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Accusées comme étant des outils de déstabilisation, des organisations de droits humains recadrent Rock Feller Vincent

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Les organismes des droits humains n’ont pas pris du temps pour réagir. Ils n’ont pas mis non plus de l’eau à la bouche pour recadrer le ministre de la justice et de la sécurité publique (MJSP), Rock Feller Vincent, qui les a traités de « outils de déstabilisation ». Réagissant sur Vision 2000, Pierre Espérance, Mario Joseph et Samuel Madistin ont tous déploré le fait que le ministre fasse fausse route.

Le ministre peut s’en vouloir pour avoir incriminé les organisations de droits de l’homme qui, selon lui, produisent des rapports partisans et mettent en jeu la stabilité du pays. En effet, ces structures de la société civile demeurent droit dans leur botte critiquant l’incapacité du ministre à défendre l’exécutif convenablement. Selon le directeur exécutif du réseau national de la défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, c’est une honte pour l’état d’avoir ces types d’hommes dans des postes si valeureux.  » au lieu de défendre le gouvernement et présenter ce qu’il a réalisé afin d’accompagner les victimes du massacre la Saline, il se contente de nous attaquer sans répit », déplore le militant des droits humains qui rappelle le contexte de la tenue de cette audience par la commission interaméricaine des droits de l’homme.

Très remonté contre le ministre, M. Esperance rappelle au garde des sceaux de la république que son obligation est de respecter la loi. Il l’informe aussi qu’il ne se laissera pas intimider voire recevoir des leçons de ces apprentis dictateurs. Plus loin, il réitère son engagement à continuer de lutter au côté de la population.

Ce n’est pas Mario Joseph qui allait tresser des lauriers au titulaire du MJSP. Selon le responsable du bureau des avocats internationaux (BAI), le ministre ne faisait que soutenir des bêtises à l’audience asseyant sans relâche d’éclabousser l’image des organisations en question. Ignorant M. Vincent, Me Joseph soutient :  » les chiens aboient la caravane passe. Nous allons continuer notre travail. Il est un impératif que la démocratie triomphe en Haïti ».

 » il n’est pas bien imbu de ce qu’il raconte. Il a trouvé un court-circuit pour aider un dictateur à accomplir ses vœux. Qu’il en reste là. Il n’a pas besoin d’attaquer les organismes des droits humains », ajoute l’homme de loi arguant qu’il n’est pas panique. Parallèlement, l’avocat dit prendre très au sérieux les attaques mettant toute fois au défis le titulaire du MJSP de prouver ce qu’il avance. « on est habitué », renchérit-il.

Moins tranchant que ses confrères, le président du conseil d’administration de la fondation Je Klere (FJKL), Samuel Madistin, rappelle au ministre qu’il n’est pas de son droit de s’interférer dans les affaires des organisations des droits humains. Leur rôle c’est de rappeler aux dirigeants l’obligation de respecter, faire respecter et garantir les droits humains, précise M. Madistin insistant que serait très déloyale de la part du ministre s’il prétendait ignorer les rapports produits sur la question ou s’il voulait soutenir qu’il n’y a pas de violation de droits de l’homme dans le pays. Selon l’avocat, les attaques sont mal venues et prouvent davantage, au lieu de dédouaner le pouvoir des fautes qu’on lui reproche, l’implication de l’exécutif dans ces actes dénoncés.

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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