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Accentuation de la crise haïtienne : la diaspora fait corps et s’affirme

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Plusieurs organisations (syndicats, ONG, associations, mouvements paysans, féministes, citoyens haïtiennes, françaises, belges, canadiennes, espagnoles, allemandes et béninoises) ont co-signé une note en vue de dénoncer le comportement de la communauté internationale dans la crise actuelle que connait le pays. Les signataires de « stop silence Haïti » appellent à mettre un terme au silence et à la complicité internationale vis-à-vis d’Haïti.

Les organisations signataires n’ont pas allé avec modération. Selon eux, qui critiquent avec véhémence la complicité de la communauté internationale dans l’accentuation de la crise haïtienne, le changement commence en mettant fin à l’impunité. Suivant la note, les organisations signataires ont pris le temps nécessaire pour intervenir en observant minutieusement les actions de chaque acteur partant de juillet 2018 à nos jours.

D’après les protestataires, tout s’est envenimé en ses deux ans et se caractérise par l’appauvrissement de la population, la corruption, la terreur, et l’impunité. Ils citent en exemple, l’affaire petrocaribe, l’inflation grandissante, les différents massacres dont celui de La Saline entre autres. La note exprime plus loin, le regret des signataires de constater malgré le ras-le-bol populaire que le chef de l’État haïtien  obtient le support inconditionnel de la communauté internationale. De la sorte, ils sont devenus les complices directs et indirects du pouvoir haïtien.

« Les condamnations morales et les appels à une solution consensuelle ne changent rien, et font l’impasse sur le fait qu’il existe déjà en Haïti un très large consensus contre le président actuel », lu-t-on dans la note.

Au regard des récents évènements survenus dans le pays, Stop Silence Haïti, dit constater une sorte de course contre la démocratie dans le pays évoquant la mort du bâtonnier, les massacres de Bel’Air, la constitution inconstitutionnelle du CEP etc. Pour eux, aucune condition, juridique, technique, démocratique et sécuritaire ne prête le flanc à la tenue des élections en Haïti. Ces élections, concluent-ils participent, dans le contexte actuel, de la pérennisation du système arguant que le changement passe notamment par la mise en place du procès Petrocaribe, par le jugement des responsables des violences et des massacres, par la mise à l’écart de toute  personne citée dans les affaires en cours, et, surtout, par le respect des voix et des droits de tous les haïtiennes.

Plus loin, l’organisation Stop Haïti Silence recommande à la communauté internationale, oppresseur et bénéficiaire de cette aigre situation,  de mener une diplomatie axée sur la souveraineté nationale ;  les revendications des Haïtiens  de mettre fin à l’impunité et d’assurer une transition ;  le refus d’apporter un soutien économique, politique et moral à une réforme constitutionnelle et à des élections qui, dans les conditions actuelles, s’apparentent à une mascarade au service du pouvoir, la redevabilité aux citoyens haïtiens et des pays dits « amis d’Haïti » des mesures  prises jusqu’à présent en leurs noms.

Notons que Stop silence Haïti est une campagne de solidarité internationale  avec la lutte des Haïtiens pour défendre leurs droits, leur dignité et leur souveraineté. Elle a vu le jour en septembre de cette  année 2020 contenant pas moins de 82 organisations.

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