À la découverte Me Bedeline Jean-Noël, passionnée de maquillage !
5 min readBedeline Jean-Noël est une jeune entrepreneure et avocate qui investit dans le pays depuis trois ans. Passionnée de maquillage, elle est à la tête d’une entreprise individuelle qui travaille dans le domaine de la beauté et de la mode. À l’heure où le pays connaît des moments sombres en raison des crises socio-politiques, la juriste pense qu’il faut des nationalistes, des hommes de cœur et honnêtes qui pensent au bien-être d’Haïti. Découvrons dans les lignes qui suivent cette jeune femme à l’avenir prometteur.
Née à Port-au-Prince, précisément à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (UEH), Bedeline Jean-Noël est une jeune femme orpheline de père, qui a passé le plus clair de son enfance avec sa marraine qui habitait à Carrefour-Feuille, avant de rejoindre sa mère à Tabarre. « J’ai eu une enfance très active. J’étais entourée de ma famille dont je suis l’aînée », confie la jeune avocate au Barreau de Port-au-Prince.
Elle a fait une partie de ses études primaires à l’École Sainte Trinité de Port-au-Prince. En raison des tumultes dus aux crises socio-politiques de 2004, elle a dû achever ses études primaires au Collège Cœur de Jésus de Shada. Elle a entamé ses études secondaires au Lycée de Marie-Jeanne, juste avant de les boucler dans sa précédente école.
La jeune femme de 26 ans a toujours cru qu’elle allait étudier la médecine. Mais arrivée au secondaire, son professeur d’Introduction au droit lui a permis de comprendre l’importance du droit dans la société et notamment dans la vie d’une femme. « De plus, il y a avait mon beau-père qui me parlait constamment du droit. Après un certain temps, j’ai dû tirer un trait sur mon rêve de devenir médecin parce que je voulais suivre le courant de mon beau-père », avoue Me Bedeline Jean-Noel, qui se plaît à feuilleter de beaux ouvrages.
En dépit de son emploi du temps bien garni, Bedeline Jean-Noël parvient à maintenir parfaitement l’équilibre entre son métier d’avocate et l’entrepreneuriat. « L’entrepreneuriat est un domaine libre ainsi que le droit bien que le métier d’avocat ait ses restrictions. Mais je parviens quand même à garder l’équilibre puisqu’ils ne sont pas connexes », assure Me Jean-Noël, qui aime travailler en équipe en tant qu’entrepreneur.
« La femme haïtienne peut se tourner vers l’entrepreneuriat parce qu’il est considéré comme étant un facteur capital pour une économie en pleine croissance, car il désigne l’action d’entreprendre, de mener à bien un projet. Ce qui est idéal dans la société haïtienne où la plus grande partie de l’économie tourne autour des hommes », croit Bedeline Jean-Noël ajoutant que le marché du travail est restreint.
Passionnée de maquillage, elle est à la tête d’une entreprise individuelle qui évolue dans le domaine de la beauté et de la mode. :À Bedoo Makeup, nous offrons des services de toutes sortes en ce qui concerne précisément la beauté à savoir : maquillage, coiffure, onglerie, vente de produits cosmétiques; et nous formons aussi des jeunes dans lesdits domaines », indique la PDG qui compte inaugurer une nouvelle succursale à Delmas 69, dans les locaux du complexe Dede. « C’est une initiative qui commence déjà à faire son chemin dans ma vie, témoigne-t-elle. Grâce à elle, je peux dire que je suis indépendante ».
De nos jours, le pays traverse une crise sans pareil, sur le plan politique, socio-économique et culturel, constate la juriste. Ces problèmes ne datent pas d’hier, si l’on en croit ses propos. « La grande responsabilité retombe sur le peuple haïtien dans le choix politique. Mais il y a aussi un problème d’éducation qu’on ne peut ignorer. Le peuple ne sait pas à quel saint se vouer. À chaque revendication nous enregistrons beaucoup plus de pertes car nous nous suivons des soi-disant leaders qui ne pensent qu’à leurs intérêts mesquins », déplore-t-elle.
En outre, « nous avons un État dans lequel la majorité des lois ne sont pas respectées, nous vivons dans l’impunité, la corruption nous ronge de tous les côtés. L’insécurité nous pousse à laisser le pays et nous restons sans rien faire. Les Haïtiens ne sont plus des nationalistes, ils préfèrent prendre la fuite au lieu de se battre pour la paix et la stabilité », fustige-t-elle, convaincue que nous serions encore dans l’esclavage si nos ancêtres avaient été ce genre d’hommes et de femmes que nous sommes aujourd’hui.
Comment s’en sortir ?
L’avocate au Barreau de Port-au-Prince pense qu’il faut un consensus entre les acteurs politiques pour organiser les élections. « Il faut aussi qu’on trouve une stabilité sur le plan sécuritaire, parce qu’à l’heure où l’on parle, le pays est divisé. Il est difficile voire impossible d’aller d’un département à un autre sans la permission des hommes armés », affirme Mme Jean-Noël.
« Il nous faut aussi des nationalistes, des hommes de cœur et honnêtes qui pensent au bien-être du pays. Nous avons besoin d’Haïtiens qui croient au travail, aux valeurs, en l’éducation, qui sont prêts à se battre pour leur pays et qui n’acceptent pas de faire n’importe quoi pour de l’argent », défend l’avocate, invitant ses pairs à abandonner la dialectique des armes pour embrasser l’arme de la dialectique afin de remettre sur pied la nation haïtienne. Ainsi, elle croit qu’une fois la stabilité établie sur le plan politique, les autres secteurs d’activité connaîtront un changement.
En ce qui concerne la recrudescence de la violence faite aux femmes et aux filles, elle propose un travail de sensibilisation féministe dans le pays et une campagne éducative des femmes et des filles pour leur apprendre à connaître leurs valeurs. « Nous devrions penser à promouvoir l’équité de genre dans tous les secteurs d’activité (50%) », suggère Me Jean-Noël, affirmant que c’est à cause de cette inégalité que les hommes traitent les femmes de cette manière, car selon elle, ils prennent les femmes pour des faibles.
La PDG de Bedoo Makeup se dit fière du chemin qu’elle poursuit et vise à réaliser ses rêves. Jeune femme très ambitieuse, elle affirme puiser son inspiration dans tout ce qui est bon et positif, qui peut la conduire vers la réussite. « J’appelle la jeunesse haïtienne à se fixer des objectifs. En ayant des objectifs, vous ferez tout pour les atteindre. Croyez en vous et en vos rêves », conclut cette jeune femme à l’avenir prometteur.
Statler LUCZAMA
Luczstadler96@gmail.com
Me Jean Noël est une merveilleuse femme Haïtienne mes felicitations