jeu. Nov 21st, 2024

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À la découverte de Daphney Hérold et de son amour pour la médecine !

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Avec enthousiasme, élégance et amour, Daphney Hérold présente régulièrement une émission de santé publiée sur une plateforme en ligne.  Daphney n’hésite de manifester tout son amour pour la médecine, une profession qui la fascine depuis son enfance et, grâce à elle, plus d’un se réjouit des informations pertinentes partagées. Parallèlement, elle se montre aussi adroite dans bien d’autres domaines, comme l’activisme social ou les sciences politiques. Dans cette nouvelle édition de « Etre Femme Haïtienne », découvrons cette jeune femme dont le parcours insuffle de l’espoir.

Ceux qui s’intéressent aux questions d’ordre sanitaire, ont probablement déjà rencontré Daphney Hérold sur les réseaux sociaux, présentant une chronique médicale. Lèvres légèrement rosées, yeux scintillant derrière ses lunettes à monture rouge, cheveux naturels souvent coiffés de manière à servir de fond noir mettant en valeur ses mèches folles : le tout, en plus de sa façon d’articuler et de son langage gestuel, reflète son charisme derrière la caméra de « Net al Kole Média », une plateforme digitale.

« J’ai grandi dans une famille chrétienne de cinq enfants, comprenant quatre filles et un seul garçon », raconte Daphney Hérold, étudiante en médecine et en sciences politiques.  Mais le destin a voulu que l’unique garçon de la famille soit trisomique. Ce qui a profondément attristé sa famille. « Car le diagnostic a été posé tardivement et il nous a fallu l’aimer et l’éduquer sans assistance psychosociale », regrette Daphney, troisième de sa fratrie. Enfant, contrairement aux autres gamins bruyants de son entourage, elle se sentait mieux dans la tranquillité en déchiffrant quelques bonnes pages. 

Elle garde encore au tréfonds de sa mémoire quelques beaux souvenirs de son enfance marquée par la présence d’une mère aimante qui a abandonné sa carrière d’infirmière pour élever ses enfants. « Mes deux grandes sœurs et moi, avons été élevées comme des triplées, partageant les mêmes vêtements et le même plat lors des repas que ma mère nous donnait par bouchée chacune à notre tour, c’est l’un de mes meilleurs souvenirs que j’ai après nos promenades du dimanche après-midi au Champs de mars et nos vacances d’été à la campagne », se remémore Daphney, qui s’inspire énormément de sa mère.

Son parcours

Après avoir réussi son baccalauréat au Lycée Marie Jeanne où elle a enchaîné toutes ses classes secondaires, Daphney Hérold a intégré la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé de l’UNDH en 2017 afin de poursuivre son rêve d’enfance.  « S’il y a une façon dont on est sûr de marquer la vie de quelqu’un, c’est en l’aidant à identifier et à résoudre ses problèmes de santé, estime Daphney, passionnée par son métier.  C’est un souci qui m’a animée très tôt, inculqué en partie par ma famille, qui a remarqué mon empathie envers autrui dès mon plus jeune âge et mes résultats exceptionnels en classe ».

Fascinée par la diplomatie, elle a réussi à intégrer l’Institut National de Gestion et des Hautes Études Internationales en 2019, malgré son emploi du temps bien chargé en raison de ses études de médecine.  Ce qui la motive à se former en sciences politiques en réalité c’est de pouvoir intégrer un jour les espaces décisionnels afin de faire bouger les choses de l’intérieur, si l’on en croit ses propos.

« Mon expérience m’a appris qu’il est préférable de résoudre les problèmes à leur source et pour cela il est important d’intégrer les espaces décisionnels », affirme Daphney, qui croit fermement en ses idées et en ses intentions sincères pour le bien-être de sa communauté. « Les sciences politiques sont précieuses dans ma carrière, parce qu’elles m’aideront à résoudre les problèmes administratifs courants qui impactent la vie quotidienne des médecins et de leurs patients dans les hôpitaux », poursuit Daphney, ex-Ministre de l’Éducation au sein de la Commission Nationale des écoles associées de l’UNESCO, qui rêve d’occuper le poste de Ministre de la Santé Publique et de la Population.

Sa lecture de la crise actuelle

« Il est flagrant que ça va mal, à l’image du pays ou je dirais plutôt de nos dirigeants. Le système est défaillant en termes d’infrastructures et l’exemple le plus concret que je puisse citer est celui de l’Hôpital Général, censé être l’hôpital de référence de tout le pays, déplore la jeune bénévole  de l’ONG Educare Ayiti. Les patients eux-mêmes n’ont pas de quoi se permettre des soins médicaux, et la plupart ont une assurance santé qui ne couvre pas assez les frais ou bien ils n’ont pas d’assurance du tout ».

Selon l’universitaire, le corps médical est ébranlé d’un côté du fait de la pénurie de main-d’œuvre et de l’autre en raison de la question de l’accréditation qui peut poser un réel problème de confiance dans le système de soins. « Or, c’est la base de la relation médecin-patient, soutient-elle. Même si c’est un fait que ce n’est pas et que ça n’a jamais été la question de l’accréditation qui a l’origine de nos bons médecins haïtiens, nous ne pouvons faire fi des standards internationaux », déclare Daphney, membre active des Jeunes Acteurs pour le Changement (JEACHA).

Pour répondre aux besoins de santé de la population, selon elle, il nous faut investir dans nos facultés de médecine car un système de santé solide commence avec des professionnels de santé bien formés et encadrés.  « Accorder aux étudiants et aux chômeurs une assurance qui couvre la quasi-totalité de leurs frais médicaux. Optimiser les services d’assurance déjà présents. Enfin établir une bonne politique publique de santé avec une priorité sur la médecine préventive », indique l’activiste sociale, du département de la Valorisation de la Femme au sein de l’Initiative Cazir (INIC).

Depuis quelque temps, la présentatrice Daphney Hérold collabore avec l’équipe de « Net al kole », partageant des contenus novateurs sur des notions sanitaires. « Cela reste une collaboration dont je suis extrêmement fière et je suis très reconnaissante envers Ravensley Boisrond pour cette opportunité », confie-t-elle avec gratitude. Elle espère à l’avenir avoir une émission télévisée encore plus attractive  et plus enrichissante.

Son histoire n’est qu’à son début. Il lui reste encore du chemin à faire avant d’atteindre ses objectifs. Mais une chose est certaine. « Je suis définitivement loin de là où j’ai commencé », assure Daphney, affirmant vouloir rendre encore plus fière sa mère.  « Je suis consciente des sacrifices qu’elle a consentis pour nous offrir un bel avenir, et je tiens à la remercier publiquement pour cela. Merci de m’en donner l’opportunité ! », déclare-t-elle avec beaucoup d’émotion.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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