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Me Rick, un talent qui promet

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Alex Ricardo Bissainthe, plus connu sous le pseudo de Me Rick, est un jeune artiste qui espère briller dans l’industrie musicale haïtienne. Malgré les nombreux obstacles, le jeune chanteur n’entend pas lâcher prise et souhaite réaliser son rêve le plus cher.

Le rêve le plus cher de Me Rick est de performer devant une foule immense, dans un stade de standard international. « Je ne pense pas à Sylvio Cator. Je te parle d’un vrai stade », précise avec beaucoup d’humour, l’originaire de Jacmel, Alex Ricardo Bissainthe, qui se nourrit de grandes ambitions. Il rêve en effet de vivre un moment titanesque, un instant glorieux à l’image de son modèle, le Roi de la Pope, le célèbre Mickael Jackson. « Je suis un grand fan de Mickael Jackson. L’énergie qu’il dégageait sur scène était époustouflante. Ce qui m’épatait le plus dans ses concerts, c’est l’immensité de la foule qui clamait son nom », confesse le chanteur enthousiasmé par la légende.

Ricardo a découvert tôt dans son adolescence sa passion pour la musique. D’abord, comme il est courant chez la plupart des jouvenceaux de l’église, il commence à s’intéresser à la percussion en jouant de la batterie. Son sens aigu de la musique le place à la tête du Chœur des anges, une chorale d’enfants. « C’était ma première chorale. C’est moi qui composais les morceaux que chantaient ces enfants », déclare le maestro qui, par la suite, va instaurer un groupe de six chanteurs qui se font appeler les Princes du ciel. « On a pu performer dans de nombreuses activités à l’église, que ce soit dans des concerts, dans des campagnes évangéliques et autres cérémonies de ce genre », se remémore Me Rick qui, si l’on s’en tient à ses dires, a composé près d’une cinquantaine de chants à caractère évangélique.

Au Lycée National de Pétion-vile, où il a fait toutes ses études secondaires, Ricardo Bissainthe ne cache pas son talent. Au contraire, il l’exploite pour le bonheur de tous. « Tous les matins au lycée, je prenais part à la cérémonie précédant la montée du drapeau. C’était quasiment la même ambiance qu’aux campagnes évangéliques », raconte Me Rick qui prenait son pied devant la foule de religieux et d’élèves qui l’écoutaient passionnément. « A chaque fois qu’on participait aux activités parascolaires, c’était pour moi l’opportunité de faire valoir mon talent », ajoute-t-il.

C’est à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université d’Etat d’Haïti qu’il va se trouver le pseudo Me Rick. Il se voit alors comme un chanteur qui s’engage, qui prend la défense des démunis. Sur scène, il fait penser aux débuts de certains artistes engagés, comme Jean Jean Roosevelt en particulier.

En 2018, il fait son apparition sur l’échiquier de la musique haïtienne avec la meringue carnavalesque titrée « Bay tout ou ». Quelques mois plus tard, il sort « Nou pran nan Tonton Nwèl ». Tandis que le pays sombre dans le chaos en 2019, il propose un carnaval à tendance révolutionnaire, « Leve Kanpe ». La même année, il invite les jeunes à se défouler sur son single intitulé « Plezi Week-end ». Il revient en 2020 avec le remix de « Leve Kanpe ». Pour l’heure, il prépare la sortie d’un nouveau single, « Tounen », un afro-compas qui promet du lourd.

Le jeune musicien et juriste, dénude l’hypocrisie qui gangrène le secteur musical haïtien. Il déplore également le manque d’encadrement ou de soutien aux jeunes talents. « Rares sont les artistes seniors qui tiennent la main des jeunes talents. Ils ne pensent qu’à leur tête », regrette le chanteur qui aurait souhaité avoir un meilleur accompagnement dans sa carrière. Il désapprouve en outre l’informalité qui caractérise ce qu’on appelle couramment HMI (Haitian Music Industry). « Tout se fait de manière informelle dans l’industrie musicale. De plus, les promoteurs peinent à signer des contrats avec les artistes. Il n’y aucune structure dans le secteur », désole l’homme de loi.

Me Rick est également membre de la Jeune Chambre Internationale de Pétion-ville. Il fournit sa matière grise à la commission chargée d’information et de sensibilisation aux conditions des enfants. Il jette un regard minutieux sur les conditions de vie des enfants en Haïti, particulièrement les enfants de rue et ceux domestiqués au sein des familles. « En vue d’inviter les gens à bien traiter les enfants, je travaille sur un morceau de concert avec Dj Kémissa et Mackenson Brutus, qui sera un appel à la protection de l’enfance », informe Me Rick.

Malgré les embûches se trouvant sur son parcours, le musicien Alex Ricardo Bissainthe n’entend pas lâcher prise, et ne perd pas de vue son rêve le plus cher. La rédaction de Le Quotidien News lui souhaite du succès dans sa carrière.

Statler LUCZAMA
Luczstadler96@gmail.com

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