À la rencontre de l’ancienne voix de Miroir des jeunes, Esméralda Milcé
4 min readEsméralda Milcé, l’ancienne voix de Ayiti Deploge, cette émission culturelle qui a permis aux jeunes artistes de prendre leur envol, est une communicatrice passée de présentation qui ne cesse de claironner le professionnalisme dans le métier du journalisme.
La culture et la communication ont toujours donné le ton à la carrière de cette jeune femme originaire des Gonaïves, Esméralda Milcé. Communicatrice passée de présentation, Esméralda est attirée par la magnificence de la culture haïtienne, sa littérature et sa musique en particulier, qu’elle a pu découvrir grâce à la grande culture de ses frères et sœurs. « Je crois que j’ai eu l’heureuse opportunité de pouvoir grandir dans une famille de six enfants, où l’on pouvait partager ses acquis intellectuels. En effet, j’ai beaucoup appris de chacun d’eux », confie la benjamine.
Elle a grandi avec cette flamme pour les mots qu’elle puisait dans les livres qu’elle délectait avec beaucoup d’enthousiasme. Une passion qu’elle a héritée de son grand frère journaliste et écrivain, Jean Euphèle Milcé. « Par l’entremise de mon grand frère, Jean Euphèle, j’ai pu côtoyer des auteurs de renoms dont Emmelie Prophète, Dany Laferrière entre autres », témoigne Esméralda qui se plaisait à discuter de livres à Vendredi littéraire qui se tenait hebdomadairement à l’Université Caraïbes à Delmas 29. C’est, de plus, ce grand frère tant aimé qui l’a orientée vers la communication.
Après ses études secondaires au Collège Dominique Savio, Esméralda a intégré la Faculté des Sciences Humaines pour étudier la communication sociale. A noter qu’elle a également été momentanément étudiante à l’INAGHEI qu’elle a dû abandonner au profit de sa carrière de communicatrice. Après quoi elle a fait une maîtrise en journalisme au CFPJ de Paris, afin de bien comprendre les contours du métier.
Excellente oratrice, elle a obtenu un stage à Radio Nationale où elle a fait ses débuts sur les ondes. Sous la coordination de Marc Exavier, Esméralda Milcé a animé de concert avec Jacques Adler Jean Pierre, Miroir des Jeunes. « Cette émission avait pour objectif de présenter à la jeunesse des modèles inspirants, des personnalités qui peuvent motiver les jeunes à réussir », dit la journaliste qui a tenu les rênes de cette émission durant trois ans, de 2005 à 2008. Elle a rejoint en 2008 l’équipe de Mat-Magazine, la matinale de la Télévision Nationale d’Haïti. Elle y a passé cinq fructueuses années, de 2008 à 2013. Pendant qu’elle rythmait MAT-MAG, l’animatrice amusait parallèlement le public de Ayiti Deploge, une autre diffusion qui a permis à bon nombre d’artistes d’exploser leur potentialité. « Ayiti Deploge est l’un des projets auxquels j’ai participé dont je suis fière. J’ai pris énormément de plaisir à permettre aux spectateurs de découvrir des jeunes talents qui, grâce aux opportunités qu’on leur a offertes, sont aujourd’hui de grandes stars dont, par exemple, Roody Roodboy, Fatima entre autres », affirme Esméralda qui ne cache pas sa fierté.
La belle oratrice qui nous a gâté avec sa douce articulation et sa présence majestueuse sur le plateau, a cependant été une jeune fille rongée par la timidité dans son adolescence. « J’ai été faire du théâtre dans mon jeune âge. C’était pour moi un moyen de vaincre ma timidité. Même si je ne m’exerce pas vraiment aujourd’hui, je reste néanmoins une passionnée de cet art de la scène », avoue l’ancienne responsable des relations publiques au Bureau Haïtien des droits d’auteurs (BHDA).
Tout au long de son passage dans le milieu médiatique, Esméralda a toujours fait du professionnalisme son précieux guide. « Je faisais mon travail avec amour et enthousiasme, déclare l’animatrice. C’est pourquoi je prenais toujours le soin de préparer mes émissions et faisais en sorte que mes invités soient sur mon panel en fonction de leur potentialité, de ce qu’ils ont à offrir, sans tenir compte de leur vedettariat », ajoute-t-elle. Cependant, elle déplore le manque de professionnalisme qui gangrène le secteur qui lui tient à cœur. « Quand on est journaliste, on doit être à même de comprendre et bien traiter les informations avant de les partager. Hélas ! Les journalistes disent n’importe quoi pour attirer l’attention. Ils se soucient davantage de leur vedettariat que de la qualité du travail qu’ils sont appelés à faire », tance l’ancienne collaboratrice de TV5 monde et France Culture.
Esméralda Milcé, a en outre pris part comme oratrice à côté d’Emmelie Prophète, l’une de ses auteurs favoris, à Citadelle Musée (2015), un film décrivant la plus grande forteresse du continent américain à savoir la Citadelle Henry, réalisé par Daniel Elie et Philippe Châtelain. « Ce projet m’a permis de découvrir ce monument historique qu’est la Citadelle Laferrière, la grande histoire qu’elle raconte. Cela m’a permis d’en déduire qu’il est important que chaque haïtien connaisse l’histoire de ce grand monument », confesse-t-elle.
Malgré son parcours couronné de succès, Esméralda estime toutefois qu’il y a beaucoup à faire. « Je dois avouer que j’ai eu de très bons moments dans ma carrière. Mais il est encore tôt pour moi de clamer une certaine satisfaction car il me reste encore beaucoup à faire », dit la perfectionniste, Esméralda, qui espère atteindre le paroxysme du succès.
Statler LUCZAMA
luczstadler96@gmail.com