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À l’OEA, la demande d’une intervention militaire en Haïti est encore réitérée

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La situation d’insécurité et la crise humanitaire ne cessent d’empirer dans le pays. La Police Nationale d’Haïti, seule force active dans la lutte pour une garantie de sécurité connaît ses jours les plus sombres avec plus d’une douzaine de morts dans ses rangs en à peine un mois. Face à cette recrudescence de l’insécurité, l’OEA ne jure que par une intervention militaire, peu importe d’où elle vienne.

Depuis le 6 octobre 2022, l’Organisation des États Américains (OEA) avait sollicité, pendant la crise de carburant, un soutien à ses pays membres afin d’aider à la restauration de la sécurité publique et à la reprise de la transition démocratique dans le pays. « Offrir de toute urgence un soutien direct au Gouvernement d’Haïti pour améliorer la formation des agents de sécurité portuaire dans la lutte contre le trafic d’armes à feu », ont déclaré les États membres aux termes de la 52e Assemblée Générale de l’Organisation.

Le lendemain, 19 États membres avaient signé une Résolution pour affirmer leur engagement à venir en aide au pays. « Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration afin de rétablir un climat de paix en Haïti. Nous condamnons les abus commis par les gangs armés », avaient-ils déclaré dans la Résolution du 7 octobre 2022, tout en exhortant les partis au cœur du conflit à mettre en place un couloir humanitaire afin de faciliter les réponses aux besoins de la population qui fait face à une épidémie de choléra. Aujourd’hui encore, alors que la crise continue de s’envenimer, le Conseil Permanent de l’OEA a organisé une nouvelle réunion sur la situation en Haïti ce 1er février 2023, et l’intervention militaire est encore envisagée.

« La maison haïtienne est en flammes, la famille haïtienne est en danger », dixit Léon Charles

Les diplomates haïtiens multiplient, auprès des États et des Organisations Internationales les demandes d’une intervention militaire étrangère dans le pays, considérant la Police Nationale peu efficace face à la crise. Léon Charles, Ambassadeur d’Haïti auprès de l’OEA, Directeur général de la PNH lors de la crise de sécurité entre 2004 et 2005, et lors de l’assassinat du Président Jovenel Moïse en juillet 2021, voit en l’intervention militaire la seule porte de sortie pour le pays. « Sans l’appui d’une force internationale sur le terrain, Haïti n’atteindra pas le niveau de sécurité souhaité », a-t-il affirmé à l’OEA ce mercredi.

« Mon pays traverse un moment des plus difficiles de son histoire où des gangs armés tuent, volent, violent, pillent la population et commettent des violations atroces des droits humains », s’indigne-t-il, en citant les récents cas d’assassinats de policiers dans le pays. « La maison haïtienne est en flammes, la famille haïtienne est en danger. Le peuple haïtien vous dit un grand merci pour les seaux d’eau que vous avez bien voulu apporter pour essayer d’éteindre ces flammes ravageuses. Mais il nous faut des camions-incendie, équipés de tuyaux à forte pression et alimentés par des bouches d’incendie à profusion pour finalement venir à bout de ces flammes ».

Pour le diplomate, la communauté internationale ne fait pas assez pour venir en aide au pays. « Nous avons l’impression que la communauté internationale n’a pas encore compris l’ampleur de l’urgence en Haïti. Et le Gouvernement haïtien n’a pas reçu un soutien adéquat pour l’aider à générer de l’espoir dans la population », a-t-il affirmé. Selon lui, la sécurité est un prérequis pour la remise sur pied du pays et de sa démocratie. « Pour arriver aux élections prévues dans l’accord, les auteurs sont unanimes à reconnaître que la sécurité est une condition essentielle ».

Cependant, l’appui international n’est pas la garantie d’un aller-mieux dans le pays. Même pour l’OEA qui prévoit une autre réunion sur la situation en Haïti dans les jours à venir, les actions de la communauté internationale ne suffisent pas pour rétablir l’ordre en Haïti, et l’organisation reconnaît l’échec de l’apport international. « Les 20 dernières années de présence de la communauté internationale en Haïti constituent l’un des échecs les plus importants et manifestes de mesures mises en œuvre et d’actions réalisées dans le cadre de quelque action de coopération internationale que ce soit », pouvait-on lire dans un communiqué du Secrétariat de l’OEA sur Haïti le 8 août 2022. Les défis auxquels le pays fait face sont immenses et les pistes de solution semblent peu fiables.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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