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Ariel Henry balloté de flots en flots

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La vie d’Ariel Henry n’est pas de tout repos. Après avoir mis à l’écart le Commissaire du gouvernement (CG) de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude, et le Ministre de la justice, Rockfeller Vincent, le PM a fait sortir une note pour tenter d’expliquer la conversation téléphonique qui le met en cause, voulant ainsi échapper à la justice. Deux coups de maîtres éclipsés par un journal américain qui demande au Département d’État d’ouvrir une enquête sur cette affaire aux apparences trompeuses.

L’ex-Commissaire du gouvernement (CG) de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude, avait mis en difficulté le Chef du gouvernement haïtien, Ariel Henry, pour avoir sollicité un relevé des appels passé entre ce dernier et Joseph Felix Badio le jour de l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Cette demande faisait suite à une plainte déposée par la structure ‘’Viv Ayiti’’ et fondée sur le rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) affirmant que M. Henry avait parlé ce soir-là avec l’un des principaux présumés assassins de Jovenel Moïse. Après avoir reçu le relevé, le CG a invité le PM à se présenter au Parquet le 14 septembre en cours et le même jour émis une interdiction de départ contre le PM, puis une demande d’inculpation par le juge d’instruction, quelques minutes avant que sa lettre de révocation datée du 13 septembre ne soit devenue virale sur les réseaux sociaux.

En moins de six heures (après la publication de la lettre), il a été remplacé. Ensuite a eu lieu la révocation du Ministre de la justice, Rockfeller Vincent, remplacé par le Ministre de l’intérieur, Liszt Quitel. Le secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice, quant à lui a remis son tablier en raison du fait que le numéro un de la Nation, nommé par Jovenel Moïse, avait des soupçons à son égard et, malgré tout, aurait décidé de faire obstacle à la justice qui essaie de faire la lumière sur l’assassinat du Président. Ainsi débarrassé de ces colis encombrants, selon plus d’un dont le secteur démocratique et populaire (SDP), il a publié un communiqué pour tenter une explication destinée à calmer le jeu.

« Ce soir-là, le Chef de la Primature a reçu d’innombrables appels, de toutes sortes, de personnes qui, apprenant la terrible nouvelle, s’inquiétaient pour sa sécurité personnelle. Il faut se rappeler qu’il venait d’être nommé Premier Ministre et qu’après cet acte d’une telle gravité, nombreux étaient ceux, naturellement, qui cherchaient à s’enquérir de sa situation et des dispositions prises pour garantir son intégrité physique. Il est donc difficile, aujourd’hui, après tous les remous suscités par cet assassinat, sans se référer aux relevés téléphoniques, de préciser les noms de tous ceux qui l’ont appelé, voire la nature de leur conversation.  Il est entendu que la faute est personnelle et que des conversations avec des individus contre lesquels pèsent des accusations, ne peuvent, en aucun cas servir pour incriminer quiconque », précise-t-il dans ce communiqué.

Le PM qui refuse temporairement de fournir toute explication à la justice rappelle qu’il a pris beaucoup d’engagements publics affirmant tout mettre en œuvre pour que les auteurs, co-auteurs et complices de cet acte odieux soient identifiés, traduits en justice et punis pour leur forfait. Le PM qui donne la garantie de faire triompher la justice, soutient que rien ne le détournera de cet objectif. Pour lui, c’est un devoir envers la mémoire du Président, de sa famille et du peuple haïtien. Il ajoute: « Les intérêts politiques n’autorisent personne ni aucun groupe d’individus à lancer des insinuations graves et sans fondement, encore moins à tenter de livrer quelqu’un à la vindicte populaire, sans se soucier de savoir si la personne a vraiment une quelconque responsabilité dans un acte encore sous enquête ».

Une goutte d’eau du Washington Post qui peut peser lourd

Le communiqué est certes ambigu. Néanmoins, il devait permettre au PM de souffler un peu. Ce fut pour une courte durée puisque le journal américain Washington Post vient de lui infliger une douche froide en demandant au Département d’État américain de diligenter une enquête sur le contenu de la communication entre le locataire de la Primature et le dénommé Joseph Félix Badio le jour de l’assassinat de Jovenel Moïse. Le journal pense que M. Henry tente de faire obstruction à la justice. Selon le journal, son silence sur la question et la révocation de Me Bed-Ford Claude sont des faits qui pourraient justifier son implication.

La rédaction

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