uniquement avec mon corps, je me sers également de mon âme », confie celui qui aspire à être le soliste de l’orchestre philharmonique de Berlin à l’instar de son modèle Emmanuel Pahud. « Jou m rive jwe tankou l, m pap di moun Bonjou », plaisante-t-il sur un ton hilarant.

Par son talent hors pair, le jeune musicien donne un visage à la fierté d’Haïti et même de la Caraïbe, en étant le seul Haïtien dans un projet réunissant plus de 195 pays constituant « l’orchestre de la terre » (Earth Orchestra). Pour le compte de l’ambassade américaine, il s’est produit aux côtés de Johnbern Thomas et de son groupe à l’occasion du black month. Et récemment en 2021, il a mis le feu au prestigieux festival de Jazz de Port-au-Prince, PaPjazz. Ce sont autant d’événements culturels qui ont marqué la carrière du flûtiste haïtien, formé en musique classique au Conservatoire national de la République Dominicaine en 2020.

Avec une discipline musicale forgée par trois à quatre heures de temps de pratique journalière, le jeune artiste persiste à charmer par sa mélodie les oreilles fanatiques de bonne musique. En novembre prochain, il se produira au Karibe Convention Center. L’ultime occasion pour les adeptes du cinquième art de l’admirer dans ses œuvres.

Statler LUCZAMA

luczstadler96@gmail.com

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